La divinité au Proche-Orient et en Égypte aux IIIe et IIe millénaires avant J.-C. Étude comparative
L’étude s’interroge sur la notion de divinité dans l’Égypte et le Proche-Orient anciens, à l’aide des témoignages archéologiques et textuels qui la révèlent. Partant des premières représentations plausibles de puissances divines individualisées, vers la fin du IVe millénaire avant J.-C., l’enquête croise les données de la documentation iconographique et des sources écrites pour tenter d’identifier les spécificités des conceptions du divin dans chaque ensemble culturel, mais aussi leurs traits communs, au long des IIIe et IIe millénaires. Les religions du Proche-Orient et de l’Égypte se sont en effet, durant cette période, rejointes sur nombre de points, aussi bien dans la traduction formelle du divin que dans son expression conceptuelle. Aussi se pose la question de savoir si de telles similitudes sont le fruit de développements intrinsèques ou si des influences mutuelles en sont responsables. Les interactions dans le domaine de la religion, de plus en plus probables au cours du temps, sont avérées au IIe millénaire, au moins sur le plan de l’iconographie. Les contacts entre le Levant et la Vallée du Nil sont alors multiples, favorisant les imprégnations culturelles. Cependant, celles-ci ne se font pas au hasard : des priorités politiques ou enjeux idéologiques, que l’étude s’emploie à mettre en évidence, président aux emprunts réciproques. Certains décalages tiennent au statut même du corpus religieux au sein des sociétés, en particulier à celui de la littérature mythique. En dernière analyse, la démarche comparative touche aux fondements du polythéisme et aux mécanismes de « traduction », de « syncrétisme » et autres interprétations qu’il rend possibles.