[1889, sculpture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de sculpture de 1889TYPE : r [...]

[p. 604] Envois de sculpture. / M. Boutry première année a envoyé un bas-relief représentant l'Amour et la Folie. L'Amour les yeux fermés lance au hazard [sic] une flèche que dirige la main de la Folie. Cette ingénieuse composition est agréable à voir, l'ensemble révèle un goût délicat chez le jeune artiste et les nus en sont bien étudiés surtout le torse de la Folie. L'Académie n'aurait donc que des éloges à adresser à M. Boutry, mais elle regrette que l'abus des détails pittoresques ait entraîné ce pensionnaire à s'éloigner du véritable style du bas-relief, que les têtes manquent du charme exigé par le sujet et signale de la mollesse et le dessin de l'Amour [sic]. / M. Boutry devait une copie marbre d'après l'antique, il a envoyé le Philosophe assis du Musée du Louvre. Bien que dans ce choix le pensionnaire n'ait pas suivi l'esprit du règlement qui demande que la copie soit choisie dans un musée de Rome ou tout au moins d'Italie, l'Académie ne trouve qu'à louer dans ce travail qui rend bien l'original dans son caractère et son exécution. / M. Capellaro présente pour son envoi de deuxième année une étude en plâtre, un pêcheur jetant son filet. Cette étude d'une bonne exécution est poussée avec conscience sous tous ses aspects, et la forme en est ferme et serrée bien qu'on puisse lui reprocher un peu d'égalité dans l'accent. L'Académie en adressant ces éloges à M. Capellaro croit cependant devoir lui rappeler qu'il ne suffit pas d'une étude consciencieusement traitée pour faire une oeuvre d'art ; elle a pensé qu'il aurait pu choisir un moment plus expressif de l'action et a trouvé que la tête manquait de caractère. M. Capellaro devait envoyer une composition de bas relief il ne s'est pas conformé à cette prescription. L'Académie ne pourrait tolérer plus longtemps que les pensionnaires prennent cette habitude qui dégénère en abus. Monsieur Gardet 3ème année. / Le travail de M. Gardet, une figure de sa composition devant être exécuté en marbre [p. 605] dans le courant de la quatrième année, est resté à Rome selon l'usage, il y est en voie d'exécution et ne figure pas à l'exposition des envois. M. Puech 4ème année / Une Syrène [sic] ailée enlève un jeune homme sur ses épaules, tel est le motif dont M. Puech a fait choix pour son groupe en marbre envoi de quatrième année. Cette composition décorative est d'un bon aspect, le mouvement de la Syrène [sic] et celui du jeune homme sont expressifs, la silhouette du groupe est agréable, les lignes en enveloppent l'ensemble avec souplesse et le sentiment de la forme ne manque pas de charme. L'Académie félicite ce pensionnaire et est heureuse de constater qu'il a bien rempli ses obligations en envoyant un marbre qui peut être considéré comme terminé elle croit cependant devoir mêler quelques réserves à ses éloges et engager M. Puech à reprendre plusieurs parties de son groupe dont le modèle et le dessin manquent de précision. / M. Puech envoie cette année l'esquisse qu'il devait déjà l'an passé il a choisi pour sujet saint Antoine de Padoue recevant l'Enfant Jésus des mains de la Vierge. Charmante composition où l'arrangement mérite les mêmes éloges que le sentiment avec lequel est rendu le sujet ; tout fait plaisir dans ce bas-relief l'Académie en félicite l'auteur. En résumé les pensionnaires sculpteurs ont rempli cette année leurs engagements d'une manière très satisfaisante.