Le Voyage dans l'art des images en mouvement de 1965 à nos jours.

La pratique du voyage possède-t-elle une expression propre à l’art des images en mouvement ? Comment les oeuvres audiovisuelles sont-elles travaillées, infléchies par lesComment les oeuvres audiovisuelles sont-elles travaillées, infléchies par les voyages d’artistes ou encore par l’imaginaire du voyage ? Dans cette optique de réciprocité, ’observation de la représentation et de l’implication du voyage d’artistes dans la création d’images en mouvement depuis 1965 sert de point de départ aux réflexions. Trois catégories d’oeuvres d’images en mouvement à savoir la fiction, le compte rendu et l’oeuvre plastique permettent de discuter des démarches des artistes et des thèmes liés au voyage tout en soulignant l’ambiguïté entre les genres. Le voyage, en tant que sujet de fiction, informe sur l’évolution des figures du voyageur et du touriste. Les comptes rendus soulèvent le problème du témoignage et donc de la transposition d’un vécu sous forme d’images en mouvement. Les oeuvres plastiques travaillent le voyage comme un matériau disponible de façon similaire à la matière picturale en peinture ou à la glaise en sculpture. Ainsi, l’emploi d’un appareil d’enregistrement pour capter des images d’ailleurs peut conditionner l’appréhension du monde voire déplacer les enjeux des réalités admises et ainsi remettre en question les fondements mêmes de nos rapports avec l’autre et avec l’ailleurs. Dans ce contexte, certains artistes interrogent la réalité de l’ailleurs comme Chantal Akerman, d’autres proposent des façons alternatives d’être au monde comme Dominique Gonzalez-Foerster et Robert Cahen. D’autres encore sèment le doute généralisé comme Francisco Ruiz de Infante, Sophie Calle et Greg Shephard.