Sculpture provenant de la caisse d'un retable.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, 2007.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2008.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (demi-bille de tilleul) très noueuse.
- Revers évidé avec une large gouge creuse ; percement du bois trop aminci sous l’avant-bras gauche.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : cavité cylindrique (diamètre 2 cm environ) dans la branche de l’arbre dépassant de la tête ; deux entailles (L. 2 cm environ, séparées par 5 cm environ) sous la base vers l’arrière.
- Éléments assemblés à l'origine : restes de trois flèches rapportées dans les cavités du cou, au milieu du torse et sur l'avant-bras droit.
- Forte attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive), trous d’envol, nombreuses galeries ouvertes en surface.
- Principaux manques : flèches, parties latérale et arrière de la branche sur la tête, extrémités des deux autres branches ; éclats en bordure du manteau et de la base.
- Interventions postérieures : ajout d'une pièce formant une partie à l’avant de la base avec les doigts du pied gauche, et d'une pièce rapportée au revers à dextre, à hauteur de l’épaule ; flipots comblant plusieurs fentes sur le drapé ; retaille de certains plis ; surface du bois grattée et endommagée lors du décapage de la sculpture ; clou de section rectangulaire derrière la tête et clou sous la base.
Sculpture vraisemblablement polychromée à l'origine, comme l’indiquent les galeries creusées par les insectes xylophages en surface du bois sous la polychromie supprimée. Bois décapé puis recouvert d’une couche teintée de cire ou de vernis.
Pierre Marie
La représentation du martyr chrétien, centurion dans l’armée romaine, qui fut percé de flèches à la fin du 3e siècle sur ordre de l’empereur Dioclétien, suit un type iconographique traditionnel : saint Sébastien est attaché à un arbre, le corps criblé de flèches (aujourd’hui disparues). Selon une variante spécifique de la sculpture allemande, il porte aussi un manteau qui est drapé devant le bas du corps et laisse voir le torse et les membres dénudés. L’attitude du saint, mains croisées et liées devant le ventre, sans être attachées à l’arbre, rappelle celle du Christ de l’Ecce Homo ou du Christ de douleur. Saint Sébastien fut l’un des saints les plus populaires à la fin du Moyen Âge, invoqué contre les épidémies de peste et patron de nombreuses confréries. Il compte parmi parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Souabe (Schwaben), Ulm.
Origine inconnue. Collection Pierre Marie (Paris, 1853 - Cannes, 1940). Don sous réserve d'usufruit de M. et Mme Pierre Marie, 1929. Usufruit levé en 1940.
p. 264-266, n° 31 (Ulm, entourage de Daniel Mauch, vers 1510-1520).