Localisations
Lieu de conservation :
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
inv. T 894
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif :
Croix composée, à croisée en mandorle et empattements trilobés et curviligne.
Sur l'avers, au centre, figure d'applique du Christ fixé sur la croix par quatre clous ; il est représenté victorieux, couronné, avec les yeux ouverts (les yeux sont en perles de verre bleu-noir) et le nimbe crucifère. Ses bras sont légèrement fléchis. Au-dessus, main divine sortant d'une nuée et titulus abrégé. En bas, masque d'Adam émaillé de blanc et monticules imbriqués. Aux extrémités, figures d'applique (celle du haut manquante) : sur les côtés, la Vierge, tenant le croissant de lune dans ses mains voilées, et saint Jean, tenant le livre ; en bas un ange/saint (?) tenant un livre. Sur le fond, décor de disques et rosettes émaillés ; sur les plaques des extrémités latérales, deux couples de beaux fleurons émaillés encadrent les appliques.
Le revers est nu.
La croix est d'une qualité remarquable, tant dans le travail des appliques que dans celui de l'émail. Paul Thoby avait regroupé six croix similaires, caractérisées par des empattements trilobés (Thoby 1953, n° 63-67). Du fait de cet élément, on peut rapprocher de ce groupe les croix de l'église d'Ärla, celle provenant de l'église de Tungufell et aujourd'hui au Musée national d'Islande de Reykjavik, inv. Þjms 7032 (UK 89270), ainsi que celle de l'Ermitage inv. phi 184 (UK 89281) ; mais seuls les Christ des croix d'Ärla, du Nationalmuseet de Copenhague, inv. 9904 (UK 89081) et du musée des Beaux-Arts de Dijon, inv. D 997 (UK 89088 portent la couronne royale. Les ateliers limousins ont rarement figuré la Vierge tenant un croissant de lune. La comparaison la plus proche semble être la croix aujourd'hui à Londres, au Victoria and Albert Museum (inv. 748-1891), qui présente la même iconographie, interprétée par Thoby (Thoby 1953, p. 46) comme une erreur de l'artiste. En revanche, les personnifications du Soleil et de la Lune apparaissent souvent au-dessus de la Crucifixion (cf. cat. exp. Paris - New York 1995-1996, n° 18, 24, 25, 26). Une des interprétations de ces symboles est que le Christ est le soleil auquel la lune emprunte sa lumière ; l'Apocalypse de saint Jean (12, 1) explique comment la Vierge a reçu la lumière de Christ, le soleil de justice, et est devenue ainsi le symbole éternel de l'Église.
Il semble que les croix aux potences trilobées aient été réalisées tout au long des deux premières décennies du XIIIe siècle. Cependant, des variations montrent que ces croix, même si elles sont issues d'un même milieu, étaient produites dans différents ateliers ou, au moins, par différents orfèvres. La combinaison sur la croix d'Austrått de l'iconographie du Christ couronné, victorieux, et de la Vierge tenant le croissant de lune dans ses mains voilées est exceptionnelle, voire unique. L’introduction de ces caractéristiques suggère une étape avancée dans l'évolution de l'iconographie et oriente la datation vers la deuxième décennie du XIIIe siècle.
Sur l'avers, au centre, figure d'applique du Christ fixé sur la croix par quatre clous ; il est représenté victorieux, couronné, avec les yeux ouverts (les yeux sont en perles de verre bleu-noir) et le nimbe crucifère. Ses bras sont légèrement fléchis. Au-dessus, main divine sortant d'une nuée et titulus abrégé. En bas, masque d'Adam émaillé de blanc et monticules imbriqués. Aux extrémités, figures d'applique (celle du haut manquante) : sur les côtés, la Vierge, tenant le croissant de lune dans ses mains voilées, et saint Jean, tenant le livre ; en bas un ange/saint (?) tenant un livre. Sur le fond, décor de disques et rosettes émaillés ; sur les plaques des extrémités latérales, deux couples de beaux fleurons émaillés encadrent les appliques.
Le revers est nu.
