Saint Jean endormi est un élément d’un « Mont des Oliviers » (Ölberg), groupe de figures sculptées représentant la Prière du Christ au mont des Oliviers ; il manque la partie inférieure (dextre) de la sculpture qui formait la moitié inférieure du corps du personnage à demi allongé.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Lola Fondbertasse, Laurence Brosse, 2024.
- Étude et restauration, Anne Gérard-Bendelé, 1991.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul).
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité (diamètre 2-3 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base, plusieurs cavités : traces de fixation dans l’étau de l’établi ?
- Revers : traces de hache ; traces de gouge dans la partie basse légèrement évidée.
- Détails sculptés à la surface du bois : travail au tremblé sur le sol et les rochers.
- Trace d’assemblage d’un autre élément ou de fixation dans un dispositif de présentation : cheville (diamètre 3 cm environ) insérée à mi-hauteur côté senestre.
- Nombreuses fentes, notamment sur l’épaule droite, une fente largement ouverte et une comblée par un flipot.
- Attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : la partie dextre de la sculpture, arrachée, qui formait la moitié inférieure du corps du personnage à demi allongé ; plusieurs mèches sur le front ; une partie du bord et des saillies des plis du pan arrondi du manteau au-dessus du bras droit ; éclats et usures sur les cheveux, les bords des paupières, les saillies des plis, le bord des rochers et de la base.
- Interventions postérieures : extrémité du pan arrondi du manteau à dextre cassé et recollé ; restitution de l’articulation du majeur de la main gauche ; restitution des dernières phalanges de l’index et du majeur, de l’annulaire et de l’auriculaire de la main droite ; restitution avec une pièce de bois d’une partie de la base à dextre et du bord du manteau ; traces de brûlures sur les rochers et au bord de la base à senestre ; piton à vis au revers.
Vestiges de polychromie partielle (?) et de polychromie d’origine (?). Deux polychromies postérieures (vestiges) après l’arrachage de la partie dextre. Décapage complet du bois, couche noire uniforme (supprimée en 1991), posée après les restitutions.
1.Polychromie postérieure :
- Lèvres : couche rouge posée sur le bois (polychromie partielle d’origine ?).
Préparation blanche
- Manteau : rouge vif.
- Robe : vert.
- Sol et rochers : vert et brun.
- Cheveux : brun.
- Lèvres : rouge vif ; narine : rose.
2.Polychromie postérieure :
- Manteau : rose.
- Sol et rochers : vert et brun.
3.Couche noire uniforme (supprimée en 1991).
Collection d'art
Cachet et étiquette papier du collectionneur Henri Pichot L’Amabilais.
Saint Jean endormi est l’un des éléments d’une représentation de la Prière du Christ au mont des Oliviers, qui illustre un épisode de l’évangile se situant après la Cène : Pierre, Jacques le Majeur et Jean, les trois apôtres venus avec le Christ dans le jardin de Gethsémani au mont des Oliviers, se sont endormis pendant que leur maître priait seul, en détresse à l’approche du supplice (Matthieu 26, 36-46 ; Marc 14, 32-42 ; Luc, 39-46). La composition primitive devait réunir autour du Christ plusieurs figures sculptées prenant place dans un paysage montagneux : l’ange qui lui apparut, les trois apôtres endormis, et Judas à la tête de la troupe armée venue arrêter le Christ. Ce type de composition monumentale (dite Ölberg, « Mont des Oliviers ») était fréquent en Allemagne à la fin du Moyen Âge. Selon l’iconographie traditionnelle, saint Jean est représenté jeune, imberbe, avec une chevelure bouclée. L'apôtre endormi, dont la partie inférieure du corps a disparu, est figuré à demi allongé à terre, appuyé sur un ressaut rocheux. Son visage apaisé aux yeux clos devait s'opposer à l'expression souffrante du Christ en prière conservé à Strasbourg (MOND 447), si l’on accepte l’hypothèse de l’appartenance des deux sculptures au même ensemble.
Suisse, Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel)
Origine inconnue. Commerce de l’art, Paris. Collection Henri Pichot L’Amabilais (Dunkerque, 1820-Dijon, 1869). Legs de sa fille Marie-Henriette Dard (Dijon, 1845-1916), 1916.
Saint Jean endormi et le Christ au mont des Oliviers (musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg, MOND 447) pourraient être deux éléments d’un même ensemble qui représentait le Christ en prière au mont des Oliviers entouré des trois apôtres endormis
p. 19, n° 35 (Franconie, fin du 15e siècle).
p. 178-181, n° 46 (Entourage de Veit Stoss, vers 1510).
p.45 (idem).