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[1826, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]

Statut
Publiée
Contributeur
flechlei
Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1826, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1826
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Le Bas
PAGE DE TITRE : Institut royal de France, séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts, du 7 octobre 1826, présidée par M. le Chevalier Boucher Desnoyers. Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par MM. les pensionnaires de l'École royale de France, lu à la séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts, le samedi 7 octobre 1826, par M. Le Bas
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1826
Descriptions
Transcription : 
Messieurs, // L’Académie compte entre ses devoirs les plus importants, celui de surveiller les travaux des élèves pensionnaires du Roi à Rome, de seconder le zèle du Directeur de cette Ecole supérieure, et de contribuer avec lui, par l’accord des conseils et d’une sage critique à maintenir les saines doctrines, à redresser les écarts du goût, à exciter ou à modérer les efforts, par la crainte du blâme ou l’espérance des éloges. / C’est pour cela que, dans la séance publique où elle décerne [p. 12] les prix qui vont ouvrir à de nouveaux élèves la carrière de leurs dernières études à Rome, l’Académie a l’usage de rendre compte des travaux de ceux qui les y ont précédés, des progrès plus ou moins sensibles qu’elle a remarqué dans leurs ouvrages, des espérances qu’ils font concevoir, des erreurs où ils peuvent tomber. Ainsi ces couronnes, récompenses des premiers succès, doivent dire aussi à ces jeunes athlètes, qu’ils seront soumis de nouveau, dans d’autres combats ,à des jugements encore plus sévères, jusqu’à ce que sortis de la lice, ils ne soit plus justiciables que de la seule opinion d’un public éclairé, seul juge sans appel de tous les jugements, seul arbitre de toutes les rivalités, et dispensateur suprême de ces couronnes que le temps ne flétrit plus. // PEINTURE // Quatre tableaux d’étude et un paysage ont composé l’envoi de cette année en peinture ; et l’Académie a regretté qu’aucune figure dessinée n’accompagnât ces ouvrages. / Pour le travail de sa quatrième année, M. Court a exécuté une copie d’après un tableau du Valentin. Quoique ce maître ne soit pas du nombre de ceux qui se recommandent par la noblesse du caractère et du style, il y a peut-être eu dans le choix de ce tableau, de la part de M. Court, un discernement assez juste. Le genre vigoureux et le ton tirant sur le noir de l’original est déjà devenu, pour plus d’un imitateur, le correctif d’une tendance à un coloris faible et trop clair. Du reste, cette copie rend bien l’aspect de l’original. On y voit des parties très bien exécutées. Tels sont [p. 13] la tête, les bras et les mains du saint étendu sur le chevalet. // Pour sujet d’étude de sa deuxième année, M. Debay a envoyé un Faune pressant des raisins. La poste, le style et le caractère que l’auteur a donnés à sa figure, ne manquent pas d’agrément. Le haut du corps est d’une bonne exécution pour le dessin et la couleur. La manière de peindre est facile, mais tend à la mollesse. Le sujet ou l’idée du Faune, déité agreste, aurait pu inspirer dans le dessin, quelque chose de plus ferme et de plus ressenti. Trop de facilité conduit quelque fois à la négligence. / Le sujet de l’étude de M. Bouchot, pour sa seconde année, est le Berger Phorbas détachant Œdipe enfant de l’arbre où on l’avait suspendu. Le trop de prétention à faire d’un morceau d’étude une composition historique, est souvent cause que l’ouvrage reste entre l’un et l’autre genre et qu’on atteint aucun des deux buts. L’un et l’autre, au reste, aurait gagné à un parti plus simple. Il y a trop d’effort et de contournement dans la figure principale. Quelques détails forcés et incorrects, n’ont pas empêché d’y louer un effet de teintes assez brillant, du bien peint dans la tête du berger, de la grâce dans celle de l’enfant, une manière large d’établir la lumière, enfin une exécution soignée. / Pour l’étude de sa première année, M. Larivière a tiré d’un épisode de Stace sur le massacre des Lemniens, le sujet d’Elymnus assassiné par sa perfide épouse. / C’est aller chercher à grand frais et faire venir de loin une figure d’étude, motif qui, dans un sujet commandé, eût offert, pour être intelligible, de très grandes difficultés. Laissant donc de côté ce que le programme que [p. 14] l’auteur s’est donné a pu occasionner ou d’exagéré ou d’incorrect dans la composition de l’ensemble ou le rendu de quelques détails, l’Académie s’est plu à louer, dans le travail du pinceau, une manière de peindre large ; dans la couleur, une teinte généralement riche et soutenue ; d’assez beaux tons ; et dans le dessin de quelques parties, une exécution qui ne manque ni de vérité, ni de sentiment. / M. Rémond a envoyé le dernier tribut, celui de sa quatrième année. C’est un paysage où l’on voit Marius caché dans les marais de Minturnes. Cet ouvrage est pour le gouvernement. L’Académie, en louant, pour la dernière fois le zèle et l’exactitude dont M. Rémond a toujours fait preuve, se plaît encore à voir dans ce dernier tableau un présage nouveau des succès que la peinture de paysage historique doit attendre de son talent.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1826-1827, tome 6, p. 12-24 (1826)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
France Lechleiter