Sainte Anne trinitaire
Statue provenant de la caisse d’un retable (Enfant Jésus arraché).
- Étude et restauration, Arnaud de Villeneuve, 1995.
- Intervention de conservation, Amaël Gohier, 2002.
Statue constituée d’une pièce de bois (tilleul ?).
- Traces de fixation dans l'étau de l'établi : sur la tête, cavité cylindrique (diamètre 2,5 cm) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base, deux cavités.
- Revers évidé : sur les bords de l’évidement, neuf cavités pour des chevilles manquantes (traces de fixation d’une pièce de bois refermant postérieurement l’évidement ?).
- Principaux manques : l'Enfant Jésus (probablement arraché) ; bras droit de sainte Anne ; main droite et bras gauche de la Vierge ; plusieurs pointes des fleurons de sa couronne ; éclats et usures.
- Interventions postérieures : cavités pour des vis au revers.
Polychromie d’origine et, localement, polychromie postérieure.
Toile encollée localement. Préparation blanche.
- Manteau, revers du manteau de sainte Anne, robe, col de la robe, couronne de la Vierge : bol, or.
- Bordure du voile de sainte Anne, chevelure de la Vierge : mixtion, or.
- Robe de sainte Anne : rouge, avec motifs appliqués. Application de petits disques (0,3 cm) dorés (en papier ou en parchemin ?) collés et semés sur le fond uni, pour évoquer une étoffe ornée de motifs circulaires (paillettes en métal cousues ou pois brodés ?) ou une étoffe façonnée à pois. Décors en relief moulés et appliqués (endommagés), dits « brocarts appliqués », de forme trapézoïdale (7 x 7 cm environ).
- Voile de sainte Anne : blanc.
- Revers du manteau de sainte Anne : vert, glacis vert.
- Chaussures : rouge.
- Base : bleu (couche postérieure).
- Carnations : rose vif (couche postérieure rose pâle).
La représentation de sainte Anne trinitaire (en allemand : Anna Selbdritt) prend des formes diverses à la fin du Moyen Âge. Cette sculpture suit un type iconographique fréquent dans l’art allemand qui montre, Anne l’aïeule en position centrale avec la Vierge debout à ses côtés. Anne portait sur son bras droit son petit-fils Jésus, ici disparu (probablement arraché postérieurement). Les deux personnages suivent les conventions iconographiques en usage, imposées par le caractère symbolique de la représentation : Anne est coiffée comme une femme mariée ou d'âge mûr, la tête strictement couverte d’un voile formant mentonnière et d'un voile dissimulant sa chevelure. La chevelure dénouée de la Vierge fait allusion à sa jeunesse virginale, sa couronne est celle de la reine du ciel. La place centrale de sainte Anne souligne le rôle dominant de l’aïeule et de la lignée féminine dans la généalogie du Christ.
Allemagne de l’Est
Origine inconnue. Collection Jules Maciet (Paris, 1846-1911). Don Jules Maciet, 1894.