Portrait présumé de Claude II Henriet (1539-1603), âgé de 12 ans
collection particulière champenoise
Ce petit portrait, jauni par des couches de vernis, représenterait Claude II Henriet (1539-1603), âgé de 12 ans en 1551, et fils du peintre Claude I Henriet. Il faisait autrefois partie de la collection du baron de Silvestre, descendant direct de Gilles Silvestre et d'Élisabeth Henriet, fille de Claude II Henriet (E. de Silvestre, Renseignements sur quelques peintres et graveurs des XVIIe et XVIIIe siècles. Israël Silvestre et ses descendants, Paris, 1868, p. 95, n. 2 ; Jouin, « Israël Silvestre, ses ascendants et son fils Louis de Silvestre le Jeune (1598-1757) », Archives de l’art français, 1886, p. 155, n. 1). C’est selon toute vraisemblance Claude I Henriet qui a peint son fils (Hermant 2013, 2, p. 409-411). Élisabeth aurait ensuite pu hériter du portrait de son père. Maxence Hermant a proposé de le rapprocher des portraits des époux Antoine Perot et Colette Michel, représentés en prière au pied d’un Ecce homo (Châlons-en-Champagne, église Saint-Alpin). Le portrait de Claude II, dans le sillage de François Clouet qui explique peut-être les anciennes attributions, est plutôt révélateur de l’incursion du modèle parisien en province autour de 1550. Le petit Claude est ainsi présenté en buste, dans un format en trois-quarts s’approchant du profil, dans un costume et un chapeau noirs typiques de l’époque. Claude II, vraisemblablement formé dans l’atelier paternel, travaille d’abord à Châlons-en-Champagne, puis à Paris entre 1578 et 1581, avant de s’installer à Nancy, où il entre en 1586 au service du duc Charles III et forme toute une génération de peintres lorrains, dont Jacques Callot, son fils Israël et son gendre Gilles Silvestre. Comme son père, il réalise parfois des portraits (il est payé 171 francs en 1590 par le fils du duc de Lorraine).
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collection baron de Silvestre ; collection particulière champenoise
p. 95, note 2, sous « François Janet »
p. 155, note 1, sous « François Janet »
vol. 2, p. 409-411