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Estampe d'Utamaro représentant une sauterelle posée sur un tuteur au milieu de fleurs roses et violettes.

BLONDEL de GAGNY Augustin (FR)

Commentaire biographique

Augustin Blondel (1695-1776) appartient à une famille de financiers du Dauphiné. Né à Lyon, il est le fils de Joseph Blondel (1661-1726), commissaire général de la Marine et de Madeleine de Ferriol, dont le frère Augustin est receveur général des finances du Dauphiné. Après avoir acquis en 1699 la charge de conseiller du roi, « trésorier triennal des bâtiments jardins et manufactures de Sa Majesté », puis en 1706 la seigneurie de Gagny, Blondel père voit sa situation financière se détériorer en 1716 et il fit faillite en 1720. Ce n’est donc pas dans sa famille que l’on peut trouver l’origine de la fortune d’Augustin Blondel. Celui-ci était déjà installé à Paris en 1720 lors de son mariage avec Marguerite Barbier, apportant alors des avoirs estimés 50 000 £. Des trois enfants issus de cette union, seul l’aîné, Barthélémy-Augustin Blondel d’Azaincourt (1719-1794), devait devenir un collectionneur réputé, (Léonard, le second fils meurt en 1754 et leur sœur Anne-Henriette est mise sous tutelle en 1759). Domicilié à ses débuts dans le quartier du Louvre, il achète en 1723 une maison rue d’Anjou qu’il fait reconstruire en 1733-1734 par Pierre Contant d’Ivry (1698-1777). Entre-temps, il est signalé rue Saint-Honoré au moment de la disparition de son épouse en 1730, déménageant pour le quartier du Marais au début des années 1740, d’abord rue Saint-Louis, puis place Royale dans l’hôtel de Châtillon acheté en 1741 et occupé de 1742 à 1758. Même si sa fortune vient sans doute de ses intérêts dans la régie des Poudres et Salpêtres (de 1730 à 1775), il doit principalement sa réussite à la protection du ministre Jean-Baptiste de Machault d’Arnouville (1701-1794, contrôleur général des finances en 1745), dont il est un des hommes de confiance. La place de trésorier de la Caisse des amortissements (devenue Caisse des arrérages en 1764), qu’il obtient en 1749 grâce à celui-ci, accroît considérablement sa fortune et ses revenus, lui permettant de collectionner à une grande échelle. Comme de nombreux financiers, il investit alors largement dans les terres, acquérant la seigneurie de Bonneuil, touchant sa propriété de Garges – à proximité de Machault qui réside à Arnouville – et il y fait construire un pavillon à l’italienne qu’il meuble richement. Il obtient aussi grâce à ce dernier en 1752 une des charges d’intendant des Menus-Plaisirs en accord avec ses goûts artistiques, car il est amateur de musique. En 1758, il quitte le quartier du Marais pour s’installer dans un hôtel au 15, place Vendôme (actuel hôtel Ritz), qu’il loue à un autre financier, Pierre-Charles de Villette (1700-1765), trésorier de l’Extraordinaire des guerres. Il y réside pendant une vingtaine d’années, jusqu’à sa mort en 1776, occupant le premier étage et partageant l’hôtel avec son premier commis, Claude Darras (1717-1788), qui lui succédera. Son fils, Barthélémy-Augustin Blondel d’Azaincourt, ne montrant en effet aucune disposition pour la finance, Darras devient le survivancier de sa charge. Augustin Blondel avait stipulé dans son testament que la totalité de ses collections devait être vendue à sa mort au profit de ses deux héritiers (dont sa fille Anne-Henriette). L’expert Remy se charge de la vente qui prend plusieurs semaines entre décembre 1776 et janvier 1777. (Pour les sources de cette biographie, consulter l’article de l’auteur, « L’hôtel de Blondel de Gagny (1695-1776), place Vendôme, décor intérieur, ameublement et objets d’art », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, à paraître).

