Saint Sébastien

Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul ?) avec éléments secondaires assemblés.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur le haut du tronc, deux cavités (au centre : D. 2 cm, P. 1,5 cm environ ; vers l’arrière, endommagée : D. 1,5 cm, P. 2,5 cm environ) ; sous la base, trois cavités (chacune : 1 cm x 1,5 cm environ).     

- Revers : traces de fendage, d’herminette et de gouge ; grande fente radiale ouverte sur toute la hauteur (cœur de l’arbre conservé), partiellement comblée par des flipots.

- Deux cavités dans le tronc (D. 1,5 cm environ), derrière la tête et derrière l’épaule gauche.

- Éléments assemblés à l’origine : pouce de la main gauche (cheville) ; main droite ; extrémité de la branche derrière le coude droit (pièce disparue) ; neuf flèches rapportées dans des cavités (diamètre 1,3 cm environ ; fragments de bois conservés dans trois cavités).

- Traces d’outils : surface du sol et de l’arbre.

- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : les flèches (une flèche restituée est conservée en réserve) ; éclats sur les cheveux, le périzonium, l’arbre, le sol.

- Interventions postérieures : un clou sous la base ; restitution des doigts et extrémité du pouce du pied gauche.

La polychromie d’origine et une polychromie postérieure locale sont recouvertes entièrement par la polychromie actuellement visible (19e-20e siècles).

1. Polychromie d’origine :

Préparation blanche.

- Périzonium : bol, or ; revers : bleu (azurite avec pigments rouges et noirs).

- Cheveux : mixtion, or.

- Arbre : brun nuancé de vert.

- Sol : vert, glacis vert.

- Cordes : brun clair.

- Carnations : rose clair et rose soutenu ; sang rouge vif autour des plaies ; lèvres rouge vif (glacis), intérieur de la bouche rouge, dents blanc-rosé ; yeux et sourcils bruns.

2. Polychromie postérieure (intervention locale) :

- Périzonium : bol, or (localement) ; revers : bleu-gris

- Arbre et sol : vernis brun sombre.

3. Polychromie postérieure (intervention générale : 19^e-20^e siècle) :

Préparation.

- Périzonium : mixtion, or.

- Revers du périzonium : épais glacis vert (selon les zones, posé soit directement sur la préparation ou sur l’or, soit sur une sous-couche noire ou une sous-couche ocrée).

- Sol : brun-vert.

- Cordes : beige clair.

- Cheveux : brun sombre.

- Carnations : beige rosé et beige orangé ; sang brun orangé ; lèvres beiges soulignées d’un fin trait noir, dents blanches ; yeux et sourcils noirs.

La représentation du martyr chrétien, centurion dans l’armée romaine, qui fut percé de flèches à la fin du 3e siècle sur ordre de l’empereur Dioclétien, suit un type iconographique traditionnel. Saint Sébastien est attaché à un arbre, le corps dénudé ceint d’un périzonium et criblé de flèches. Selon une variante fréquente, ses bras sont liés aux branches l’un levé, l’autre abaissé. L’origine primitive de cette sculpture, la chapelle de l’hospice Saint-Erhard d’Obernai, fondé en 1314, rend compte de la dévotion envers saint Sébastien, invoqué contre les maladies et les épidémies, en particulier contre la peste. Une confrérie de saint Sébastien est attestée à Obernai dès 1450. Saint Sébastien, l’un des saints les plus populaires à la fin du Moyen Âge, était rangé parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.

Provient de la chapelle de l’hospice Saint-Erhard d’Obernai (chapelle gothique disparue, actuelle chapelle du 19e siècle). Hôpital Civil d’Obernai (Bas-Rhin). Dépôt, mai 2000.

p. 340 (15e siècle).

p. 211 (chapelle de l’hôpital d’Obernai : statue de saint Sébastien en bois, 17e-18e siècle).

p. 66 (fin du 17e siècle).