Localisations
Lieu de conservation :
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
9904
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif :
Croix composée à croisée en mandorle et empattements potencés curvilignes.
À l'avers, Christ d'applique fixé par quatre rivets. Il est représenté victorieux, les yeux ouverts (perles de verre bleu-noir), portant une couronne royale à trois fleurons et un nimbe crucifère. Ses bras sont légèrement curvés. La croix est laissée en réserve dorée. Le titulus XPS (avec tilde) se détache en lettres d'or sur un fond émaillé de bleu ; au-dessus, un ange (avec tête d'applique classicisante) émerge d'une nuée.
Sur les bras de la croix, deux figures d'appliques dorées, avec des yeux en perles de verre bleu-noir : à dextre la Vierge se tenant les mains en signe de douleur, à senestre saint Jean tenant le livre. À chaque extrémité, un ange aux ailes éployées, avec tête d'applique classicisante entourée d'un nimbe émaillé de vert et de jaune. Le fond bleu foncé des plaques est orné de disques, rosettes et losanges multicolores aux contours dorés soigneusement repris en pointillé.
L'iconographie de la hampe présente plusieurs traits originaux : à l'extrémité supérieure, dans un médaillon bleu moyen semé de petits points d'or, un astre rouge à six branches (le soleil) et un croissant jaune (la lune). Au-dessus, une figure d'applique dorée (un saint) tenant le livre. À l'extrémité inférieure de la Croix, le crâne d'Adam, émaillé de blanc. Au-dessous, manque la figure d'applique dont le contour apparaît en réserve. À ses pieds, un animal fantastique que Liebgott (1986, p. 70) identifie comme un dragon (qui serait surmonté de saint Michel), tandis que Thoby (1953, p. 45) y voyait un basilic ou un coq, l'applique manquante étant alors saint Pierre. Le reptile semble en effet être le basilic décrit dans les bestiaires médiévaux - un dragon ailé avec une queue de serpent et une tête de coq -, souvent cité comme « le roi des serpents ». Le basilic figuré ici présente une particularité supplémentaire : il a une tête à chaque extrémité, ce qui le relie aux amphisbènes, créatures diaboliques des bestiaires (autres exemplaires dans le CEM II, cf. VII B II - 2 C, n°1 ; VII C, n° 13). La figure d'applique manquante semblerait alors être celle du Christ victorieux des forces du Mal, piétinant l’amphisbène.
Par ailleurs, la représentation du ciel étoilé avec le soleil rouge et la lune jaune est très inhabituelle sur une croix limousine. Elle évoque le récit de la création du monde dans la Genèse (1, 3-5, 14-18), où Dieu créa la lumière, vit que la lumière était bonne et la sépara des ténèbres. Il créa des luminaires au firmament du ciel, les étoiles et deux luminaires majeurs : le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit.
L'association de ce motif avec celui de la Crucifixion peut évoquer plusieurs significations symboliques, dont la plus évidente est celle du Christ comme lumière du monde, évoquée à maintes reprises dans les Évangiles (cf. Jean, 1, 1-5). Jésus lui-même déclare : « Je suis la lumière du monde ; qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jean, 8, 12).
Sur la croix d'Austrått conservée à Trondheim (Vitenskapsmuseet, inv. T. 894), on retrouve le Christ portant la couronne royale et le crâne d'Adam, tandis que la Vierge tient le croissant de lune dans ses mains voilées. La croix du Victoria and Albert Museum (inv. 748-1891) présente la même iconographie de la Vierge, mais le Christ n'y est pas couronné et le crâne d'Adam n'y est pas figuré. Ces trois croix semblent proches, plus spécialement celles d'Austrått et de Copenhague.
Les ateliers limousins ont rarement utilisé le croissant de lune comme attribut de la Vierge. Dans l'Apocalypse de Jean (12, 1), Marie est purifiée par la lumière du Christ, le soleil de justice, et devient le symbole éternel de l'Église. Les personnifications du soleil et de la lune apparaissent fréquemment au-dessus de la Crucifixion (cf. L'Oeuvre de Limoges. Emaux limousins du Moyen âge [exposition Paris, Musée du Louvre, 23 octobre 1995 - 22 janvier 1996], n° 18, 24-26). Leur signification symbolique est que le Christ est le soleil auquel la lune emprunte sa lumière.
La croix de Copenhague est remarquable par la qualité du travail du métal et de l'émail, mais aussi par sa taille exceptionnelle. Thoby a souligné aussi la rareté de la couronne sur ce type de Christ, qui, associé au haut relief de la tête, indique une pièce de transition entre le type 2 et le type 3 de sa typologie de christs. Les particularités iconographiques du soleil et de la lune ainsi que du basilic semblent dues à un maître ou à un atelier particulièrement novateur, introduisant des idées nouvelles au milieu des types traditionnels. Cette originalité inspirée s'exprime dans un programme théologique très abouti et par une exécution sophistiquée. La croix représente une étape avancée dans l'évolution de l'Œuvre de Limoges, et semble avoir été exécutée dans la deuxième décennie du XIIIe siècle.
À l'avers, Christ d'applique fixé par quatre rivets. Il est représenté victorieux, les yeux ouverts (perles de verre bleu-noir), portant une couronne royale à trois fleurons et un nimbe crucifère. Ses bras sont légèrement curvés. La croix est laissée en réserve dorée. Le titulus XPS (avec tilde) se détache en lettres d'or sur un fond émaillé de bleu ; au-dessus, un ange (avec tête d'applique classicisante) émerge d'une nuée.
