Portrait présumé de Charlotte Chabot, comtesse de Tillières
aile nord-est, 1er étage, salon Nord
Cette œuvre illustre bien la difficulté à laquelle nous sommes confrontés lorsque nous étudions des portraits de la noblesse provinciale proche de la cour et du roi. Les inscriptions apocryphes en or, qui reprennent visiblement les inscriptions rouges plus anciennes et partiellement effacées, donnent l’identité de la femme comme Charlotte Chabot, comtesse de Tillières et fille d’un grand écuyer de France. Elle épouse le 5 octobre 1578 Jacques Le Veneur, deuxième comte de Tillières et baron de Carrouges. Il occupe également la charge de bailli de la ville et du château de Rouen, chevalier des Ordres du Roi, capitaine de cent hommes d'armes de ses ordonnances, conseiller en ses Conseils d'État et privé, et lieutenant-général en Normandie. Les inscriptions ont dû être ajoutées au XVIIIe ou XIXe siècle, car d’autres portraits de la famille conservés au château de Carrouges exhibent des textes de la même main, probablement d’Alexis Paul Michel Tanneguy Le Veneur de Tillières (1746-1833) qui aurait annoté les effigies de ses ancêtres. Les identifications sont donc à prendre avec prudence. Il existe un portrait de son époux au château, mais il semble plutôt s’agir d’une copie tardive.
Le portrait fut-il réalisé par un artiste actif à Rouen, où Jacques Le Veneur devait régulièrement séjourner, ou bien par un peintre de Paris lors d’un séjour des époux à la cour ? Par son style imitant les modèles parisiens en vogue dans le dernier quart du XVIe siècle, l’auteur de la toile s’inscrit délibérément dans la mode de cour, en particulier celui de François Quesnel. Il est donc difficile de trancher avec certitude sur son lieu d’activité principale.
CHARLOTTE / CHABOT / COMTESSE / DE TILLIERES
en or, reprend l'inscription en rouge
[...] BARONNE DE / TILLIERES
en rouge, plus ancienne
incertain
propriété de État, achat, 23/04/1936
p. 259