Bas-relief appliqué sur la face interne du volet dextre d'un retable.
-Étude et restauration, élèves de l’Institut français de restauration des œuvres d’art sous la direction de Myriam Serck-Dewaede, 1987-1989 ; Marie Payre, 1990-1991.
-Identification du bois, Emmanuel Maurin, Nathalie Pingaud, Laboratoire de recherche des monuments historiques, 2005.
-Analyses de la polychromie, Patrick Ausset, Institut français de restauration des œuvres d’art, 1988 ; Sylvie Colinart, Centre d’étude et de restauration des musées de France, 1991.
Bas-relief taillé dans une pièce principale de bois (planche de tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
-Traces de fixation dans l’étau de l’établi : non visibles sous la base ; sur la tête de la sainte, petite cavité (diamètre 1 cm environ) percée postérieurement à l’arrière pour loger une vis.
-Revers partiellement évidé : creusé à la gouge dans les zones correspondant aux plus fortes saillies sur la face (visages et corps).
-Élément (H. 10 cm ; L. 13 cm ; P. 2,5 cm environ) assemblé dès l’origine, incrusté sur la face du relief au centre de la base, dans une partie fragilisée par une fente.
-Sous toute la largeur de la base à l’arrière, partie laissée en saillie (L. 40 cm, P. 1,5 cm environ) à l’origine, peut-être pour s’emboîter dans une rainure et ainsi assembler le relief au volet du retable ; par la suite cette languette a été partiellement sciée, en réservant deux tenons (1 x 5,5 x 1,5 cm ; tenon senestre aujourd’hui manquant).
-Autres traces de fixation sur le volet du retable (?) : percements sur la tête de l’Enfant Jésus (diamètre 0,5 cm environ) et à la base du relief à senestre (avec cheville arasée, placée postérieurement) et à dextre.
-Petite cavité sur le globe terrestre pour la fixation d’une croix rapportée (disparue).
-Forte attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive), principalement sur la face à la base : bois vermoulu, sur le drapé et le sol nombreuses saillies du relief rongées et détruites (surface altérée conservée ou comblement des galeries et des manques en 1990-1991).
-Manques : extrémités des mèches de cheveux de la Vierge, des doigts de la main droite de l’Enfant (sauf l’auriculaire) ; la croix sur le globe terrestre.
-Brûlures dues aux flammes de cierges sur la main gauche de la sainte et sur son index droit.
Restes de la polychromie d’origine avec lacunes et interventions postérieures locales.
1.Polychromie d’origine :
Préparation blanche (carbonate de calcium et colle protéinique).
-Manteau de sainte Anne, bordure de sa robe et de celle de la Vierge : bol rouge sombre, or (avec reprises ?).
-Chevelures : mixtion rouge orangé (minium de plomb, carbonate de calcium), or, glacis rouge sur le cercle de tête de la Vierge ; or presque entièrement disparu.
-Revers du manteau de sainte Anne : rouge orangé (blanc de plomb, laque rouge broyée, liant huileux), glacis rouge assombri et lacunaire.
-Robes : sous-couche gris bleu, couche bleue (azurite).
-Robe de sainte Anne : restes très endommagés de décors en relief moulés et appliqués dits « brocarts appliqués », en forme de grosse feuille avec courte tige (H. 6,5 cm, L. 5 cm), parsemés sur le fond bleu (stratigraphie : 1.couche de colle protéinique ; 2.matériau de remplissage rouge, minium de plomb, carbonate de calcium, liant huileux ; 3.feuille d’étain ; 4.glacis jaune, localement glacis rouge ; 5.lignes peintes en bleu azurite, conservées sur un motif du buste, à dextre).
-Voile de sainte Anne : préparation (couche postérieure disparue).
-Sol et revers de la robe de la sainte : couche vert clair, glacis vert aujourd’hui presque complètement disparu.
-Carnations : sous-couche rose orangé, couche rose pâle, lacunaire, avec accents rose vif sur les joues et les paupières ; bouches rouges (lèvres supérieures plus sombres que les lèvres inférieures ourlées d’un ton plus soutenu) ; paupière supérieure bordée d’une ligne brune, paupière inférieure d’une ligne rose, sclérotique avec accents bleutés, pupille noire, iris marron cerné de brun sombre, sourcils bruns ; quelques mèches de cheveux peintes en brun sur les carnations de la Vierge et de l’Enfant ; contours des ongles soulignés de brun.
2.Polychromies postérieures :
-Chevelures : brun rouge sur la mixtion d'origine.
-Robes : couche bleue partielle.
-Guimpe de sainte Anne : couche blanche (blanc de plomb).
La représentation de sainte Anne trinitaire (en allemand : Anna Selbdritt) prend des formes diverses à la fin du Moyen Âge. Cette sculpture suit un type iconographique très fréquent dans l’art allemand qui montre, debout en position centrale, Anne l’aïeule portant sur un bras sa fille Marie et sur l’autre son petit-fils Jésus. La composition symétrique et l’amenuisement de la figure mariale, sans souci de vraisemblance, s’accordent au caractère symbolique de l’image de la triade, soulignant ainsi le rôle dominant de l’aïeule et de la lignée féminine dans la généalogie du Christ. Selon les conventions en usage, sainte Anne, les traits légèrement marqués par l’âge, est figurée en femme mariée, vêtue richement, coiffée d’un voile dissimulant ses cheveux et d’une guimpe formant mentonnière. La Vierge, mains jointes en prière, est une fillette à la chevelure dénouée ceinte d’un cercle de tête, allusions à la piété et à la jeunesse virginale de la mère du Christ, qui est aussi la reine du ciel. L’Enfant Jésus tient un orbe en tant que Sauveur du monde et apparaît totalement nu en rappel de la nature humaine du Dieu incarné.
Souabe (Schwaben)
Origine inconnue. Collection Jean-Baptiste-Adolphe Lacan (1810-1880). Don de son fils Gustave Lacan (Paris, 1842-1925) et de la femme de ce dernier, née Jeanne-Marie Thimmonier de Saint-Louis (Paris, 1859-1954),1920.
p. 65, n° 544 (Souabe, fin du 15e siècle).
p. 224-226, n° 61 (Souabe, Ulm ?, début du 16e siècle).
p. 163 (idem).
Textes validés - déf (février 2021)