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[1825, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de sculpt [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1825, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1825
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Garnier, M.
PAGE DE TITRE : Institut royal de France // Séance publique de l'Académie Royale des Beaux-Arts, du 1er octobre 1825, présidée par M. le baron Gros. // Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par MM. les pensionnaires à l'École royale de France, lu à la Séance publique de l'Académie Royale des Beaux-Arts, le samedi 1er octobre 1825
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1825
Descriptions
Transcription : 
[p. 27] MM. // Dans cette réunion solennelle, où, sous les auspices de S.M., l’Académie royale des beaux-arts de l’Institut vient distribuer les Grands Prix décernés par elle aux élèves les plus dignes dans les concours ouverts aux arts libéraux dont l’enseignement est soumis à sa haute surveillance, il est un usage consacré, non moins intéressant : c’est celui de faire, dans cette même journée, un rapport général sur les ouvrages que les pensionnaires à l’École de France ont envoyés de Rome, résultat de leurs études depuis l’année dernière, afin que vous puissiez en appréciant leurs travaux et leurs progrès, leur adresser les observations de chacune de vos sections confirmées par l’assentiment de l’Académie entière. / Les éloges motivés que vous vous plaisez à accorder à ceux qu’une louable émulation a soutenue dans la carrière, les conseils obligeants et paternels faits pour relever le courage et pour éclairer ceux qui pourraient avoir été moins heureusement inspirés, sont pour eux d’un prix bien supérieur à ces distinctions des premiers concours. Aucune sorte d’encouragement ne peut leur être comparée, puisqu’en les recevant, les pensionnaires se rappellent que ces avis ont été énoncés dans cette enceinte où leurs noms sont répétés devant un public éclairé qui daigne même y joindre des applaudissements en attendant vivement les nouvelles preuves qu’ils doivent présenter à leur retour dans cette mère patrie où d’utiles travaux et de glorieuses récompenses leur sont réservés. / Quelle plus belle carrière pourrait être ouverte aux élèves couronnés dans ces nobles concours qui pût égaler l’avantage de passer les plus précieuses années de la vie au milieu d’une terre classique, où les merveilles de la nature rivalisent avec les plus rares chefs-d’œuvre de tous les âges, pour offrir à chaque instant les plus grandes leçons qu’on ne pourrait trouver dans aucun autre lieu de la terre ! / Rome, autrefois la reine du monde, est encore aujourd’hui l’heureuse patrie des arts. C’est là seulement que le jeune artiste, dégagé de toute sollicitude, prévenu dans tous ses besoins, jouit de ce calme si nécessaire à l’étude. Les grands et immortels souvenirs dont il est environné élèvent son âme, agrandissent ses idées, étendent le cercle de ses connaissances ; dès lors, les plus sublimes secrets des arts se manifestent à ses yeux. Rempli de ces hautes méditations, il ose interroger le génie des grands maîtres dont les chefs d’œuvres étonnent ses regards. Enfin, il parvient à la connaissance du vrai beau, de ce principe immuable du beau reconnu dans tous les siècles et qui doit toujours être le but et la fin que doivent se proposer ceux qui se consacrent au culte d’Apollon et de Minerve. / Quelle témérité ne serait-ce pas de prétendre atteindre à la gloire, et de penser en abréger le chemin, en abandonnant la route difficile, mais assurée de l’étude, pour se précipiter dans l’arène des expositions avant d’avoir acquis au moins un degré de talent suffisant pour oser y paraître. Si parfois on voit quelques-uns de ces athlètes imprudents obtenir une certaine attention, cette sorte de succès est de courte durée, et n’est souvent due qu’à l’excès de la bizarrerie. L’appât trompeur d’une aussi périlleuse célébrité ne saurait détourner la jeunesse studieuse de la carrière pénible, mais honorable ouverte à ses constants efforts. / On peut sans doute dans les arts obtenir une juste célébrité sans passer par toutes ces épreuves. Il est une infinité de branches intéressantes, auxquelles peuvent se fixer avec assurance ceux que leurs inclinations, leurs dispositions où leurs moyens ne portent pas à suivre la route longue et peu facile des concours. Ces diverses branches ont-elles mêmes leur véritable mérite tout particulier, bien senti et bien reconnu de tous temps, mais il n’y faut pas moins une grande application. Plus leurs études sont restreintes à un seul objet, plus on est exigeant sur le travail et l’exactitude parfaite de l’imitation. Leurs productions étant plus à la portée des fortunes privées, lorsqu’elles sont louables, trouvent facilement leur prix. Le gouvernement qui étend sur tous, les efforts de sa munificence, s’empresse