MATIGNON Jean-Jacques (FR)
Commentaire biographique
Jean-Jacques Matignon est un médecin militaire, interne des hôpitaux de Bordeaux, reçu docteur en médecine en 1892, puis médecin stagiaire à l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce à Paris. Il séjourne en Extrême-Orient entre 1894 et 1901, années durant lesquelles il est principalement attaché au poste de médecin-major de l’armée coloniale à la légation française à Pékin. Lors de la révolte des Boxers, il participe activement, entre juin et août 1900, à la défense des légations étrangères durant le siège de Pékin. Les autorités militaires pensent même qu’il y a été tué et publient une notice nécrologique, finalement démentie après la délivrance des ambassades. Esprit curieux et ouvert, il publie de nombreux travaux médicaux ainsi que des travaux anthropologiques novateurs sur l’Asie et ses mœurs qu’il étudie avec attention. Photographe amateur, il illustre également divers articles de journaux sur l’invasion japonaise en Mandchourie, parus dans les revues L’Illustration et Le Tour du monde. Il rédige également plusieurs ouvrages dont un livre de souvenirs sur le Japon et la Corée (1903) qu’il a visités lors d’un voyage d’investigation en 1897. Il est fait chevalier (décembre 1900), puis officier de la Légion d’honneur en février 1917, mais aucun autre élémentne vient étayer sa vie de retour en Europe jusqu’à sa mort en 1928.
Constitution de la collection
Jean-Jacques Matignon fait ses études à la faculté de médecine de Bordeaux qui met à disposition de ses étudiants des collections pédagogiques extraeuropéennes du jeune musée de Pathologie exotique et d’études coloniales installé en ses murs. Ces collections sont notamment destinées à renseigner sur les us et coutumes, le savoir-être et le savoir-faire des populations que les futurs jeunes médecins militaires et « navalais » sont appelés à côtoyer lors de leurs missions dans les territoires d’outre-mer et les colonies françaises. Le Dr Matignon s’est avéré être un collecteur très actif pour le musée tout au long de ses années passées en Chine. Suivant l’exemple de ses collègues, il est envoyé assez régulièrement à Bordeaux, entre 1897 et 1909 (comme cela est référencé dans le cahier des Dons faits au musée), des photographies, des objets de la vie quotidienne, des objets sacrés comme des statues de Bouddha et des textiles, dont un costume de général chinois complet (909.3.1) conservé encore aujourd’hui au musée d’Ethnographie de l’université de Bordeaux.
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