Sur les bras de la croix, deux figures d'appliques dorées, avec des yeux en perles de verre bleu-noir : à dextre la Vierge se tenant les mains en signe de douleur, à senestre saint Jean tenant le livre. À chaque extrémité, un ange aux ailes éployées, avec tête d'applique classicisante entourée d'un nimbe émaillé de vert et de jaune. Le fond bleu foncé des plaques est orné de disques, rosettes et losanges multicolores aux contours dorés soigneusement repris en pointillé.
L'iconographie de la hampe présente plusieurs traits originaux : à l'extrémité supérieure, dans un médaillon bleu moyen semé de petits points d'or, un astre rouge à six branches (le soleil) et un croissant jaune (la lune). Au-dessus, une figure d'applique dorée (un saint) tenant le livre. À l'extrémité inférieure de la Croix, le crâne d'Adam, émaillé de blanc. Au-dessous, manque la figure d'applique dont le contour apparaît en réserve. À ses pieds, un animal fantastique que Liebgott (1986, p. 70) identifie comme un dragon (qui serait surmonté de saint Michel), tandis que Thoby (1953, p. 45) y voyait un basilic ou un coq, l'applique manquante étant alors saint Pierre. Le reptile semble en effet être le basilic décrit dans les bestiaires médiévaux - un dragon ailé avec une queue de serpent et une tête de coq -, souvent cité comme « le roi des serpents ». Le basilic figuré ici présente une particularité supplémentaire : il a une tête à chaque extrémité, ce qui le relie aux amphisbènes, créatures diaboliques des bestiaires (autres exemplaires dans le CEM II, cf. VII B II - 2 C, n°1 ; VII C, n° 13). La figure d'applique manquante semblerait alors être celle du Christ victorieux des forces du Mal, piétinant l’amphisbène.
Par ailleurs, la représentation du ciel étoilé avec le soleil rouge et la lune jaune est très inhabituelle sur une croix limousine. Elle évoque le récit de la création du monde dans la Genèse (1, 3-5, 14-18), où Dieu créa la lumière, vit que la lumière était bonne et la sépara des ténèbres. Il créa des luminaires au firmament du ciel, les étoiles et deux luminaires majeurs : le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit.
L'association de ce motif avec celui de la Crucifixion peut évoquer plusieurs significations symboliques, dont la plus évidente est celle du Christ comme lumière du monde, évoquée à maintes reprises dans les Évangiles (cf. Jean, 1, 1-5). Jésus lui-même déclare : « Je suis la lumière du monde ; qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jean, 8, 12).
Sur la croix d'Austrått conservée à Trondheim (Vitenskapsmuseet, inv. T. 894), on retrouve le Christ portant la couronne royale et le crâne d'Adam, tandis que la Vierge tient le croissant de lune dans ses mains voilées. La croix du Victoria and Albert Museum (inv. 748-1891) présente la même iconographie de la Vierge, mais le Christ n'y est pas couronné et le crâne d'Adam n'y est pas figuré. Ces trois croix semblent proches, plus spécialement celles d'Austrått et de Copenhague.
Les ateliers limousins ont rarement utilisé le croissant de lune comme attribut de la Vierge. Dans l'Apocalypse de Jean (12, 1), Marie est purifiée par la lumière du Christ, le soleil de justice, et devient le symbole éternel de l'Église. Les personnifications du soleil et de la lune apparaissent fréquemment au-dessus de la Crucifixion (cf. L'Oeuvre de Limoges. Emaux limousins du Moyen âge [exposition Paris, Musée du Louvre, 23 octobre 1995 - 22 janvier 1996], n° 18, 24-26). Leur signification symbolique est que le Christ est le soleil auquel la lune emprunte sa lumière.
La croix de Copenhague est remarquable par la qualité du travail du métal et de l'émail, mais aussi par sa taille exceptionnelle. Thoby a souligné aussi la rareté de la couronne sur ce type de Christ, qui, associé au haut relief de la tête, indique une pièce de transition entre le type 2 et le type 3 de sa typologie de christs. Les particularités iconographiques du soleil et de la lune ainsi que du basilic semblent dues à un maître ou à un atelier particulièrement novateur, introduisant des idées nouvelles au milieu des types traditionnels. Cette originalité inspirée s'exprime dans un programme théologique très abouti et par une exécution sophistiquée. La croix représente une étape avancée dans l'évolution de l'Œuvre de Limoges, et semble avoir été exécutée dans la deuxième décennie du XIIIe siècle.
États
Etat de conservation :
Commentaire Etat de conservation :
avers : manque de l’applique au bas de la hampe ; usure de la dorure sur le Christ ;
revers : toutes les plaques sont manquantes. L’âme de bois est couverte d’une couche de peinture moderne ;
tranche : feuilles de cuivre estampées d’un motif de feuillages
revers : toutes les plaques sont manquantes. L’âme de bois est couverte d’une couche de peinture moderne ;
tranche : feuilles de cuivre estampées d’un motif de feuillages
Représentations
Indexation Garnier-SMF :
Commentaire Représentations :
Crucifixion (avers)
Commentaires historiques
Commentaire historique :
Acquise par le Oldnordisk Museum (devenu ensuite le Nationalmuseet) en 1848 de M. Lassen, marchand à Roskilde, en échange de livres. La croix appartenait auparavant à un vieux fermier du district de Leire en Zélande, et provenait probablement d’une église proche.
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
n° 58 p. 45-46, 122-123, pl. XXVIII
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 68 et 86, fig. 59 coul
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 110
Reproductions
Commentaire Reproductions :
Cl. NM = Corpus 6068.
Médias associés
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 6068
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
TOME CEM II
Rédacteur
Mona Bramer Solhaug, Kulturhistorisk museum, Oslo