[1878, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1878TYPE : rap [...]
Pas d'illustration
Description
[1878, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1878
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Delaborde, Henri
PAGE DE TITRE : Séance du 20 juillet 1878. Rapport de la section de peinture sur les envois de Rome de l'année 1878
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 20/07/1878
COMMENTAIRE : Les archives de l'Académie de France à Rome (carton 92, f° 319-322) conservent une copie manuscrite conforme au rapport du procès-verbal.
Rapport sur les envois de peinture de 1878
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Delaborde, Henri
PAGE DE TITRE : Séance du 20 juillet 1878. Rapport de la section de peinture sur les envois de Rome de l'année 1878
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 20/07/1878
COMMENTAIRE : Les archives de l'Académie de France à Rome (carton 92, f° 319-322) conservent une copie manuscrite conforme au rapport du procès-verbal.
Descriptions
Transcription :
[p. 151] M. Morot / (4e année) / " Après la défaite des Ambrons par les Romains (102 ans av. J.C.) les femmes des vaincus défendent leur camp contre la cavalerie romaine et la forcent à reculer " A. Thierry, L. V. ch. 7. / Cette composition est pleine d'émotion dramatique et se distingue [p. 152] dans ses diverses parties par une ordonnance imprévue. Les deux femmes qui se jettent éperdues sur un cavalier romain, le cadavre qui est à leurs pieds, sont conçus avec une grande énergie et exécutés avec un véritable talent. Le dessin en est ferme, la coloration forte et fine. L'air circule bien autour de ce groupe remarquable ; mais l'ensemble même de la scène n'est pas exempt d'une certaine confusion et n'expose pas assez clairement le sujet. M. Morot aurait pu ménager quelque part une échappée sur le champ de bataille où les Ambrons viennent d'être vaincus et où on les eût entrevus en déroute. Le sujet se fût ainsi trouvé formellement expliqué et de plus le tableau y eut gagné d'avoir, au point de vue pittoresque, un caractère moins épisodique : il n'eut pas été, ce qu'il semble être, le fragment d'une grande scène plutôt que la représentation de cette scène même. / Le groupe des femmes à droite est traité avec une exagération regrettable dans l'expression. Le visage d'une de ces femmes, de celle qui est malheureusement le plus en vue, choque le regard par sa physionomie grimaçante. Les maîtres, même dans la représentation des scènes les plus violentes, ont su se garder de pareils excès. Sous leur pinceau, l'énergie de l'expression ne dégénère jamais en grimace et, jusque dans les images de la passion ou du désespoir ils respectent scrupuleusement les droits du beau. Il suffira de rappeler comme exemple le Massacre des Innocents ou la Bataille de Constantin par Raphaël et parmi les oeuvres de l'École française, les Philistins frappés de la peste par Nicolas Poussin. / L'Académie n'hésite pas à blâmer comme une pratique mauvaise l'emploi que M. Morot a fait, pour l'impression de sa toile, d'une sorte de torchis inégal. Ce procédé indigne de l'art donne à la peinture un aspect raboteux qui blesse le goût, sans profiter en réalité à la vigueur de l'exécution matérielle. / Sous le bénéfice des réserves qui précèdent, l'Académie reconnaît que le tableau de M. Morot est une oeuvre pleine de sève et de talent. Il y a chez celui qui l'a produite l'étoffe d'un véritable peintre, d'un artiste destiné à occuper une place très honorable dans l'école française lorsque les leçons de l'expérience auront achevé de le fortifier et de le mûrir. M. Besnard / (3e année) / " Arrivée de François 1er à Bologne. Le cardinal d'Ostie vient à sa rencontre ". Essai de décoration. Esquisse. / L'esquisse peinte par M. Besnard est assez bien conçue et ne manque pas d'un certain caractère décoratif, mais la copie [p. 153] par ce pensionnaire d'un fragment de la Dispute du Saint Sacrement a été faite avec une négligence telle qu'elle permet de douter que M. Besnard se soit suffisamment pénétré de l'importance d'un pareil travail et du respect que l'on doit aux grands maîtres. La copie que le règlement exige des pensionnaires de 3e année doit être pour eux une étude, celle-ci n'indique aucun effort, aucun soin même. L'Académie la juge à la fois indigne du talent de M. Besnard et contraire de tous points à ce qu'on a le droit d'attendre d'un pensionnaire de l'Académie de France à Rome. M. Comerre / (2e année) / "Le Lion amoureux" / M. Comerre a paru à l'Académie en progrès. Son envoi est préférable à celui qu'il avait fait l'année dernière. Bien que, au point de vue moral, cette composition sur le lion amoureux ne traduise qu'imparfaitement ou même dénature jusqu'à un certain point la pensée du poète, elle se recommande, au point de vue pittoresque, par un arrangement assez heureux et par une exécution solide dans plusieurs parties. Le groupe que forment la jeune fille et le lion est bien disposé ; le torse de la figure principale est peint avec talent. C'est ce qu'on peut dire aussi du lion et des deux hommes accroupis devant lui pour lui rogner les ongles. Le dos en particulier de celui qui tient les ciseaux est un morceau habilement exécuté. / L'Académie renouvelle au sujet du tableau de M. Comerre l'observation que lui avait suggérée celui de M. Morot. Ici encore elle blâme l'emploi de ces empâtements à outrance dans les travaux préparatoires et, sous forme de conseil général elle engage fortement les pensionnaires à ne plus user d'un moyen qui ne saurait avoir pour effet que de matérialiser l'art, d'en fausser le sens et d'en rabaisser les conditions. M. Wencker / (1e année) / "Sainte Élisabeth de Hongrie" / Tout en étant conçue dans le goût des anciens maîtres, la composition de ce tableau procède d'un sentiment très personnel et fait honneur à la sincérité aussi bien qu'au talent de M. Wencker. La scène est heureusement comprise et ordonnée ; elle est rendue avec délicatesse et émotion. Quant à l'exécution proprement dite, elle n'est par çà et là sans quelque faiblesse, notamment dans les mains de la Sainte qui manquent un peu de caractère et de vie. En revanche la figure tout entière du vieillard ne mérite que des éloges. / L'Académie félicite M. Wencker de l'élévation de ses tendances et elle ne peut que l'exhorter à persévérer dans la voie où il est entré ; mais elle a le devoir de lui reprocher le tort grave qu'il s'est [p. 154] donné en envoyant des dessins aussi insuffisants à tous égards que ceux qu'il a faits l'un d'après Raphaël, l'autre d'après l'antique. L'Académie déclare que ces deux dessins sont au-dessous de son appréciation.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 2 E 16, p. 151-154
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1878, peinture£ Notice créée le 18/06/2002. Notice modifiée le : 18/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter