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21/03/2022 Collectionneurs, collecteurs et marchands d'art asiatique en France 1700-1939

Vie privée

Connu en Occident sous le nom de Ching Tsai Loo, ou C. T. Loo, Lu Huan Wen est né dans le village de Lujiadou, dans la province de Zhejiang, en Chine, le 1er février 1880. Orphelin à l’âge de dix ans, Lu Huan Wen est élevé par son oncle. Adolescent, il trouve un travail à Nanxun, comme cuisinier, pour la riche famille Zhang, puis pour le fils de la famille, Zhang Jingjiang (ZHANG Renjie) 張人傑 (1877-1950), qui deviendra le bras droit de Sun Yat-sen (1866-1925) (G. Lenain, 2013, p. 17).

En 1902, Zhang Jingjiang ayant été nommé troisième conseiller de l’ambassadeur de Chine en France, Lu Huan Wen l’accompagne à Paris, en tant que valet attaché à sa personne. Entre 1900 et 1905, l’employeur de Loo se mêle lui-même à la vie parisienne et ouvre plusieurs affaires, dont Ton-yun – plus tard renommé Ton-ying – un magasin d’importations chinoises situé dans le 8e arrondissement, au 17, place de la Madeleine. Toujours attaché au service de Zhang, Lu Huan Wen commence à travailler pour le magasin et, en 1905, accompagne son patron à Liège, pour l’Exposition universelle où s’est ouverte une section officielle chinoise. À cette occasion, Lu Huan Wen est fait chevalier de l’ordre de Léopold (G. Lenain, 2013, p. 167).

La même année 1905, Zhang démissionne de son poste officiel et prend une part active à la contestation du pouvoir exercé par la dynastie mandchoue. En 1906, il rencontre Sun Yat-sen qui l’introduit dans les milieux révolutionnaires soutenant le gouvernement nationaliste. Les relations de Zhang lui offrent – ainsi qu’à Wen – un accès privilégié aux objets de haute qualité qu’il vend à Ton-Ying. Il réalise ainsi de substantiels profits, qu’il réinvestit dans le mouvement politique de Sun Yat-sen. Wen, dont les affaires sont encore plus profitables, se sépare à l’amiable de Zhang entre 1907 et le printemps de 1908 pour se lancer dans une carrière indépendante de marchand d’art chinois (J. Auboyer, 1957, p. 309). C’est à l’époque de cette séparation que Lu Huan Wen change lui-même de nom, pour prendre celui de Lu Qin Zhai, qui deviendra plus tard Loo Ching Tsai, ou C. T. Loo.

Loo commence donc à vendre des objets d’art chinois, ouvrant son propre magasin. Son commerce d’antiquités chinoises et d’Asie du Sud rencontre un grand succès et sa petite entreprise devient une galerie internationale avec des établissements, outre à Paris, à Londres et à New York et des entrepôts en Chine, à Pékin et à Shanghai. Loo semble perpétuellement en déplacement, voyageant entre les trois continents pour gérer ses affaires. New York et Paris sont pourtant ses résidences privilégiées. En 1928, en reconnaissance de sa grande influence sur la culture française et sur son rayonnement artistique, la France le nomme officier de la Légion d’honneur. Sa demande de naturalisation, déposée en 1950, en revanche, n’aboutit pas (G. Lenain, 2013, p. 212 et 224-232).

Au cours des premières années de son séjour à Paris, Loo d’éprend d’une femme mariée, Olga Libmond (1876-1960), une modiste qui tient boutique place de la Madeleine. Ne souhaitant pas divorcer, celle-ci arrange pour sa fille, Marie-Rose Libmond, un mariage avec Loo. Le mariage est célébré le 29 décembre 1910 (Archives de Paris, actes de mariage du 1er arrondissement, 1910) et le couple emménage au 36, rue de Washington, à Paris. Quatre filles naîtront de cette union : Monique (1913-2006), Denise (1915-2001), Olga (1917-2000) et Janine (1920-2013).

Dans les années 1950, la santé de Loo commence à décliner. En 1954, Marie-Rose Loo et C. T. Loo quittent Paris et s’installent à Cannes, dans une résidence secondaire qu’ils nomment « Yan Si Ko » (Yangxinge). Loo entame un traitement pour une maladie neuromotrice dans une clinique de Prangins, en Suisse. La maladie l’emporte, et il meurt le 15 août 1957. 

Vie professionnelle

En 1907, Lu Huan Wen quitte l’emploi qu’il occupait auprès de Zhang Jingjiang et prend le nom de Lu Quin Zhai, qui deviendra rapidement Loo Ching Tsai, ou C. T. Loo. Fort de presque six années d’expérience passées au service de To-Ying & Co., Loo se rend en Chine à la recherche d’investisseurs pour sa propre galerie parisienne. Il s’en attache trois : Zhou Wu Qi 吳啓周, propriétaire d’un magasin de soie à Shanghai ; Zhai Zhu Xu 祝讀齋, un antiquaire installé à Pékin, et Hua Miu Xi, un autre antiquaire de Pékin (G. Lenain, 2013, p. 53-54). Grâce à ces soutiens financiers, Loo ouvre son propre magasin, Lai-Yuan, dans le 9e arrondissement, entre le boulevard Haussmann et la rue Lafayette, où il vend de petits objets d’art chinois. Peu après l’ouverture de ce magasin, il rédige avec Li Hui Pi un traité sur la soie, Faguo sishi dia cha lu (G. Lenain, 2013, p. 61).  

En 1912, le magasin Lai-Yuan prospère et, outre la vente d’œuvres d’art, propose des prêts pour des expositions à Paris et dans les environs, notamment au musée Cernuschi. Les prêts concédés par Lai-Yuan le sont néanmoins au nom de la Société chinoise Léyer (musée Cernuschi, 1912, p. 90).

De 1908 environ à 1914, Loo dirige à Paris Lai-Yuan. En 1915, il renomme son entreprise C. T. Loo & Cie. Afin de constituer des stocks pour sa galerie, il se rend tous les ans en Chine pour y faire des achats. En 1911, avec Zhou Wu Qi, Loo fonde une maison d’exportation, Luwu Antiquities, dont les entrepôts sont à Shanghaï, au 576, rue de Nankin, et à Pékin, sur Changxiang Street. Cette société fournit aux galeries de Loo l’essentiel de leur stock.

Au début du mois d’août 1914, Loo est en Chine, afin de constituer son stock pour sa galerie parisienne, lorsque l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie, déclenchant la Première Guerre mondiale. Devant l’impossibilité de regagner Paris en train, Loo réorganise son voyage et réserve un passage sur le navire transocéanique Chiyo Maru, appareillant de Hong Kong pour San Francisco où il accoste le 31 août 1914 (National Archives and Records Administration, dossier des enquêtes à l’arrivée des services d’immigration, 1884-1994). Loo traverse l’Amérique du Nord, franchit la frontière canadienne, pour finalement arriver à New York, où il assiste à l’explosion du marché de l’art. En décembre, Loo regagne Paris, mais s’aventure une nouvelle fois à New York en février 1915, ouvrant alors une succursale de sa galerie, Lai-Yuan (également connue sous le nom de Société chinoise Leyer), au numéro 489 de la Cinquième Avenue (National Archives and Records Administration, services de l’immigration et de la naturalisation, 1897-1957). À la même époque, Loo ouvre également une antenne de sa galerie à Londres, au 5 Thayer Street (G. Lelnain, 2013, p. 93). À partir de ce moment jusqu’à sa mort, Loo exploitera en même temps ses galeries européennes et américaine.