Constitution de la collection

Sa célébrité est en grande partie due aux guides parisiens du temps, principalement la longue description de Hébert en 1766 qui occupe 43 pages du Dictionnaire pittoresque et historique de Paris, véritable inventaire fourni à l’auteur par Blondel de Gagny lui-même (repris par Courajaud dans la préface du Livre Journal de Lazare Duvaux) ; et celles de Dezallier d’Argenville (Voyage Pittoresque de Paris) dans ses éditions de 1757 et 1770. À quoi s’ajoute le catalogue de sa vente après décès qui eut lieu dans sa maison pendant l’hiver 1776-1777. En outre, la collection était largement ouverte aux visiteurs qui en faisaient la demande, ce qui contribuait beaucoup à sa célébrité. La partie la plus importante de sa collection, celle que les amateurs et les étrangers venaient visiter en priorité était la collection de peintures. Elle comprenait plus de 470 œuvres des trois écoles, en plus d’une cinquantaine de gouaches et de miniatures. Les écoles du nord qui étaient majoritaires (238 tableaux) faisaient la gloire de la collection, étaient représentées par des peintures de Gabriel Metsu, Philips Wouverman, Jan Wynants, Adriaen van Ostade, Gérard Dou, Gerard Ter Borch, Nicolaes Berchem, Jan van der Heyden, Rembrandt et de nombreux tableaux de David Téniers. L’école française comprenait 8 pastels et 127 tableaux, modernes pour la plupart (Antoine Watteau, Nicolas Lancret, Jean-Baptiste Pater, François Boucher, Louis-Michel van Loo, Pierre-Antoine De Machy, Joseph Vernet et Francesco Casanova) avec quelques beaux tableaux du XVIIe siècle par Nicolas Poussin (Jupiter enfant nourri par la chèvre Amalthée), Claude Gelée (vues d’un port et du Campo Vaccino), Laurent de la Hyre et Pierre Patel. L’école italienne, la moins bien représentée, comprenait 51 tableaux, principalement des paysages ou des architectures en paires, par Canaletto, Gaspare Vanvitelli, Giovanni-Paolo Panini, Andrea Locatelli et d’autres. Les guides du temps attiraient également l’attention sur la collection des « bronzes les plus rares et les mieux réparés » comprenant des groupes d’enlèvements baroques (par François Girardon et Jean Bologne), des bacchantes attribuées à Michel Anguier, l’Air d’Étienne Le Hongre, les groupes de combat d’animaux ou des bronzes d’après l’antique (Laocoon, gladiateur mourant, lions capitolins, le Nil et le Tibre), des groupes de Corneille van Clève (1645-1732) et plusieurs bronzes de Robert Le Lorrain (1666-1743) ) : Vénus et Adonis, Vertumne et Pomone, Andromède, faune et dryade. Parmi les marbres, on remarquait l’Amour de Jacques-François Saly (1717-1766 ; musée du Louvre) et une précieuse petite Vénus de Jean-Pierre-Antoine Tassaert (1727-1788).

