Plaque à empattement potencé et trilobé avec 5 perforations de fixation, provenant d'une croix processionnelle et composée. La figure d'applique perdue, dont il ne reste que la silhouette en réserve, devait représenter saint Jean, habituellement disposé à senestre. L'applique était fixée à la plaque par deux rivets, dont un subsiste. Le fond bleu uni est constellé de trois grandes rosettes polychromes et de quatre petits disques émaillés. Une fine bordure aux trois tons chromatiques dégradés - bleu foncé, bleu moyen, blanc - ourle le pourtour de la pièce.
Le type de croix à laquelle cette plaque appartenait est aisément identifiable. L'empattement trilobé, l'emploi de figure entièrement en applique, la palette chromatique et la bordure polychrome situent cette pièce dans un groupe de croix - toutes de belle qualité - réalisées dans la première décennie du XIIIe siècle. Le présent corpus en répertorie un certain nombre : Amiens, musée de Picardie, inv. M.P. 998.4.1 (UK 91593), Ärla, églie paroissiale (UK 89015), Baltimore, The Walters Arts Museum, inv. 44-76 (UK 89023), Bloomington,The Eskenazi Art Museum, inv. 75-97 (UK 89049), Londres, Victoria and Albert Museum, inv. M. 575-1910 (UK 89146), New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 17-190-332 (UK 89200), Saint Quentin, musée Antoine Lécuyer, inv. L 358 (UK 89278), Trondheim, Vitenskapsmuseet, inv. T 894 (UK 89297). Par conséquent, une datation entre 1200 et 1210 paraît pertinente.