Sainte Anne trinitaire
Statue au revers évidé provenant de la caisse d'un retable.
- Étude, Dominique Faunières, 1994-1996.
- Restauration, Dominique Faunières avec la collaboration de Patrick Jallet, Juliette Levy-Hinstin et Marie Payre, 1994-1995.
- Analyse de la polychromie, Sylvie Colinart, Laboratoire de recherche des musées de France, 1989 et 1993.
- Identification du bois de tilleul, Elisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2005.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (demi-bille de tilleul) avec éléments secondaires assemblés ; bois avec défauts de croissance et nœuds.
- Revers évidé.
- Traces de fixation dans l'étau de l'établi : sur la tête de sainte Anne, une cavité cylindrique comblée par une pièce de bois ; sous la base, deux cavités.
- Éléments assemblés dès l’origine : l'Enfant Jésus (disparu), les mains (mains droite de sainte Anne et gauche de la Vierge disparues) ; planche (disparue) refermant partiellement la cavité au revers.
- Attaque d'insectes xylophages et de champignons (actuellement inactive).
- Éléments assemblés postérieurement (20e siècle) : plusieurs pièces de bois pour consolider la base de la sculpture.
- Manques : l'Enfant Jésus (probablement arraché au 19e siècle) ; l'avant-bras droit de sainte Anne, l'extrémité de son pied droit et de trois doigts de sa main gauche, la partie centrale de son voile ; la main gauche de la Vierge et les doigts de sa main droite, l'extrémité de ses pieds, plusieurs fleurons de sa couronne ; bois endommagé, nombreux éclats sur les plis et les bords des vêtements.
Polychromie d'origine lacunaire, avec reprises locales.
1.Polychromie d’origine :
Préparation (carbonate de calcium, colle protéinique) en deux couches : la première grise et granuleuse présente par endroits, la seconde blanche et fine sur l’ensemble de la sculpture.
- Encollage et toile posée localement.
- Bordures des vêtements : bol, or.
- Cheveux de la Vierge : mixtion, or (recouverts d'une couche brune postérieure).
- Manteau de sainte Anne et revers de la robe de la Vierge : sous-couche rouge orangé (vermillon et minium), couche rouge (vermillon, un peu de minium), glacis rouge.
- Revers rouge violacé du manteau de sainte Anne : sous-couche mauve (pigments noirs, blancs, laque rouge), glacis rouge foncé (laque rouge granuleuse).
- Robe de sainte Anne : couche vert clair parsemée de fleurettes au pochoir (mixtion, or), glacis vert sombre (carbonate de calcium, noir de carbone, vert au cuivre) ; couche rose orangé sur certaines fleurettes dorées.
- Robe de la Vierge : vestiges de bleu (azurite).
- Banc : brun rosé.
- Carnations : sous-couche rose orangé (liant : colle protéinique), léger encollage, couche rose (blanc de plomb, vermillon, liant : huile).
2.Polychromies postérieures (19e et 20e siècles) conservées :
- Robe de la Vierge : bleu (bleu de Prusse).
- Guimpe et voile de sainte Anne : blanc.
- Cheveux de la Vierge : brun.
La sculpture illustre le thème très populaire en Allemagne à la fin du Moyen Âge de la sainte Anne dite trinitaire (en allemand Anna Selbdritt) car elle réunit trois personnes : Anne, sa fille la Vierge Marie et son petit-fils Jésus. Les trois personnages suivent les conventions iconographiques en usage, imposées par le caractère symbolique de la représentation : Anne, l'aïeule est coiffée comme une femme mariée ou d'âge mûr, d'une guimpe formant mentonnière et d'un voile dissimulant sa chevelure ; sa fille Marie est une fillette aux cheveux dénoués. L'Enfant Jésus, ici disparu, devait être un jeune enfant nu debout, comme sur la gravure qui a servi de modèle au sculpteur.
Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel)
Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel)
Provient de Wasserbourg (Haut-Rhin) selon Ernest Weill, antiquaire à Mulhouse. Acquise de ce dernier en 1934.
p. 253, n° 363 (« ateliers alsaciens du 15e siècle »).
p. 264, n° 232 (Haute-Alsace, fin du 15e siècle).
(attribué à l'atelier de Jos et Dominicus Guntersumer, Bâle, vers 1500).