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[1826, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport de l'Institut sur les envois de 1826, peintureTYPE : [...]

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Dernière modification
01/12/2021 16:18 (il y a presque 3 ans)
Type de document
Description
[1826, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport de l'Institut sur les envois de 1826, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages envoyés par les Pensionnaires de l’académie de France à Rome pour l’Exercice de 1825 // Peinture. Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par les pensionnaires
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1826
Descriptions
Transcription : 
[f°51] M. Court / Copie d'après Valentin (pour sa quatrième année) / Le choix de la copie à faire par le pensionnaire peintre est laissé à sa disposition, sauf l'agrément du directeur. Le Valentin n'est pas du nombre des maîtres qui peuvent inspirer la noblesse du caractère, ni la correction ni la grandeur du style. On aurait pu faire donc à ce sujet quelques observations sur la préférence que l'artiste a donnée à ce tableau pour la copie qu'il est tenu d'exécuter. Cependant s'il a considéré le genre vigoureux et tirant sur le noir de l'original, comme un correctif d'une manière faible de ton et d'une tendance à des teintes blanchâtres, qu'on avait reprochées à M. Court, on ne saurait que le louer du choix de cette étude. Sa copie rend bien l'aspect de l'original. On voit des parties très bien exécutées. Tels sont la tête, les bras et les mains du saint étendu sur le chevalet. D'autres parties ont paru un peu négligées, et annoncer par trop la précipitation. Le tableau a acquis par le laps du temps, des ombres qui devraient être moins opaques et moins noires dans l'origine. M. Court semble n'avoir pas tenu assez compte de l'effet du temps et peut-être l'avoir exagéré. // M. Debay / Un faune pressant des raisins - Pour sa 2ème année / Comme sujet d'étude, le motif de la figure ne présentait pas matière à un style fort sévère, ni à une action qui exige le développement d'un dessin fort savant. La pose, le style et le caractère que l'auteur a donnés à son faune, ne manquent point d'agrément. La tête aurait pu exiger un caractère un peu plus prononcé dans ce qu'on appelle l'idéal d'un faune. Les teintes de la figure sont bonnes, et la manière de peindre est facile, mais tirant sur la mollesse. Le sujet ou le caractère de faune, déité agreste, aurait pu suggérer à l'auteur quelque chose de plus articulé dans les formes. il paraît y avoir un peu d'affectation dans les tons roses des genoux, des coudes, des mains et des pieds. Cette figure en général tend, plus qu'il ne convient, au genre de la peinture décorative. // [f°51bis] M. Bouchot / Le Berger Phorbas détachant Oedipe enfant de l'arbre (pour sa 2ème année) / Le trop de prétention à faire, d'un morceau d'étude, un tableau d'histoire, est souvent cause que l'ouvrage reste entre l'un et l'autre genre et que l'objet principal du travail qu'on demande se trouve extrêmement contrarié par la sujétion qu'on s'impose fort inutilement. Ici, au reste, et le trait d'histoire et le sujet d'études auraient gagné tous deux à une composition beaucoup plus simple. Il y a dans l'action quelque chose de trop factice. L'attitude du berger est bizarrement contournée. Quant au dessin, le torse offre des incorrections frappantes, soit vers la partie des omoplates, soit dans la forme du deltoïde, soit dans l'indication des côtes et des muscles qui les recouvrent, particulièrement dans certains plis de chair au-dessous des fausses côtes. Il faut accorder à ce tableau un effet de teintes assez brillant, du bien peint dans la tête du berger, beaucoup de grâce dans la tête de l'enfant, une manière large d'établir la lumière, peut-être un peu trop égale du haut en bas. On ne parle ni du paysage, ni de son manque de caractère, ni de l'enlacement bizarre des deux troncs d'arbre, détails étrangers à l'étude et dont on ne devrait faire mention que dans le cas où ce superflu de travail mériterait des éloges. // Monsieur Larivière / (pour sa 1ère année) / Sujet tiré d'un épisode de la Thébaïde de Stace liv. 5. / Elymnus couronné de feuillages, et appesanti par le vin, dormait profondément, renversé sur des tapis entassés. il tombe, percé, assassiné par sa perfide épouse, à laquelle en mourant, il tend encore les bras / C'est aller chercher à grands frais, et faire venir bien loin le motif d'une figure d'étude. Si c'eût été un sujet obligé ou commandé, on avoue qu'il faudrait beaucoup pardonner à la difficulté que le peintre aurait de le rendre intelligible. L'auteur ayant eu beaucoup trop en vue de donner à son académie un titre, à la vérité fort érudit, mais indifférent à son véritable objet ; on n'a examiné l'ouvrage que dans son rapport avec ce qui en est la principale obligation. On a trouvé la pose de la figure trop tourmentée. Il y a de l'exagération dans l'écart et la disposition des membres. Quelques incorrections de dessin [f°52] s'y font remarquer, le bras droit, vu en raccourci, n'est pas bien senti. Son articulation avec l'épaule n'est pas étudiée avec assez de soin. Quant à la couleur, on doit dire que la teinte générale est riche et soutenue, que la manière de peindre est large et offre de beaux tons. Certaines parties, telles que la cuisse et la jambe droite sont exécutées avec assez de sentiment. // Monsieur Rémond. Hors de l'École depuis un an / M. Rémond a envoyé le dernier tribut, celui de sa 4e année. C'est un paysage où l'on voit Marius caché dans les marais de Minturnes. Cet ouvrage est pour le gouvernement. L'Académie, en louant pour la dernière fois le zèle et l'exactitude dont M. Rémond a toujours fait preuve, se plaît encore à voir dans ce dernier tableau un présage nouveau des succès que la peinture de paysage historique doit attendre de son talent. // Observation générale / L'Académie borne à une seule observation générale ce qu'elle a cru remarquer dans l'envoi de cette année, et qu'elle désire qu'on évite à l'avenir. / C'est un esprit qui semble répugner à l'idée qu'on attache au mot étude. / L'Académie trouve bon, sans doute, que quelque motif allégorique ou historique puisse tendre à renforcer le caractère de dessin qu'on adopte dans la figure qu'on doit étudier. Ainsi un sujet d'athlète, de guerrier, de berger, de faune, ou de quelque déité païenne, un trait historique fort simple et qui s'accordera avec l'intention du sujet d'étude, tout cela est laissé au choix et au goût de l'étudiant. Mais, ce que l'Académie demande, c'est que cet accessoire ne dénature pas l'objet principal. Si l'on convertit par trop l'ouvrage d'étude en tableau d'histoire, on cherchera avant tout à faire de l'effet, et on négligera ce travail approfondi, cette recherche consciencieuse du vrai qui ne saurait s'improviser. De là renaîtraient facilement la négligence d'exécution, l'abandon de la correction, le style maniéré et faux et toutes les conventions éphémères de la mode. Ce qu'on demande enfin aux ouvrages de ceux qui sont encore tenus d'étudier, c'est de [f°52bis] faire voir au moins qu'ils ont cherché, quand même ils n'auraient pas trouvé, le plus haut point du vrai qu'il leur sera possible d'atteindre ; car c'est là ce qui ne s'est jamais trouvé que par de longues et pénibles recherches, et il n'y a de vraie facilité que celle qu'on a difficilement acquise. // Pour copie conforme. Quatremère de Quincy.
Localisations
Cote / numéro : 
20180402/1-10, fol. 45-54
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1826, peinture£ Notice créée le 16/08/2002. Notice modifiée le : 08/10/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé