LAURENT Louis (FR)
Commentaire biographique
Le Dr Louis Laurent est issu de l’École principale du service de santé de la Marine. Il réalise sa thèse sous la direction du professeur et doyen de la faculté de médecine de Bordeaux Albert Pitres (1848-1928), neurologue de formation, et sort major de promotion en 1893. Médecin de la Marine, il débarque en Indochine la même année, devient médecin-chef de l’ambulance de la ville de Soc Trang, puis prévôt de l’hôpital militaire de Ho Chi Minh-Ville (anciennement nommée Saïgon) et enfin de la ville de Can Tho. Après un court retour en France en 1896, il repart l’année suivante en Indochine, devenu médecin aide-major au régiment des tirailleurs annamites, puis chargé du service sanitaire des villes de Hô Chi Minh (Saïgon), Bien Hoa et Thu Dau Mot. En mai 1900, il est affecté à la mission du Haut-Donaï et à la construction des chemins de fer de Saïgon. De nouveau en France en janvier 1901, il est promu médecin de première classe en décembre. En mars 1903, il est de retour à Hô Chi Minh où il navigue à bord du cuirassé français Le Sully qui fait naufrage en février 1905. Le Dr Laurent rentre alors en France pour la dernière fois, et meurt trois jours après son débarquement à Marseille de dysenterie amibienne.
Constitution de la collection
L’École principale du service de santé de la Marine, communément appelé École de santé navale, est installée à Bordeaux dès 1890. Elle forme alors les futurs médecins et pharmaciens destinés à servir outre-mer dans les colonies françaises. Les jeunes « navalais » (étudiants de l’école) suivent également à la faculté de médecine et de pharmacie toute proche des cours de pathologie tropicale. Devenus médecins militaires, en mission dans les colonies françaises, certains vont notablement contribuer à l’enrichissement des collections du tout jeune musée de Pathologie exotique et d’Études coloniales (actuel musée d’Ethnographie de l’université de Bordeaux [MEB]). En l’occurrence, le Dr Laurent regrette, lors de sa prise de poste en Indochine, son inexpérience en matière de culture locale. Une fois installé sur place, il imagine donc d’envoyer à la faculté, outre les habituels échantillons d’anatomie et de matières médicales, des objets ethnographiques illustrant des pratiques et des savoir-faire documentés sur le terrain. L’idée est bien alors d’aider les étudiants et les futurs diplômés à appréhender, avant leur départ en poste, une culture peu ou pas connue. Le docteur Laurent devient ainsi le premier des navalais contributeurs privilégiés des collections du MEB.
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