La collection fut toutefois une vocation tardive pour Blondel de Gagny. À la mort de son épouse en 1730, l’inventaire décrit un mobilier encore modeste avec quelques mauvais tableaux et aucune porcelaine ni objet d’art, l’ensemble étant vendu peu après. En réalité, Blondel commença sa collection alors qu’il était veuf et approchait la quarantaine. Ses premiers achats de tableaux eurent lieu dans la vente de la comtesse de Verrue (1670-1737) en 1737. Dans les années 1740, il était conseillé par le marchand Edmé-François Gersaint (1694-1750), achetant dans les ventes où celui-ci était expert (vente La Roque en 1745, Angran de Fonspertuis en 1747 où il se porte acquéreur de diverses porcelaines et de meubles en laque). Les seuls liens connus avec les grands marchands-merciers du temps sont quelques mentions d’achats de meubles et objets inscrits dans le livre de comptes du marchand mercier Lazare Duvaux (1703-1758) entre 1748 et 1756. Il est probable qu’il ait fait appel, pour les achats de porcelaines, à un marchand-mercier de second plan, Jean-Louis Beroin-Villercy (reçu marchand mercier en 1751). En effet, c’est cet inconnu qui fut chargé lors de l’inventaire après décès de 1776 d’expertiser les porcelaines dont c’était la spécialité selon l’Almanach Dauphin de 1772 : « VILLERCY, rue Saint-Honoré, près celle du Roule, magasin de porcelaines des Indes, de la Chine, du Japon, & de Saxe, montées de toutes façons, cheminées, trumeaux, glaces, ébénisterie, feux dorés d’or, meubles, tableaux, bronzes, bustes, etc. » En 1749, sa collection était déjà assez remarquable pour mériter une mention dans un guide parisien, le Mémorial de Paris et de ses environs. On y signale alors avant tout ses porcelaines de Saxe et la qualité des montures de bronze doré : « [Les curieux y verront] les porcelaines anciennes et modernes et surtout de Saxe, les mieux choisies et dont l’agrément et le goût de leurs montures semblent disputer de prix avec les pièces qu’elles accompagnent. » Il habitait alors place des Vosges dans l’hôtel de Châtillon. La comparaison des deux éditions du guide de Dezallier, celle de 1757, tandis qu’il était place des Vosges et celle de 1770, place Vendôme montre à quel point la collection s’enrichit pendant cette décennie. Le guide de 1757 indique que « près de 60 tableaux sont gravés de cette belle collection », cependant qu’en 1770 on parle de près de 200 tableaux gravés. En 1758, Blondel signa le bail locatif d’un hôtel place Vendôme (actuel hôtel Ritz), qu’il garda jusqu’à la fin de sa vie. Il y installa ses bureaux au rez-de-chaussée et à l’entresol, se réservant le premier étage pour ses collections. Toute la collection était installée sur un seul niveau, dans les trois salons sur la place, dans la chambre à coucher et les deux petites pièces entresolées de l’appartement de commodité à l’arrière ; et les trois cabinets du bâtiment en aile sur la cour. L’entassement était prodigieux. Les tableaux recouvraient toutes les surfaces verticales, accrochés sur trois rangées sur fond de damas vert ou cramoisi, parfois même sur les portes et les placards, les tapisseries ou à la place de trumeaux de glace. Par-dessous, l’espace était occupé par des alignements de meubles sombres en laque du Japon ou en marqueterie d’écaille. Il s’agissait presque uniquement de meubles de collection, les seuls meubles meublants étant les sièges. Parmi les importantes œuvres d’André-Charles Boulle (1642-1732) ou de ses suiveurs, citons la paire de commodes à deux tiroirs du modèle de celle du Louvre, une paire de consoles à masques de béliers, une paire de gaines en carquois, l’armoire à médailles et plusieurs bas d’armoires à trois vantaux. Les meubles plus récents comprenaient des pièces de goût rocaille par Charles Cressent (1685-1767) : bureau avec serre-papiers, console et cartel avec l’amour effrayé par le Temps ; ou Bernard II Vanrisamburgh (apr.1696-1766) – commode en marqueterie, encoignures, petite table à plateau de porcelaine- associés à des meubles néoclassiques comme une vitrine en ébène réalisée sur les dessins de Charles de Wailly (1730-1798).