de les employer à propos et sait donner à ceux qui s’y distinguent des témoignages éclatants de sa royale protection. Mais la peinture d’histoire, l’art du statuaire l’architecture monumentale, ne peuvent se soutenir seuls à un certain degré d’élévation que par les soins continus du gouvernement qui a le plus grand intérêt, pour sa propre gloire, de ne point les laisser souffrir et dégénérer, puisque toutes les autres branches des arts les suivent de si près, et ne tardent point à s’égarer au premier signal de décadence. / C’est donc pour entretenir ce feu sacré que Louis XIV d’immortelle mémoire fonda l’Académie de France à Rome. Cette belle institution ne cesse de fleurir, et l’on peut dire avec justice que c’est à elle que la France doit de s’être soutenue à ce degré d’honneur dans les arts, dont elle jouit parmi les nations les plus éclairées. Cette école a reçu, depuis sa création, quelques extensions nouvelles. Ces grandes scènes de paysage de notre immortel Poussin, les riches compositions de notre Claude Lorrain et autres qui ont agrandi cette belle partie de la peinture, ont fait sentir la nécessité d’ajouter une place de pensionnaire pour l’étude du paysage historique, dans ce pays si bien disposé par la nature pour offrir les sites les plus beaux et les plus nobles, comme les plus variés. Le désir de procurer aux jeunes musiciens qui se destinent à la composition, les moyens de se perfectionner en étudiant au sein de l’Italie les ouvrages de ses grands maîtres, et la manière dont on sait les exécuter dans le pays même où ils ont été conçus, a fait aussi fonder une place de pensionnaire à Rome pour la musique. Notre confrère M. Guérin chargé depuis trois ans de la direction de cet illustre établissement, lui consacre les soins et la surveillance la plus assidue, et déjà l’Académie a dû applaudir à la marche sage et régulière des études et des élèves pensionnaires. [...] Les ouvrages des sculpteurs pensionnaires ayant été adressés par mer ne sont arrivés que depuis peu, et dans le temps où les salles d'exposition de l'École des Beaux-Arts étaient occupées par les différents concours qui se sont succédés pendant le mois dernier. Ils n'ont pu être présentés aux observations de l'Académie avant la distribution des prix. Tous les ouvrages envoyés de Rome étant arrivés ne tarderont pas à être réunis, et le public pourra jouir, comme il est d'usage, de cette intéressante exposition. [...] Pour vous jeunes élèves qui allez retrouver avec joie vos anciens émules dans cette célèbre patrie des arts, ou les bienfaits du gouvernement vous attendent, l’Académie au moment de vous couronner, vous adresse ici ses dernières instructions. Bien que l’espace de 5 années de pension qui vous sont accordées soient un assez long terme dans le cours de la vie, songez que le temps fuit rapidement et que ce terme est bien court pour celui qui sent fortement tout ce qu’il lui importe de faire, pour rentrer avec distinction dans sa patrie. Attachez-vous avec assiduité à des études sérieuses et profondes ; elles vous assureront un talent durable. Ne vous laissez point éblouir par l’apparence de quelques succès éphémères et anticipés d’une vogue factice qui n’ont pour mobile que les faux calculs de petits intérêts peu dignes de vous ! Que l’honneur seul soit toujours votre guide ! Votre sort en Italie est assez généreusement assuré par la munificence royale. Rappelez-vous que les hommes qui ont illustré notre école, allaient recueillir les trésors de l’étude, et s’y préparaient en silence des moyens de se faire dignement connaître ! L’arrivée d’un pensionnaire et son premier ouvrage à son retour à Paris étaient désirés : ce début faisait époque ; son nom jusque-là connu seulement de ses maîtres et de ses rivaux éclatait tout d’un coup pour ne plus être oublié. Des temps peu favorables aux arts et dont nous avons éprouvé toute la pénible influence sont déjà loin de nous. Heureux de vivre dans cette belle France, d’y goûter les douceurs de la Paix, sous un roi dont les hautes vertus et les qualités précieuses inspirent le respect et l’amour, jeunes élèves suivez l’ardeur qui vous anime, songez qu’en vous réside l’espoir de la Patrie, qu’un jour vos nobles travaux, en soutenant la Gloire des arts, devront immortaliser le règne fortuné de Charles X, qui en est le protecteur et le père !
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1824-1825, tome 5, p. 1-42 (1825)
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 
Institut royal de France. Séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts, du 1er octobre 1825 ; présidée par M. Le Baron Gros, A Paris, De l'Imprimerie de Firmin Didot, imprimeur du roi et de l'Institut, rue Jacob, n°24, 1825
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1825, sculpture£ Notice créée le 05/03/2003. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Hélène Marraud.
Rédacteur
Hélène Marraud