En mars 1915, il monte sa première exposition américaine, présentant des céramiques chinoises, des bronzes et des peintures appartenant au célèbre collectionneur de Shanghaï P’ang Yuan-chi (1864-1949) (American Art News, 20 mars 1915, p. 3). Les American Art Galleries accueillent la première vente aux enchères de Loo – et la seule de toute son existence – les 5 et 6 mai, proposant 425 lots de porcelaines, de jades sculptés, d’agates et de tapis. Loo connaît sur le marché américain une rapide ascension, gagnant près de 10 500 dollars lors de la vente aux enchères des American Art Galleries puis faisant venir à sa galerie, qu’il renomme Lai-Yuan & Company, une clientèle fortunée, qui compte notamment Charles Lang Freer (1854-1919), Eugene et Agnes Meyer (1875-1959 ; 1887-1970), des membres de la famille Rockefeller et Elli Lilly (1838-1898), pour ne citer que quelques noms.

Les années 1920 inaugurent pour Loo un âge d’or. Ses stocks, ses galeries et sa clientèle se développent rapidement. En début de l’année 1921, il ferme Lai-Yuan & Company à New York et, en avril, rouvre les lieux sous le même nom que sa galerie parisienne, C . T. Loo & Cie, New York. Le marché occidental des antiquités chinoises, notamment à New York, est florissant. C. T. Loo est encouragé par cet enthousiasme et sait en profiter. Invitant des sinologues de renom – notamment Alfred Salmony (1890-1958), Paul Pelliot (1878-1945) ou Alan Priest (1898-1969) – pour étudier son immense stock, Loo stimule l’étude scientifique des antiquités chinoises à grand renfort de publications et d’expositions. Il vend non seulement de nombreuses pièces à des conservateurs, à des directeurs et à des donateurs des grands musées américains, mais il est aussi prodigue – de ses fonds comme de son fonds – et travaille en étroite collaboration avec les institutions afin d’enrichir les collections d’art chinois. Il établit de bonnes relationsavec les musées des universités, notamment ceux de Harvard, de Yale et de l’Université d’État de Pennsylvanie, contribuant ainsi en Occident à l’étude de l’histoire de l’art chinois. Sous le nom de sa galerie new-yorkaise, Loo organise des expositions temporaires d’œuvres provenant de sa collection ou d’autres collections particulières.

C. T. Loo & Cie parvient à son acmé vers 1928, lorsque Loo reçoit la Légion d’honneur et supervise la construction et l’ouverture de sa nouvelle galerie, près du parc Monceau, au 48, rue de Courcelles, pour un coût de 8 millions de francs. Dessinée par Fernand Bloc (1864-1945), la galerie épouse, de l’extérieur, les formes d’une pagode chinoise rouge vif. L’intérieur est conçu dans le même esprit et transporte la clientèle parisienne vers les pays d’origine des pièces présentées. La Pagode rouge, comme Loo la nomme lui-même, est le carrefour d’activités multiples, accueille des expositions, sert de lieu de réunion, et reçoit les chercheurs. En 1928, Loo engage Frank Caro (1904-1980) comme assistant et photographe de ses bureaux à New York. En 1946, Loo transmet la direction de l’enseigne parisienne, C.T. Loo & Cie., à la plus jeune de ses filles, Janine Emmanuel Loo, tandis qu’une loi est votée en France interdisant aux ressortissants étrangers de posséder des entreprises (G. Lenain, 2013, p. 146).

Au cours des années 1940, les affaires de Loo commencent à péricliter, à mesure que se fragilisent ses chaînes d’approvisionnement. Certes, Loo reçoit en Chine la plus haute marque de reconnaissance, puisqu’il y est récompensé de l’ordre de la Victoire (G. Lenain, 2013, p. 185), mais son destin y prend un tour tragique. Le 29 juillet 1948, exécutant les ordres du gouvernement communiste, le musée de Shanghai confisque 17 caisses d’antiquités chinoises, propriété de la Lu Wu Antiquities Company, qui devaient être transportées à Paris (G. Lenain, 2013, p. 189). Peu après la saisie, le gouvernement chinois qualifie Loo d’« ennemi de la Chine », l’accusant d’avoir dérobé des œuvres et de priver la Chine d’une partie de son patrimoine culturel. Loo se défend, écrivant dans Art News qu’il n’a jamais pillé de sites archéologiques mais qu’il a au contraire acheté des antiquités déjà mises en vente sur les marchés. Il justifie en outre son action, observant que les œuvres vendues seront « préservées pour la postérité » dans le monde entier. Loo se fait le héraut de ses ventes d’antiquités chinoises, affirmant :