Meubles et objets en laque

À l’instar de ses contemporains, Blondel collectionnait les laques d’Extrême-Orient, sous forme de panneaux découpés et plaqués sur des meubles français ou encore de petits objets. Sa vente comptait ainsi une douzaine de petits objets en laque, principalement des boîtes ou cassettes « d’ancien laque » (laque du Japon) avec « deux pots-pourris ovales de laque Coromandel » et une petite étagère de laque noir, rouge et or. Les plus précieuses de ces boîtes provenaient de la vente de Madame de Pompadour en 1764 et étaient montées en or. Les autres étaient montées en bronze doré avec des cercles, des chaînes ou des pommes de pin en bronze doré. Parmi les meubles en laque du Japon, deux comportaient un décor de bronze doré néoclassique les datant vers 1760-1770 : la paire de cabinets de Joseph Baumhauer (vente Paris, Mo Couturier le 12-12-1984, no 108), ainsi qu’un secrétaire à abattant « avec des terrasses, maisons & animaux en or ». Les autres, un « coffre en forme de bahut de laque » et la paire d’encoignures de Bernard II Van Risamburgh (vente Talleyrand, Paris le 29-05-1899, no 276), avaient été acquis respectivement à la vente La Roque en 1745 et chez Lazare Duvaux en 1756. D’autres meubles étaient plaqués en laque de Chine, telles la petite table à plaque de porcelaine no 953 ou les trois armoires en bibliothèques de bois satiné ornées de laque en relief. Ces panneaux de laque comportaient des motifs en relief de stéatite, décrits « à figures, oiseaux, fleurs et vases de pierre de lard ». Blondel semble avoir eu une prédilection pour ce type de laque très rare, puisqu’il avait en outre trois cassettes de bois des Indes ornées des mêmes plaques de pierre de lard, ainsi qu’une « pagode », un « observatoire chinois » et quatre petits tableaux en pierre de lard. La préférence des amateurs du temps pour le laque japonais se traduit bien dans les prix obtenus par ces différents articles en 1776 : 680 £ pour les cabinets de Joseph, 751 £ pour le secrétaire et 1 041 £ pour les encoignures ; contre 317 £ et 360 £ pour chacune des armoires en laque de Chine.

L’accumulation était telle que l’on voyait quantité de porcelaines et vases de marbre posés à même le parquet, le long des murs, entre les pieds des consoles ou de part et d’autre des commodes, qui devaient rendre la circulation difficile dans les trois salons sur la place. D’autres objets, porcelaines ou petites sculptures, envahissaient les cheminées et de nombreuses petites consoles de bois doré accrochées aux boiseries.

Porcelaines

La quantité de porcelaines était prodigieuse, comparable aux stocks des marchands merciers les mieux nantis de Paris. Le catalogue de vente ne comptait pas moins de 439 lots de porcelaines, de Chine, du Japon, de Saxe, pour une valeur de près de 60 000 £, mélangeant pièces de forme, vaisselle et animaux. Parmi celles-ci, les porcelaines orientales représentaient plus de 330 lots (y compris celles de Garges), soit près du tiers des 1 136 lots de la vente. La terminologie approximative du temps et celle très vague du catalogue, ne permettent pas de repérer avec certitude les types porcelaines décrits (« porcelaines anciennes… de première sorte et de première qualité, d’ancien la Chine, etc. »), confondant fréquemment porcelaine du Japon et de Chine. Néanmoins, on peut identifier, grâce à Sylvia Vriz (« Le duc d’Aumont et les porcelaines d’Extrême-Orient de la collection de Jean de Jullienne », Revue de la société des Amis du musée national de la Céramique, no 22, 2013, p. 91-92) deux grands lisbets en Japon provenant de la vente en 1767 de Jean de Julienne (1686-1766), ou encore deux vases à anses en enfants en porcelaine rouge jaspé (ill. 2). Si les porcelaines à décor Kakiemon (décrites dans les catalogues comme « porcelaines de première qualité et première sorte ») étaient en nombre, on note surtout un goût marqué pour les porcelaines bleu céleste. Celles-ci représentaient 29 numéros, regroupant 65 pièces individuelles, dont beaucoup de petites pièces non montées de faible valeur, crabes, paons, carpes, chimères, perroquets, chats, lions, pagodes et « rieurs ». Les plus belles avaient reçu une monture de bronze doré, telles les bouteilles no 699 (hautes de 28 cm) avec des anses à mascarons de satyres, les perroquets no 694 ; ou encore les chats accroupis no 683. Les plus précieuses étaient la coquille no 701 montée en pot-pourri, supportée par deux chimères, vendue 1597 £ au financier Nicolas Beaujon (1718-1786 ; ill.) ; et le no 702, deux nacelles hautes de 19 cm avec de petites coquilles sur le couvercle, vendues 2 400 £ à Pierre Gouthière (1732-1813) qui en modifia la monture de bronze doré et les revendit à Jean-Baptiste Clermont d’Amboise (1728-1792), aujourd’hui, musée du Louvre. En moins grand nombre (17 lots regroupant 27 pièces), les porcelaines céladon étaient pour la plupart des pièces de valeur richement montées en bronze doré et souvent munies de socles de marbre précieux. Il y avait là notamment trois paires de vases « en dauphins » montés en buires et de beaux vases en porcelaine gaufrée ou à côtes. Un vase « fond céladon à bouquets » renfermait une pendule tournante, qui fut vendue 750 £ à la cantatrice Sophie Arnoult (1740-1802). Un très grand vase. À la différence de la section tableaux, l’expert ne se donna pas le mal de mentionner de provenance pour les porcelaines, excepté pour le lot 642, trois pots-pourris en porcelaine du Japon achetés à la vente de Madame de Pompadour. Certaines pièces étaient des faux ou des imitations, comme les deux bouteilles (lot no 523), sur lesquelles l’expert indique : « On les soupçonne d’avoir été faites en Saxe. »

