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Dernière modification
03/04/2024 10:00 (il y a 8 mois)
Type d'oeuvre
Titres
Titre : 
Le Jugement dernier
Localisations
Lieu de conservation : 
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
60A
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
321
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
660
Commentaire Cote / numéro : 

Numéro du catalogue de vente de 1845

Matérialité
Matériau : 
Technique : 
Dimensions
Hauteur : 
1,03
Largeur : 
0,65
Unité de mesure : 
Commentaire Dimensions : 

Dimensions de récolement.

Hauteur : 
0,89
Largeur : 
0,81
Echelle : 
mètre
Unité de mesure : 
Commentaire Dimensions : 

Dimensions issues de l'inventaire après décès du cardinal Fesch, 1839.

Créations / exécutions
Personne liée à l'oeuvre : 
Rôle : 
Type de date : 
Date de création : 
Historiques de collection
Collection : 

Coll. d'un boulanger à Rome, 1811 ; coll. du cardinal Valenti ; coll. du cardinal Fesch peu après 1816 par l'intermédiaire de Giorgio Fornaro ; estimé à 1300 scudi dans l'inventaire après décès du cardinal Fesch ; sa vente, Rome, 17-18 mars 1845 ; acquis par le prince de Canino ; acheté par Lord Ward en Angleterre ; vendu au musée de Berlin en 1884.

Evénement : 

Description du catalogue de 1845 :

Le fils de l'Éternel, couvert d'une tunique bleu-clair bordée aux manches et autour du cou d'une dentelle d'or et sur laquelle se drape un manteau de même couleur aussi richement orné, apparaît assis sur un trône de nuages, soutenu par des chérubins : d'autres nuages, également portés par des chérubins, lui servent de marchepied. La tête du Sauveur, encadrée dans de longs cheveux blonds qui flottent sur ses épaules, est entourée d'une auréole d'or sur le fond de laquelle se dessine en rouge le signe du salut ; sa main droite est levée et sa gauche, abaissée : l'une semble prononcer un jugement, l'autre, en confirmer l'arrêt. Une chaîne de brûlant séraphins, aux ailes d'or, environnement le fils de Dieu d'un cercle de feu, symbole de l'amour divin, et d'un cercle d'or, emblème de la royauté. Une ellipse d'azur, parsemée d'esprits célestes, enferme le souverain juge dans une espèce de sanctuaire rayonnant de toutes parts de la gloire qui émane de la divinité.

De chaque côté du trône, ceints de la couronne de gloire et vêtus de robes aux plus riches couleurs, sont symétriquement rangés un grand nombre de Saints et d'Apôtres parmi lesquels, au premier rang à droite, on distingue la sainte Vierge dont l'attitude suppliante semble faire un appel à la miséricorde de son fils ; ensuite saint Pierre, saint Joseph, saint Paul, saint Etienne, saint Dominique, etc. ; à gauche, saint Jean le précurseur, saint Jean l'évangéliste, saint Luc, saint Benoît, Moïse, saint François d'Assise, et une multitude d'autres saints et d'anges qui se déploient dans le même ordre jusque sur la partie supérieure du volet gauche. Au-dessous du juge suprême, un ange, revêtu d'une tunique bleue enrichie d'or, se tient debout sur un nuage, soutenant entre ses mains la croix du Rédempteur. A sa droite et à sa gauche, deux groupes d'anges, également revêtus de tuniques de diverses couleurs, rehaussées d'or, se trouvent aussi sur des nuages : deux d'entr'eux ont encore entre les mains de longues trompettes, qui viennent de réveiller les générations endormies.

Le vif éclat qui jaillit du trône et de la face du souverain juge a inondé de flots de lumière toute cette partie de la scène, et noyé dans un océan de gloire les saints de l'ancienne et de la nouvelle loi, mêlés à la hiérarchie céleste : tous expriment leur joie et leur reconnaissance, en adorant le Dieu qui les enivre de tant de délices.

Mais, au-dessous de cette région de bonheur, avec quel art le tableau change, tout-à-coup d'aspect. Une longue suite de tombeaux entr'ouverts partagent la composition : ils ont rendu à la voix de l'archange les dépouilles de tous les siècles. Une multitude innombrable de personnes de tous rangs, après avoir repris leur forme première, ont entendu de la bouche du fils de l'homme l'arrêt irrévocable qui les absout ou les condamne. Le contraste est frappant : d'un côté, la plus pure félicité, la joie et ses délices ; de l'autre, la douleur, le remords, le désespoir et toutes ses horreurs. A droite, les élus accueillis par leurs anges revoient avec ravissement le jour éternel qui se lève pour eux ; à gauche, parmi les démons qui les saisissent avec une cruelle avidité, les damnés, maudissant le jour qui leur est rendu, sont entraînés vers les demeures infernales. Ici, les saintes amitiés ne se retrouvent que pour se féliciter et se bénir : sainte Scolastique revoit Benoit sont frère bien-aimé ; leurs mains entrelacées et leurs doux regards expriment leur bonheur de se retrouver ; des anges gardiens, accourant au-devant des âmes qui leur étaient confiées, les pressent dans leurs bras et les embrassent avec ardeur. Là, on ne se reconnaît que pour se maudire : des êtres, que des affections impures, que des liens illicites avaient unis sur la terre, ne se rapprochent que pour se mordre et pour se dévore ; des damnés de tous les rangs, que le grand peintre chrétien n'a pas craint de signaler sous quelque enveloppe qu'ils fussent cachés, sous la pourpre comme sous la mûre, sont entraînés par les démons dans les sombres demeures du crime. D'une part, le bonheur pur et sans mélange, des figures douces et angéliques, au sourire aimable et gracieux ; de l'autre, le malheur et la rage, des visages décomptés, d'horribles contorsions.