« Je crois fermement que les œuvres d’art, quelles qu’elles soient, n’ont pas de frontières. Elles font le tour du monde comme des ambassadeurs silencieux, permettant à d’autres populations de comprendre la grande culture de la Chine et des Chinois » (Art News, 1950).

Le gouvernement chinois ne considérait pas favorablement les activités de Loo et lui interdit de revenir dans le pays. Peu après ce décret, la Commission municipale des reliques culturelles de Shanghai confisquait plus de 3 000 objets demeurés dans les entrepôts que Lu Wu conservait dans cette ville (C. Zheng, 2003, p. 414-415). Ces graves événements conduisirent C. T. Loo à revoir son modèle économique.

Après la saisie de son stock chinois, Loo ferma C. T. Loo & Company et commença à réorganiser ses activités sous la seule raison sociale de C. T. Loo, Inc. En mars 1950, il annonça officiellement son retrait de C. T. Loo & Company et vendit pour liquidation son stock new-yorkais. À cette époque, il exerçait sous le nom de C. T. Loo, Inc., et ses actifs personnels furent séparés de ceux de son entreprise. Pour des raisons inconnues, il changea d’avis et décida que ses galeries ne devaient pas fermer. Le 1er septembre 1952, Loo les rouvrit donc, en créant deux entités distinctes, à New York et à Paris. Frank Caro, son assistant depuis plus de vingt-cinq ans, prit la direction de l’entité new-yorkaise, C. T. Loo Chinese Art, tandis que Janine Emanuel-Loo continuait de gérer la galerie parisienne, C. T. Loo & Cie., Art ancien de Chine, assistée par Michel Berudeley (1911-2012).

Après 1952, Loo se retire peu à peu, bien qu’il entretienne toujours une correspondance avec ses clients, encourage les achats, et conseille les directions des galeries de Paris et de New York. En 1953, C. T. Loo entreprend – mais n’achève pas – la rédaction de ses mémoires, avec la collaboration de Jeannine Auboyer (1912-1990), conservatrice au Musée national des arts asiatiques – Guimet. Dans son manuscrit, Loo raconte, en les enjolivant quelque peu, ses activités pionnières dans le domaine de la vente des antiquités chinoises.

Après la mort de Loo, en 1957, son legs survit. La famille Loo hérite de son entreprise, C. T. Loo & Company, établie à Paris et à New York, et les galeries sont tenues respectivement par Janine-Emanuel Loo et Frank Caro, lequel renomme la galerie new-yorkaise C. T. Loo Chinese Art. En 1961, un désaccord, dont la nature exacte demeure inconnue, entre les héritiers Loo et Caro conduit à la fermeture de C. T. Loo Chinese Art et à la vente aux enchères par les Park Bernet Galleries du stock de la société. Caro rachète des objets, soit lors de la vente, soit à la suite d’un accord privé finalement trouvé avec la famille, et continue à vendre des antiquités chinoises, parmi lesquelles des objets que C. T. Loo avait ramenés lui-même de Chine. Alors qu’elle a pris pour nom Frank Caro Chinese Art, les clients continuent de désigner la galerie de Caro sous le nom de C. T. Loo & Company jusqu’à sa fermeture dans les années 1980. À Paris, Jeanine-Emanuel Loo préside toujours aux destinées de la galerie, connue indifféremment sous les noms de C. T. Loo & Cie, Art ancien de Chine ; C.T. Loo & Cie., Arts d’Asie ; et Galerie C. T. Loo & Cie. En 2002, la famille Loo décide de vendre la Pagode et son mobilier chez Christie’s, puis, au dernier moment, se ravise. La Pagode, pourtant, demeure fermée (G. Lenain, 2013, p. 255). L’empire commercial de C. T. Loo prend officiellement fin avec cette fermeture, mais le legs de ses entreprises est toujours vivant.

Les galeries et la collection

C. T. Loo exposait dans ses galeries des objets provenant de Chine, d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est, mais les antiquités chinoises formaient l’essentiel de ses stocks. Ayant rassemblé des pièces datant, pour les plus anciennes, de 1766, et pour les plus récentes de 1911, Loo n’a jamais marqué de préférence en fonction de l’ancienneté, du matériau ou de la fonction de l’objet. Sa collection comprenait des sculptures de pierre, des ornements d’architecture, des objets de jade, des bijoux, des bronzes, des céramiques, des peintures, des textiles et des meubles. La qualité et la valeur des objets de sa collection étaient aussi très variables, ce qui lui permettait de satisfaire tous les budgets, mêmes modestes, voire nuls.

Avec la chute de la dynastie Qing, en 1911, et les conflits intérieurs et internationaux auxquels fut confrontée la République chinoise, les collections impériales et particulières firent leur apparition sur les marchés. Loo et Zhou Wu Qi fondent cette même année 1911, profitant des opportunités offertes par cette situation inédite, leur société d’exportation Luwu Antiquities Company, avec des entrepôts à Shanghaï et à Pékin. Loo et Zhou mettent en place un réseau commercial complexe autour des entrepôts Luwu, logeant eux-mêmes vendeurs ambulants – souvent des travailleurs agricoles ayant opportunément découvert des antiquités – et marchands professionnels, comme Tai Jun Tsei 戴潤齋 (1911–1992 ; né Dai Fubao). Les entrepôts envoient aussi leurs employés acheter des antiquités dans des provinces reculées. Luwu Antiquities accumule ainsi un premier stock, qui est exporté en France via le port de Shanghaï, emplissant, dit-on, des cargos entiers (G. Lenain, 2013, p. 104). La proximité de Loo avec Zhang Jingjiang lui ouvre des relations au sein du gouvernement du Kuomintang et il lui est donc aisé de contourner les quelques réglementations existantes sur les exportations. La Luwu Antiquities Company exporte ainsi quantité d’objets qui vont rejoindre les galeries euro-américaines de Loo, jusqu’en 1948, date à laquelle le gouvernement communiste décide la saisie des stocks de la société. Le gouvernement chinois fonde sa décision sur la vente réputée illégale des chevaux de l’empereur Tang Taizong au musée de l’université de Pennsylvanie (aujourd’hui Penn Museum) et Loo est qualifié d’ennemi de la Chine (G. Lenain, 2013, p. 98).

Dans les années 1920, Loo comptait aussi parmi ses stocks des sculptures du Sud et du Sud-Est asiatiques, à l’exposition desquelles il avait consacré tout le troisième étage de sa galerie parisienne. Les réseaux commerciaux de Loo en Asie du Sud ne sont pas entièrement élucidés, bien que les spécialistes aient identifié, parmi les agents de Loo, Gabriel Jouveau-Dubreuil (1885-1945), un Français qui vivait à Pondichéry, sur la côte de Coromandel (P. A. Kaimal, 2012, p. 133-135).

Loo n’acquit pas toutes ses marchandises en Asie. Il entretenait un vaste réseau professionnel en Europe et en Amérique qui le maintenait en contact avec ses amis marchands et collectionneurs, lesquels échangeaient des pièces ou les conservaient les uns pour les autres. Loo se fournit aussi dans des ventes aux enchères, à New York, Londres et Paris.