Haut-relief provenant de la caisse d'un retable.
Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2006.
Sculpture constituée de deux pièces principales de bois de tilleul (partie senestre : L. 39/40 cm environ ; partie dextre : L. 37/38 cm environ), avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité (diamètre 1 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base, deux entailles (0,5 cm environ) distantes de 3 cm, une autre entaille (L. 2 cm), et plusieurs cavités de fonction indéterminée.
- Revers: traces de gouge ; deux pièces de renfort en bois (9,5 cm x 2 cm environ et 12,5 cm x 11 cm environ ; cheville), assemblées dans l’évidement à hauteur du buste de la Vierge ; en bas à dextre, un percement, peut-être involontaire, lors de la taille.
- Éléments assemblés : nimbe (? ; manquant) inséré dans une entaille autour de la tête de la Vierge ; nimbe (? ; manquant) fixé sur la tête du Christ dans une cavité cylindrique (diamètre 1 cm environ) ; épines de la couronne et avant-bras droit (?) du Christ ; boules de bois, imitant des perles, rapportées sur les bordures de la robe et du manteau de la Vierge ; une pièce de bois assemblée côté dextre de la base.
- Traces d’outils : travail au tremblé sur la base.
- Nombreuses fentes notamment sur le visage de la Vierge, le corps du Christ, et le bord de la base.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : épines de la couronne ; pouce de la main droite du Christ ; la plupart des boules en bois rapportées sur les bordures des vêtements ; nombreux éclats sur les plis, les bords des vêtements et de la base.
Polychromie d’origine et polychromies postérieures.
Description de la polychromie actuellement visible :
- Manteau et robe de la Vierge, périzonium du Christ : bol, or.
- Motifs gravés dans la préparation sur la bordure du manteau (L. 4,5 cm environ) : lignes, ponctuées de boules en bois qui évoquent des perles, encadrant les lettres d’une inscription tracées sur un fond travaillé au tremblé.
- Motifs gravés dans la préparation sur la robe de la Vierge : motifs végétaux imitant une étoffe de soie façonnée ; sur la bordure de l’encolure (L. 2,5 cm environ), lignes encadrant les lettres d’une inscription tracées sur un fond travaillé au tremblé ; sur la bordure des manches et du bas de la robe, lignes encadrant des motifs géométriques que tracent des lignes entrecroisées.
- Voile de la Vierge : bol, feuille métallique (argent ?) ; sur la bordure du voile (L. 0,3 cm environ), une ligne gravée dans la préparation et des petites cavités pour des éléments rapportés (boules en bois ?).
- Revers du manteau de la Vierge : bleu (azurite ?), couches bleues postérieures.
- Chaussure de la Vierge : noir.
- Cheveux et barbe du Christ : brun.
- Couronne d’épines, sol : vert, couche verte postérieure.
- Carnations : rose, couche rose postérieure ; lèvres rouges et yeux bruns de la Vierge ; plaies du Christ : cernes bleuâtres et coulures de sang rouges.
STABAT MATER DOLOROSA JUXTA […] LACRIMOSA […] O QUAM […] QUIS EST HOMO QUI EYA MATER […]
Debout, la mère des douleurs / Près de […] était en larmes […] Qu'elle […] Quel est celui qui […] Sa mère […]
Extraits de l’hymne chrétien, le Stabat Mater :
Debout, la mère des douleurs / Près de la croix était en larmes / Quand son Fils pendait au bois […]
Qu'elle était triste et affligée / La femme entre toutes bénie / La Mère du Fils unique […]
Quel est celui qui sans pleurer / pourrait voir la Mère du Christ /dans un supplice pareil ? […] Daigne, ô Mère, source d’amour, / me faire éprouver tes souffrances / Pour que je pleure avec toi. […]
MARIA
Marie
N° 0638
L’image de la Vierge de pitié (Vesperbild en allemand, Pietà en italien), figurant la Vierge se lamentant sur le corps du Christ mort, ne correspond pas à un épisode des évangiles. Elle s’inscrit entre la Descente de croix et la Mise au tombeau dans le cycle de la Passion. La Vierge n'est pas ici représentée selon le type traditionnel, assise avec le Christ étendu sur ses genoux. Dans une attitude plus naturelle, elle est à demi-agenouillée à terre et sa jambe droite soutient le buste du Christ, dont le corps, tourné vers les fidèles, repose sur le sol. Cette formule iconographique est diffusée en Allemagne à la fin du Moyen Âge. Le geste des mains jointes exprime la douleur maternelle et des extraits du Stabat Mater gravés en bordure du manteau soulignent ici la signification de l’image religieuse.
Rhin supérieur (Oberrhein).
Provient de la chapelle Saint-André d’Ammerschwihr (Haut-Rhin) démolie en 1830. Acquisition par la Société pour la Conservation des Monuments historiques d’Alsace dépôt au Musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg.
p. IX, pl. VIII, fig. 4 (vers 1500).
p. 151, pl. X, 1 (Haut-Rhin, fin du 15e siècle).
p. 43, n° 1036 (Haut-Rhin, fin du 15e siècle).