Portrait présumé d'André de Harenc
Ce portrait, non localisé et connu uniquement à travers cette photographie de la documentation des peintures du Louvre, est signé de la main d’un peintre prénommé Bartolomeus mais dont le nom de famille est malheureusement illisible. Daté de 1586, le tableau montre un homme dont l’identité serait donnée par l’inscription et les armoiries en la personne de Christophe de Hardiac, c'est-à-dire de Harenc, une famille établie dans les confins du Forez et de l’Auvergne. Cependant, le texte est un ajout apocryphe sur une inscription plus ancienne et les armoiries sont également repeintes. Nous distinguons cependant en-dessous des restes du blason des Harenc de la Condamine, d’azur, à trois croissants d’or posés en bande (voir Borel d’Hauterive, Annuaire de la pairie et de la noblesse de France et des maisons souveraines de l’Europe, Paris, 1844, p. 248). D’après la date indiquée et le costume de l’homme, il ne peut pas s’agir de Christophe, né en 1577. Nous pouvons vraisemblablement imaginer avoir affaire plutôt à son père, André, qui fut l’époux de Sibylle de Saint-Chamond. En effet, ce dernier prit une part active aux guerres de Religion et commanda, à la demande du roi, les places fortes de Virieu et Annonay, ce qui pourrait se référer à une partie de l’inscription. André de Harenc semble avoir côtoyé la noblesse du Vivarais : son fils Christophe épouse Anne de Bonlieu, fille de Méraud de Bonlieu, lequel fut portraituré par Giovanni Capassini (localisation inconnue, voir R. Villa, « Giovanni Capassini et Étienne de Martellange : nouvelles propositions », Peindre à Avignon aux XVe-XVIe siècles, dir. F. Elsig, Milan, 2019, p. 231).
Malgré la présence de la signature, le peintre n’a pas pu être identifié à une personnalité active dans le Vivarais ou dans les régions avoisinantes. Au regard de son style, il pourrait s’agir d’un artiste venu de l’étranger, peut-être de l’Italie (la composition évoque par exemple le portrait de Ferdinand I de Médicis par Bronzino au Palais Corsini de Rome). Il n’est pas impossible que le modèle se soit fait portraiturer en dehors de la France. La composition seule se démarque de la norme française qui présente habituellement le commanditaire de buste et de trois quarts, dans des dimensions réduites. Une photographie d’un détail de la signature indique sa taille comme de 10 cm environ : cette indice laisse imaginer que, proportionnellement, l’ensemble du tableau atteint à peu près 125 cm, des dimensions très imposantes pour le portrait français de la seconde moitié du XVIe siècle. C’est donc avec une certaine monumentalité qu’est dépeint le présumé André de Harenc. Le peintre présente l’homme assis sur une chaise, dans un intérieur meublé plutôt sobre composé d’un rideau et d’une table sur lequel sa main tenant le parchemin est accoudée. L’autre agrippe un mouchoir d’un geste nonchalant.
CHRISTOPHE / DE HARDIAC ESCUYER / S… DE LA CONDAMINE / CAPITAINE DE CENT / HOMES DE PIED / DANS LE / REGIMENT DE VIVIEUX
l'inscription est superposée sur une plus ancienne illisible
Bartolomeus … [illisible]
MDLXXXVI