[1898, sculpture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de sculptu [...]

Paris, le 14 janvier 1899 // Monsieur le Ministre, // J'ai l'honneur de vous [rayé : 1 ligne ill.] le jugement de l'Académie des Beaux-Arts sur les envois des pensionnaires de l'Académie de France à Rome pendant l'année 1898. [...] [f°3] Sculpture M. Champeil expose, comme envoi de 1ère année, un bas-relief de plâtre intitulé Musée exilée. Le sujet est bien choisi, la composition est heureuse ; quelques parties sont d'une exécution habile et heureuse. Malheureusement, suivant une habitude fâcheuse et trop fréquente, le pensionnaire a donné trop de saillie à son bas-relief et le charme de l'oeuvre y perd beaucoup. M. Champeil ajoute à ses envois une copie un marbre d'après la Vénus de l'Esquilin. Le choix de cette figure prête à la critique car elle a été souvent copiée et n'offre guère qu'un intérêt archéologique. Comme envoi de 2e année, M. Roussel a exécuté une figure en plâtre, La Destinée. Le sujet est heureux de conception mais n'auteur n'en a [rayé : peut-être] pas tiré tout le parti possible. Le mouvement n'est pas heureux et deux ailes inutiles [ajouté : l']alourdissent [rayé : le nu ( ?)] encore. La partie supérieure [rayé : est trop ( ?) importante pour les] manque de proportions avec le bas et la tête n'a pas assez de caractère. Il convient cependant de louer dans cette composition un modelé attentif et souple. A cet envoi devait être joint, aux termes du règlement, une esquisse de bas-relief. M. Roussel y substitue un vase intitulé Les Chimères, qui, par sa forme, ne rentre aucunement dans les conditions de ce travail complémentaire. L'Académie [rayé : témoigne son étonnement] relève cette infraction [rayé : au règlement] et souhaite de n'avoir pas à renouveler cet avertissement. M. Octobre, pensionnaire de 4e année, envoie un groupe en marbre intitulé Le Remords. L'Académie voudrait pouvoir louer ce groupe sans réserve, car la figure de l'homme est puissante et, si la pensée générale [rayé : de la composition] manque de clarté, elle est originale. La partie faible est précisément la figure essentielle, celle qui vise à exprimer le remords. Elle n'offre à distance qu'une silhouette confuse et elle écrase la composition. En outre, M. Octobre aurait certainement obtenu un meilleur effet, s'il eut donné à son ouvrage de moindres proportions. Outre l'inconvénient d'art qu'offre cette manière de concevoir ce sujet, en essayant de forcer l'attente, elle a le grave défaut d'être contraire au règlement. Celui-ci exige une figure et non un groupe. Cette remarque s'adresse de manière générale aux envois des pensionnaires sculpteurs, à qui l'Académie rappelle l'observation exacte de leurs obligations.