Autrefois donné à Hans Holbein le Jeune alors qu’il faisait partie de la collection du comte Guglielmo Lochis, ce portrait a été ensuite été donné à l’École française et rapproché génériquement de François Clouet (cat. 1979). Il a récemment été rendu à Étienne de Martellange dont il présente toutes les caractéristiques picturales (Larraz et Villa 2021). Daté de 1561 en haut à gauche, il a probablement été réalisé à Valence, le peintre étant encore installé dans cette ville à cette époque (Larraz et Villa 2024). Bien que le commanditaire demeure anonyme, ses riches vêtements et bijoux le situent parmi les notables ou marchands aisés de la ville, à l’instar de Pierre de Ferralhon que Martellange peint en 1572. Plutôt de grand format, le panneau se rapproche tout particulièrement, autant par sa composition que par son style, du portrait de 1568 du musée Gadagne et du portrait de 1561 autrefois donné à l’École suisse (localisation inconnue). Nous retrouvons le même type de figure en buste, légèrement positionnée de trois-quart et tenant un gant d’une main. Bien qu’encore installé à Valence à cette date, il semble probable que Martellange soit déjà en contact avec Giovanni Capassini, dont il présente clairement les types morphologiques et une matière picturale léchée. Tournon étant proche de Valence, les deux artistes ont certainement pu entrer en contact dans un des deux centres ou par l’intermédiaire de leurs commanditaires, appartenant au même réseau de bourgeois, nobles ou ecclésiastiques de la région. Martellange met particulièrement de soin à la réalisation du costume. La fine définition du col évoque par ailleurs la production de son maître, qui a pour habitude de représenter les fils permettant de le fermer.
collection du comte Guglielmo Lochis ; legs en 1859 à l'Académie Carrara, Bergame.
ancienne collection Guglielmo Lochis ; Bergame, académie Carrara
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