La croix est d'une qualité remarquable, tant dans le travail des appliques que dans celui de l'émail. Paul Thoby avait regroupé six croix similaires, caractérisées par des empattements trilobés (Thoby 1953, n° 63-67). Du fait de cet élément, on peut rapprocher de ce groupe les croix de l'église d'Ärla, celle provenant de l'église de Tungufell et aujourd'hui au Musée national d'Islande de Reykjavik, inv. Þjms 7032 (UK 89270), ainsi que celle de l'Ermitage inv. phi 184 (UK 89281) ; mais seuls les Christ des croix d'Ärla, du Nationalmuseet de Copenhague, inv. 9904 (UK 89081) et du musée des Beaux-Arts de Dijon, inv. D 997 (UK 89088 portent la couronne royale. Les ateliers limousins ont rarement figuré la Vierge tenant un croissant de lune. La comparaison la plus proche semble être la croix aujourd'hui à Londres, au Victoria and Albert Museum (inv. 748-1891), qui présente la même iconographie, interprétée par Thoby (Thoby 1953, p. 46) comme une erreur de l'artiste. En revanche, les personnifications du Soleil et de la Lune apparaissent souvent au-dessus de la Crucifixion (cf. cat. exp. Paris - New York 1995-1996, n° 18, 24, 25, 26). Une des interprétations de ces symboles est que le Christ est le soleil auquel la lune emprunte sa lumière ; l'Apocalypse de saint Jean (12, 1) explique comment la Vierge a reçu la lumière de Christ, le soleil de justice, et est devenue ainsi le symbole éternel de l'Église.
Il semble que les croix aux potences trilobées aient été réalisées tout au long des deux premières décennies du XIIIe siècle. Cependant, des variations montrent que ces croix, même si elles sont issues d'un même milieu, étaient produites dans différents ateliers ou, au moins, par différents orfèvres. La combinaison sur la croix d'Austrått de l'iconographie du Christ couronné, victorieux, et de la Vierge tenant le croissant de lune dans ses mains voilées est exceptionnelle, voire unique. L’introduction de ces caractéristiques suggère une étape avancée dans l'évolution de l'iconographie et oriente la datation vers la deuxième décennie du XIIIe siècle.
États
Etat de conservation :
Commentaire Etat de conservation :
Sur l'avers, manquent la plaque et l'applique de la partie supérieure, légers manques dans l'émail et la dorure ; au revers, toutes les plaques manquent. Sur la tranche, seules quelques plaques de cuivre sont conservées.
Représentations
Indexation Garnier-SMF :
Commentaire Représentations :
Crucifixion (avers)
Commentaires historiques
Commentaire historique :
Provient de l'église d'Austrått (Ørlandet), département de Sør-Trøndelag.
L’église d’Austrått fut érigée dans la seconde moitié du XIIe siècle comme chapelle privée du manoir seigneurial. Au début du XIIIe siècle, le domaine devint possession de Jon Sigurdsson, mari de Sigrid Bårdsdatter, sœur du duc Skule. Vers 1230, le duc fonda un couvent de religieuses augustines à Rein (district de Rissa), près d’Austrått, dont Sigrid, une fois veuve, devint la première abbesse. Austrått et Rein étaient des domaines prospères. Ainsi, une partie des nombreux objets médiévaux conservés à Austrått pourraient provenir du couvent de Rein. Le couvent fut abandonné et tomba en ruine dès le milieu du XVIe siècle.
L’église d’Austrått fut érigée dans la seconde moitié du XIIe siècle comme chapelle privée du manoir seigneurial. Au début du XIIIe siècle, le domaine devint possession de Jon Sigurdsson, mari de Sigrid Bårdsdatter, sœur du duc Skule. Vers 1230, le duc fonda un couvent de religieuses augustines à Rein (district de Rissa), près d’Austrått, dont Sigrid, une fois veuve, devint la première abbesse. Austrått et Rein étaient des domaines prospères. Ainsi, une partie des nombreux objets médiévaux conservés à Austrått pourraient provenir du couvent de Rein. Le couvent fut abandonné et tomba en ruine dès le milieu du XVIe siècle.
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 5.
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 12.
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 89-90.
Reproductions
Commentaire Reproductions :
Clichés Norske Vid. Sels. Museet (avant 1963), avers, revers et détail. - Corpus 4882, 5505 et 5506. - Dia. ibid. (avant 1971) avers et détails = Corpus 14158 et 14159, 14160.
Médias associés
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 4882, 5505-5506, dia 14158-14160
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 4882, 5505-5506, dia 14158-14160
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Photo CEM : corpus 4882, 5505-5506, dia 14158-14160
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
TOME CEM II
Rédacteur
Mona Bramer Solhaug, Kulturhistorisk museum, Oslo