Aller au contenu principal

[1907, sculpture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de sculptu [...]

Statut
Publiée
Contributeur
system
Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1907, sculpture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de sculpture de 1907
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : 1907. Rapport sur les envois de Rome
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1907
Descriptions
Transcription : 
[f°1] Messieurs / Les envois des pensionnaires sculpteurs de l'Académie de France à Rome sont représentés cette années par les oeuvres de messieurs Brasseur 1ère année / Piron 3e id[em] / Terroir, 4e année. Monsieur Larrivé / pensionnaire de 2e année, nous fait défaut par son envoi, pour des raisons indépendantes de sa volonté (nous dit M. le Directeur de l'Académie de France à Rome). La commission pense qu'il est bon de rappeler que chaque pensionnaire doit être imbu des sentiments de discipline indispensables à ses envois réglementaires. / Ceci dit, et après un premier examen, il ressort de l'ensemble de ces travaux exposés, que si certains d'entre eux viennent à souhait, selon notre satisfaction, il en est d'autres qui restent en route. Tel est le cas de l'envoi de M. Brasseur 1ère année. / Le fait par ce pensionnaire d'avoir obtenu le Grand Prix de Rome nous est garant qu'il est en possession de la grammaire de son art. / Dans le travail qu'il nous présente, l'absence de toute technique, de toute formule, nous fait nous demander si la mentalité de celui qui l'a conçu lui fait éprouver quelque joie, quelqu'intérêt d'art, à nous montrer ce haut-relief. C'est à dire cette masse informe, aussi encombrante par l'énormité de son volume qu'insignifiante par ce qu'elle renferme et qui n'a rien de commun avec la sculpture. / L'Académie certes ! comprend tous les efforts, tous les élans ; même ceux qui avortent ! [rayé : Et ceux-ci sont toujours excusables quand l'effort y est manifeste !] Mais en la circonstance, la commission à l'unanimité se voit dans l'obligation de proposer à l'Académie le refus de ce travail [rayé : qui ne répond pas d'ailleurs aux exigences du règlement]. [f°2] Elle approuve la décision qui a été prise par M. le Directeur de l'Académie de France à Rome, de ne pas faire figurer cet ouvrage à l'Exposition de la Villa Médicis : elle ordonne, en outre, qu'il ne sera pas non plus exposé avec les autres envois à l'École des Beaux-Arts, et laisse à la méditation de M. Brasseur le soin de juger lui-même qu'il y a lieu pour lui de se ressaisir. M. Piron 3e année / Expose son envoi en retard d'un an, par suite de maladie. / Cet envoi représente une Jeune Faunesse en bronze jouant des pipeaux. Se soulevant sur la pointe du pied gauche dans un mouvement de gracieux élan, elle rejette légèrement son corps d'avant en arrière tandis que de ses mains elle tient les pipeaux dont elle tire des sons. / Sa tête est bien celle d'une jeune Faunesse et l'ensemble de cette figure visiblement inspirée [rayé : par ; mis à la place : de] certains bas-reliefs antiques, dégage une souplesse de travail et une grâce incontestable de forme, faite d'élégance et de finesse. / L'envoi de M. Piron est accompagné d'une esquisse réglementaire, laquelle s'enroule en bas-relief autour de la base cylindrique, en travertin, servant de piédestal à la jeune Faunesse, et qui représente une ronde d'enfants. / Si l'idée d'adapter ce bas-relief autour de cette base est ingénieuse en elle-même, et se prête à un ensemble décoratif, l'étude de cette esquisse est un peu lâchée et aurait dû être plus étudiée avant d'être sculptée dans le travertin (matière dure, qui en accuse davantage les défauts de forme et de dessin) : peut-être y a-t-il également lieu de faire quelques réserves sur la forme même de la base cylindrique servant de piédestal. / Néanmoins, cet envoi témoigne de qualités très sérieuses par son exécution et une très bonne tenue de l'ensemble. [f°3] Mons[ieur] Terroir 4ème année / Comme travail réglementaire, M. Terroir nous présente un grand groupe en marbre d'Adam et Eve. / En outre, comme travail supplémentaire ce pensionnaire a ajouté à son envoi 2 bustes en bronze, des esquisses également en bronze représentant les Travaux des champs, et toute une série d'études en peinture des coins de la Villa Médicis et de la campagne romaine, qui prouvent que notre sculpteur a en lui l'âme d'un [rayé : véritable] artiste qui sait vibrer au contact des belles choses. / Ce milieu de Rome l'a captivé : il en rapporte les souvenirs de tous les coins animés où chacun de nous a puisé le meilleur de lui-même, et ce nous est une joie de voir revivre ce passé qu'il évoque en nous. / M. Terroir a joint encore à cet ensemble déjà important, un autre marbre, fait à Rome, mais dont l'exécution du modèle avait précédé de quelques années son voyage en Italie [rayé : , et dont]. Nous en dirons aussi un mot, mais d'ores et déjà, et avant de procéder par ordre à cet examen, il y a lieu de complimenter [rayé : sans réserve] ce pensionnaire pour sa double faculté de sculpteur et de peintre, et pour le talent qu'il nous révèle dans l'une comme dans l'autre de ces deux branches d'art. / Le groupe d'Adam et Eve est un beau morceau de sculpture, d'un entendement large [rayé : synthétique] : Eve assise à côté d'Adam se penche vers lui, entrelaçant de ses bras le corps d'Adam, comme par une attirance naturelle de cette humanité qui se révèle à leur âme, l'un et l'autre sont étreints dans un même sentiment de regrets, et comme à demi-conscients du mystère que dégage en eux la faute commise. [rayé : [1 phrase ill.]] / [f°4] Si une chose pouvait être reprochée à ce pensionnaire, ce serait celle de n'avoir pas pris plus de soin à nous montrer la face des deux têtes de l'Adam et de l'Eve ; le masque de cette dernière totalement caché sur le corps d'Adam, de même que celui d'Adam est en partie soustrait aux regards du spectateur, ce qui nuit certainement aux réelles qualités de forme que dégage ce groupe. Nous dirons de même que la manière de M. Terroir s'est élargie dans ce travail : nous en voyons la preuve dans la différence qui existe entre ce groupe et son autre marbre intitulé Seul dans la vie où l'étude du Nu y est très serrée sans doute, mais avec une recherche minutieuse de détails qui donnent à son personnage un aspect d'une réalité photographique, plutôt que synthétique. / Les deux bustes en bronze du même pensionnaire sont d'une belle structure ferme et grasse, de même que ses esquisses également en bronze, dénotent une observations exacte des sources vives de la nature. Tel est en somme, messieurs, l'ensemble de cette exposition de sculpture dont la tenue est digne de l'attention de l'Académie - laquelle a lieu d'être rassurée, toutes réserves faites sur l'envoi de 1ère année ci-dessus mentionné.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 73
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1907, sculpture£ Notice créée le 05/11/2002. Notice modifiée le : 29/01/2018. Rédacteur : Laurent Noet.
Rédacteur
Laurent Noet