Statuette sculptée sur toutes ses faces, y compris le dessous de la base en forme de nuages : elle a pu être utilisée pendant l’office du jeudi de l'Ascension, hissée en l'air sous les voûtes de l'église selon un rite en usage en Allemagne aux 15e et 16e siècles.
- Étude et restauration, Marie Payre, 1990.
- Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart et Myriam Eveno, Laboratoire de recherche des musées de France, 1990.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2005.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l'étau de l'établi ou traces de maintien dans une structure de présentation pour hisser le Christ : deux cavités cylindriques sur la tête (diamètres 1 cm et 1,5 cm environ ) comblées chacune par une pièce de bois (l'une des cavités a-t-elle été utilisée pour hisser le Christ ?) ; percement au centre de la base (diamètre 1,5 cm environ ), peut-être utilisé à l'origine pour maintenir le Christ dans une structure qui permettait de le hisser.
- Éléments assemblés à l’origine : mains (restituées).
- Plusieurs fentes au dos de la statuette.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Éclats et manques : sur les cheveux, la frange de la chape et les saillies de la base en forme de nuages.
- Interventions postérieures : restitution des deux mains ; majeur de la main droite cassé et recollé ; cavité au revers.
Restes mélangés de la polychromie d'origine et de polychromies postérieures. Lors d'une dernière intervention grossièrement menée (20e siècle), différentes couches ont été inégalement supprimées sur certaines zones (carnations et base, notamment), d'autres ont été conservées (chape, cheveux et barbe).
1. Polychromie d’origine très lacunaire :
Bois encollé ; préparation blanche (carbonate de calcium, colle protéinique).
- Bordure et bride de la chape : bol brun orangé, or (argent ou or parti au revers de la statuette).
- Chape : rouge vif (mélange de vermillon, de laque organique et de minium lié à l'huile).
- Revers de la chape, base en forme de nuages : sous-couche noire, couche bleue (azurite mêlé de blanc).
- Cheveux et barbe : noir.
- Carnations : rose, glacis rouge sombre sur les plaies.
2. Polychromies postérieures :
- Chape : rouge vif, décor de fleurs blanches.
- Revers de la chape et base en forme de nuages : bleu (smalt), inégalement conservé et mêlé au bleu (azurite) de la polychromie d'origine.
- Cheveux et barbe : noir.
- Carnations : rose.
Le Christ de l’Ascension suit un type iconographique courant dans la sculpture allemande à la fin du Moyen Âge, qui représente le Christ montant au ciel au milieu d’une nuée qui le dérobe aux yeux de ses disciples, selon les récits des Évangiles (Marc 16, 19 ; Luc 54, 51) et des Actes des Apôtres (1, 9-12). Le Christ, debout sur une base sculptée de méandres évoquant des nuages, porte un ample manteau en forme de chape qui dévoile son torse et ses pieds marqués par les plaies de la Crucifixion. Les gestes des deux mains restituées (au 19e siècle ?), également marquées par les stigmates, ne sont pas conformes à l’attitude traditionnelle du Christ de l’Ascension bénissant de la main droite et tenant de la gauche la hampe d’un étendard sommé d’une croix.
Allemagne du Sud
Origine inconnue. Commerce de l'art, Paris. Acquisition, 1990.
Le Christ de l’Ascension, Souabe, entourage de Michel Erhart, cité à Ulm de 1469 à 1522.
p. 6, n° 13 (notice de Sophie Guillot de Suduiraut : Souabe (Ulm?), fin du 15e siècle).
p. 194-196, n° 52 (Allemagne, vers 1500).