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Commentaire biographique

On sait peu de choses d’Érique Guilloteaux (1862-1958) sinon qu’elle était la grand-tante d’Hervé Bazin. Dans son Abécédaire, publié en 1984, il évoque sa grand-tante au mot « Centenaire » : « [...] Érique Guilloteaux a été pratiquement malade de seize à 96 ans » (Bazin H., 1984).

Elle semble avoir étudié avec le sculpteur Louis-Ernest Barrias (1841-1905). Célibataire, elle voyage beaucoup et publie plusieurs ouvrages qui peuvent être décrits comme des carnets de voyage relatant avec minutie et légèreté ses escapades au Maghreb, au Proche-Orient et en Asie. Elle illustre ses textes de gravures, issues de ses dessins et aquarelles, de photographies et de cartes. Elle appartient à ces innombrables voyageurs qui, empruntant le canal de Suez, et selon un itinéraire bien balisé, se rendent de Marseille à l’Extrême-Orient (Guilloteaux É, 1913). Parmi eux, quelques femmes ont décidé de partir seules et d’écrire leurs récits de voyage. Loin d’être une féministe ou une aventurière, Érique Guilloteaux découvre cet ailleurs avec un grand sens du confort, beaucoup d’humour et ne dédaigne pas quelques « marivaudages » (Labrousse P., 2015).

Retirée à Marcillat-en-Combraille (Allier), elle donne en 1946 au musée départemental Anne-de-Beaujeu, un ensemble d’objets qui ont pour rôle de « perpétuer la mémoire des personnes qui [lui] sont chères » (Moulins, documentation du musée départemental Anne-de-Beaujeu, lettre de Guilloteaux, s.c.). La liste des pièces comprend très peu d’informations sur leur lieu et mode d’acquisition. Des hypothèses ont parfois pu être établies grâce à ses récits de voyage. Une ceinture de danseuse javanaise, par exemple, pourrait être reliée à sa découverte des bijoux en or de l’île de Java. Néanmoins, il semble que l’exploratrice ait davantage acquis des souvenirs de voyage que souhaité constituer une collection cohérente. À l’occasion de la création d’une salle d’art décoratif, les pièces les plus intéressantes de cette collection ont pu être exposées.

Constitution de la collection

Le don d’Érique Guilloteaux ne comprend pas que des pièces asiatiques mais également des œuvres d’art européennes, du bassin méditerranéen et du Proche-Orient.

La collection « asiatique » comprend deux grands ensembles :

  • Des objets français dont le décor est inspiré par l’art asiatique, notamment vendus par la maison Barbedienne à Paris ou réalisés par Louis-Ernest Barrias, dont la collectionneuse a été une élève (p. ex. Bougeoir, inv. 46.3.13 ; Paire de chandeliers, inv. 46.3.14 ; Écritoire décorée d’un chien de Fô, inv. 46.3.15 ; Brûle-parfum au décor de dragon, inv. 46.3.17 ; Vase, Louis-Ernest Barrias, cloisonné, inv. 46.3.39)
  • Des objets achetés lors de ses pérégrinations en Orient avec parfois des objets fabriqués uniquement pour l’exportation (p. ex. Vase et plateau en cuivre rouge, Inde, inv. 46.3.18 et 19 ; Armoires, Vietnam, inv. 46.3.2 et 3 ; Table, Vietnam, inv. 46.3.4 ; Paravent, inv. 46.3.5 et 6 ; Estampes, Japon, inv. 46.3.22 à 35 ; Porcelaine, Japon, inv. 46.3.40, 59 ; Bijoux, inv. 46.3.41, 48, 62, 63 ; Éventails, inv. 46.3.49 ; Porcelaine, inv. 46.3.57, 58 et 60 ; Vase en bronze, inv. 46.3.8).

Hormis quelques pièces intéressantes, comme des armoires vietnamiennes en palissandre incrusté de nacre, un vase chinois décoré de dragons en bronze à la cire perdue au cachet malheureusement illisible, des estampes japonaises attribuées à Kitagawa Utamaro (vers 1753 – 1806), cette collection est surtout exemplaire par le parcours hors du commun de sa donatrice.