Pour rendre encore le contraste plus frappant et plus énergique, le peintre n'a rien négligé : les démons, sous les formes les plus hideuses, font souffrir à leurs victimes les plus épouvantables tourments ; les anges, au contraire, sous les formes les plus aimables, conduisent avec douceur les bienheureux à travers une prairie émaillée de fleurs ; ils se tiennent par la main et foulent, en dansant, l'herbe fleurie qu'ils ne quittent que pour monter sur des nuages qui les transportent au ciel : cette scène charmante se passe sur volet de droite. Le bas du volet de gauche offrent une continuation du supplice des damnés : là, autour du grand Lucifer dont chacune des trois gueules dévore un pécheur, se retracent aux regards effrayés les sept cercles décrits par le Dante, où chaque péché capital subit la peine opposée à son principal penchant, et accomplit ainsi sur lui-même son propre châtiment.

Pour vaincre les difficultés d'un pareil sujet, ils ne suffisait pas de posséder les qualités d'un grand peintre, il fallait encore être doué d'une imagination pure et d'une foi ardente. Sans cela, comment Fiesole nous aurait-il représenté le ciel et l'enfer sous des formes aussi mystiques ? Sans cela, comment se rendre compte du sentiment extraordinaire que fait éprouver l'expression angélique de ses figures... Son ciel est tout ce que l'effort de l'imagination la plus riante peut enfanter ; c'est comme une pensée d'extase ou de ravissement. Son enfer, tout ce qui peut assaillir l'âme coupable, dans un songe douloureux ; c'est comme un remords... Dans ses élus, quelle joie calme ! et que est ce bonheur qui ne s'exprime que par des élans d'amour et par des prières ? Dans les saints qui entourent le Christ, même calme, même bonheur contemplatif : presque tous ont leurs regards élevés vers celui qui est la source de l'éternelle félicité, et, comme des miroirs, leurs visages radieux en reflètent l'expression heureuse : tout en eux est repos, joie, paix, et enivrement de l'amour divin... L'attitude du souverain juge est d'une étonnante majesté : son bras droit, encore levé par la justice, semble repousser, mais sans colère, la miséricorde qui voudrait toujours parler à son cœur en faveur des coupables ; sa main gauche, abaissée et étendue vers eux, confirme la sentence prononcée, et ce geste est éternel ; sa physionomie exprime aussi un mélange de justice et de sévérité que l'amour essaie en vain de tempérer encore... Parmi les réprouvés, ce qui émeut davantage, c'est la conscience qu'ils ont de leur éternité malheureuse. On comprend facilement que ceux-là, à qui les démons font endurer des tourments corporels, sont les moins à plaindre ; et l'on devine, à l'expression des regrets et des remords tardifs de quelques-uns, que les plus malheureux sont ceux, en effet, qui sont abandonnés à l'action seule de la pensée, tout le bonheur qu'ils ont perdu, tous les maux qui les attendent ; tout cela est admirablement écrit sur leurs visages. - Le mouvement de cette scène est immense : il l'est moins sous le rapport des gestes et des attitudes que sous celui des expressions ; car, c'est du cœur, chose incompréhensible, que le peintre fait sortir tous ses tourments et toutes ses joies.

Maintenant, que dirons-nous des moyens mis en usage pour retracer avec autant de force que de vérité une scène aussi solennelle ?... qu'ils n'ont rien en commun avec ceux d'aucun autre peintre ; que, subjugué par sa pensée et sous l'empire absolu de l'inspiration qui l'avait emporté au-delà de toute imitation, le pieux artiste a dû se créer aussi des ressources étrangères et, pour ainsi dire, inusitées. Son dessin est tout à lui ; sa couleur a quelque chose de virginal qui semble fait tout exprès pour rendre les beautés célestes ; et, si l'on examine l'arrangement des draperies, on remarquera qu'il les a disposées en longs plus qui, déguisant à dessein les pieds de ses personnages, leur donnent un je ne sais qui d'aérien et de surnaturel ; on remarquera enfin que chacun des trois cinquante figures qui entrent dans cette composition le dispute à la miniature la plus exquise.

Evénement : 

Description du catalogue de 1841 :



Cette composition, exécutée en petites figures, est un chef-d'oeuvre de la main et du génie de Beato Angelico da Fiesole. La brieveté qu'on s'est imposée en rédigeant ce catalogue, ne permet pas de chercher à décrire toutes les merveilles de ce précieux tableau. Nous indiquerons seulement la douce et savante harmonie avec laquelle tant de différens caractères s'y trouvent si heureusement rendus. Le fini en est exquis et le faire est d'une suavité qu'on ne saurait dignement exprimer copie de grandeur.

Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 

fol. 86 v. n° 321. Quadro alto piedi tre, largo piedi 2 e tre quarti con cornice simile rappresentante il Giudizio Universale del Beato Gio: Angelico da Fiesole Scudi Mille 1000 (...) fol. 499. Il Quadro descritto sotto il n° 321 rappresentante il Giudizio Universale dello Beato Angelico da Fiesole valutato Scudi Mille si aumenta di altri Scudi Trecento

Sources en ligne
Date de consultation : 
03/04/2024
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Institut national d'histoire de l'art (France) / Ville d'Ajaccio
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Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)