Montures de bronze doré et socles de marbre

Même si bon nombre de porcelaines étaient simplement posées sur des pieds de bois doré, les contemporains furent nombreux à remarquer la richesse des montures de bronze doré garnissant les plus belles pièces. Blondel de Gagny avait commencé à former sa collection dès la fin des années 1730 et acheté jusque dans les années 1770, pendant une quarantaine d’années. Si bien que le style de ces montures allait de la Régence au néoclassicisme. Datant sans doute des années 1720 à 1740, on trouvait certaines montures à cercle et pied d’argent (no 526, 534, 645, 665) ou d’autres « avec des pieds à six consoles de bronze doré » (no 511, 515). Appartenant au style rocaille on remarque des montures avec « fruit sur le couvercle » (no 510), à anses « composées de feuilles et fruits » ou à « bonnet chinois sur le couvercle de bronze doré » (no 511). On trouvait des montures à roseaux de bronze doré sur les truites no 626 ou encore sur la base du grand vase céladon no 680, avec des motifs de dauphins. Les coquilles no 584 étaient « garnies de roseaux et de feuillages et sur des pieds à rocailles de bronze doré ». Les pots-pourris no 634 étaient « ornés d’anses avec des attributs de chasse ». Appartenant au style néoclassique, on trouve des montures à pommes de pin sur le couvercle (no 512, 562, 565), d’autres garnies de « chaînes, anneaux et gorge à jour » (no 535), ou d’autres à anses en serpents (no 672,725). Pour quelques pièces exceptionnelles, on connaît grâce au guide d’Hébert les bronziers qui furent les auteurs des montures de bronze doré : François-Nicolas Vassoult (1704-1793), qui composa par ailleurs pour monsieur de Gagny les montures exceptionnelles de plusieurs vases de marbre ou de porphyre ; ou encore Jean-Joseph de Saint-Germain (1719-1791) et Gallien (sans doute Edme-Jean, 1720 – apr.1782). Parfois, certaines porcelaines avaient été montées sur des socles de Boulle prévus à l’origine pour de petits bronzes, comme le no 554, une « pagode porte-bale d’ancienne porcelaine traitée sur un trépied de marqueterie garni de bronze doré de Boule » ou les bouteilles no 762 posées sur des « trépieds de Boule ». Bon nombre de pièces étaient montées ou simplement posées sur des socles de marbre parfois enjolivés de moulures ou ornements de bronze doré. Cette particularité, rare chez les amateurs du XVIIIe siècle, s’explique quand on sait que bon nombre de pièces de porcelaine étant posées chez Gagny à même le parquet, contre les lambris et entre les pieds des meubles, ces socles de marbre permettaient de garantir leur stabilité.