Maíno, Juan-Bautista
Son père étant italien, il fait son apprentissage en Lombardie, puis à Rome, où il fréquente Annibale Carracci et le jeune Guido Reni, et il s'intéresse, sans doute, au clair-obscur du Caravage. De retour en Espagne, il s'installe à Tolède, où, comme frère de l'ordre de Saint-Dominique, il prononce ses vœux en 1613 au couvent de Saint-Pierre-Martyr, dont il peint le retable. Il s'installe ensuite à Madrid, où il devient professeur de peinture de l'Infant, le futur Philippe IV. Il exerce une certaine influence sur la vie artistique du Palais jusqu'à la venue de Velázquez, qu'il estime beaucoup, semble-t-il.
Son style, très personnel, se rattache à l'Italie contemporaine par sa parenté étroite avec le Caravagisme clair de Gentileschi (Adoration des mages, Prado ; Adoration des bergers, id., autref. déposé au musée de Villanueva ; ces deux œuvres proviennent toutes deux du retable de Saint-Pierre-Martyr de Tolède, 1613). Déjà portraitiste de talent (Portrait de gentilhomme, Prado), il est l'auteur de l'un des plus curieux tableaux d'histoire du Baroque espagnol (Reprise de Bahía, 1635, Prado), peint pour le salon des Royaumes du Buen Retiro, et remarquable par l'étude des nuances claires du plein soleil et par un souci de réalisme humanitaire opposé à la conception héroïque du tableau de bataille.
[Larousse, Dictionnaire de la peinture]