Notice établie à partir de la seule reproduction noir/blanc connue de l’œuvre, conservée au Zentralinstitut für Kunstgeschichte de Munich, cliché 200844.

Plaque centrale provenant d’une croix processionnelle composée à la croisée ronde. Quatorze trous de fixation, dont deux comportant des clous (modernes ?).

Au centre, figure d’applique du Christ, fixée à la plaque par quatre clous transperçant les mains et les pieds. Représenté souffrant, la tête (probablement rapportée) penchée à gauche, les yeux fermés, le Crucifié est coiffé d’un nimbe crucifère polychrome. Le visage, expressif, est encadré d’une chevelure bouclée, dont des mèches tombent de part et d’autre des épaules. Ses bras, très longs, sont étirés et son corps dessiné par des traits marqués : sternum en trois lignes, cage thoracique étroite, épigastre à trois sillons. Le périzonium, serré par une ceinture, est parcouru de plis schématiques

Au-dessus de sa tête, titulus inscrit sur un bandeau en deux lignes. Aux pieds du Crucifié, reposant sur un suppedaneum, des mottes en flammèches évoquent le Mont Golgotha.

L’œuvre est délimitée d’une bordure de couleur claire. Le fond, sans doute bleu, est parsemé de disques et de rosettes émaillés, ainsi que de rosettes ciselées.

La plaque appartient à une série de croix réalisées entre la fin du XII^e et le début du XIII^e siècle, processionnelles et composées, revêtues de plaquettes émaillées et agrémentées de figures d’appliques. Les exemplaires d’Aix-la-Chapelle, Suermondt-Ludwig-Museum, de Londres, Victoria and Albert Museum, inv. M. 748 – 1891 et de Reykjavik, musée national d'Islande, inv. Þjms 7032 en sont particulièrement proches, notamment dans le style de la figure d’applique. Comme l’exemplaire londonien, l’œuvre se distingue par l’emploi de rosettes ciselées, décor original et rare sur les croix, plus commun sur les châsses reliquaires.

Malgré l’absence d’une documentation photographique complète, cette plaque inédite, à la localisation inconnue, peut être située – sous réserve - dans la dernière décennie du XII^e siècle en raison de ces rapprochements.

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