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Statut
Publiée
Contributeur
Geneviève François
Dernière modification
25/10/2023 17:57 (il y a environ 1 an)
Type d'oeuvre
Localisations
Lieu de conservation : 
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
inv. 11054
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 
Croix à croisée ovale et à quatre empattements profilés en cavets ; la douille et son nœud sont probablement d'origine.
L'âme en bois de chêne est d'origine. Son revêtement partiellement endommagé couvre les deux faces et la tranche ; sur la face majeure, ce revêtement est rehaussé de verroteries pour la plupart en déficit.
La face majeure comporte une plaque centrale cruciforme, à croisée ovale, perforée de seize trous de fixation, régulièrement espacés, dont quatre au bord de l'ovale (h. 331 mm env., 195 mm) ; cinq figures d'applique : la figure majeure en pied, fixée sur la plaque centrale par un rivet à l'extrémité de chaque membre (h.235 mm env., bras 190 mm), et quatre figures mineures, fixées par deux clous dans l'axe vertical du corps, se présentant à mi-jambes au sommet de la hampe (h. 100 mm, l. 40 mm), en pied à la base (h. 120 mm, l. 30 mm) ; en buste sur les bras, elle sont situées en légèr retrait par rapport aux potences (h. avec nimbe 95 mm).
Sur la face mineure, à la croisée, est rivée une feuille de cuivre gravée, contournée d'une mandorlé émaillée, et perforée au centre d'un ovale qui sertissait peut-être un gros cabochon de cristal. Des onze parements d'origine subsistent, outre la mandorle centrale, huit plaques : d'abord, trois plaques de potence, situées l'une au sommet de la hampe fixée par six clous (h. 78 mm, l. max. 82 mm, l. min. 50 mm), l'autre au bras droit, et la troisième au pied de la hampe (h. 82 mm, l. max. 82 mm, l. min. 50 mm), ces deux dernières fixées chacune par quatre clous ; puis trois plaques en file verticale sur la hampe (h. 64 mm, l. 49 mm), et enfin une horizontale sur chaque bras (h. 49 mm, l. 65 mm).
Aux deux faces et à la tranche, minces feuilles de cuivre estampées et dorées. Aux deux faces, platines de cuivre découpées, champlevées, gravées, émaillées et dorées. Sur la face majeure, figures d'applique forgées dans un seul lingot à l'exception de leurs attributs, couronne et nimbe, rapportés ; figure majeure repoussée en demi-bosse, figures mineures simplement galbées, avec la tête en demi-bosse qui semble massive, les unes et les autres en partie champlevées, émaillées, en partie ciselées, gravées et dorées.
Sur la face, figures d'applique dorées, aux yeux et aux vêtements émaillés, portant certains accessoires dorés et gemmés, d'autres émaillés sur fond doré, orné de motifs estampés et de cabochons multicolores sertis dans des bâtes rapportées, aux lèvres estampées puis ciselées.
Aux deux faces, dans les champs, figure en réserve, gravée et dorée sur fond émaillé qui sertit des perles d'émail.
Sur la face majeure, le thème de la Rédemption par la Passion du Sauveur. La figure majeure, le Christ crucifié, vivant et glorieux, de face, fixée par quatre clous. Le corps aux proportions harmonieuses, pivote légèrement à droite au niveau du bassin ; jambes séparées et parallèles, les pieds pointe en bas. Haute couronne royale gemmée, à deux échancrures entre trois redans, celui du mileu étant sommé d'une croix perlée. Cou à peine fléchi sur l'épaule droite. Visage ovale, de trois-quarts à droite, plutôt ascétique, fourni d'une barbe carrée et d'une moustache tombante ; arcades sourcilières et pommettes saillantes ; nez à arête vive ; l'épaisse chevelure tombe en mèches sur les épaules. Bras étendus avec une légère flexion cubitale, mains ouvertes en abduction. Le torse nu est paré d'un collier émaillé et gemmé ; sur la cage thoracique, des incisions soulignent le sternum, les pectoraux, et les côtes inférieures, tandis que l'abdomen bombé est traversé d'un sillon allant de la pointe du sternum au nombril. Le perizonium retenu au bas des hanches, attaché par une ceinture gemmée à boucle et à pan médian, s’arrête juste au-dessus des genoux ; le drapé, divisé en deux champs latéraux, tombe en plis obliques alternés.
Sur le bois de croix émaillé et parcouru d'un rinceau feuillu de l'Arbre de Vie, pénètrant dans une nuée, sont fixés de haut en bas : l'Alpha, le titulus avec l'inscription IHS abrégée en une ligne émaillée sur fond doré, et le grand nimbe crucifère légèrement désaxé : au pied, le suppedaneum rapporté, et trois rangs d'écailles imbriquées, évocation du Golgotha. L'ensemble se détache sur fond bleu constellé.
Sur les branches de la croix, les figures mineures, de face, coudes pliés au corps, vêtues d'une tunique et d'un manteau drapé ; à droite, saint Jean, imberbe et nimbé, visage tourné vers le Christ, ouvre la main droite dans le geste de l'entendement et du témoin et maintient le livre fermé dans la main gauche. À gauche, la Vierge voilée, tête inclinée vers le Sauveur, serre le poignet gauche de la main droite dans le geste de la douleur contenue. Le saint nimbé et barbu au pied de la hampe, tient le livre fermé dans la main gauche et désigne avec la main droite ; on s'attendrait à ce qu'il porte des clés ; le modèle suivi représentait vraisemblablement saint Pierre qui, sur de nombreuses croix limousines, occupe cet emplacement. Au sommet de la hampe, le personnage émergeant d'une nuée, tête inclinée en avant, répète l'attitude de saint Jean ; il s'agit peut être d'un apôtre.
Sur la face mineure, éléments du thème d'une liturgie angélique associés à ceux de la Seconde Venue.
Sur les potences, les figures quoique nimbées et ailées, ne correspondent pas toutes à des symboles des évangélistes : si, en effet, au sommet de la hampe, c'est bien l'aigle de saint Jean en plein corps, la tête de profil, qui tient un rouleau, au bras droit, un personnage à mi-corps les bras ouverts tel un ange de la liturgie céleste, dans le geste de louange du Sanctus, tourne la tête vers l'axe ; au pied de la hampe, un personnage imberbe, de face, à mi-corps, sans livre, les bras également ouverts ressemble moins à l'homme ailé de saint Matthieu qu'à l'ange précédent.
Sur les revêtements métalliques, cercles concentriques, isolés ou groupés par trois, et quadrilobes à étamines estampés sur les deux faces, frise de disques alternant avec des losanges inscrivant des corolles crucifères, séparés par deux cercles concentriques sur la tranche ; gravés, sur la croisée du revers, rinceau à palmettes fleurs trifides animant la surface autour de l'applique ovale disparue et sur les nimbes, ondulations ; éléments rapportés, sur la face, perles et cabochons circulaires ou ovales symétriquement répartis et perles d'émail prises, fait remarquable, dans les parements sur les deux faces, disques et losanges polychromes aux parois dorées et pointillées, répartis en files droites sur la hampe et les bras, symétriquement ailleurs. Enfin, au revers, plaquettes losangiques qui inscrivent une corolle crucifère polychrome au coeur doré. En bordure, zigzag sur le filet réservé bordant le listel rechampi.
Matérialité
Matériau : 
Commentaire Matérialité : 
émaux : bleu (foncé, moyen, clair), turquoise, vert (foncé, clair), jaune, rouge, blanc.
Les couleurs sont posées soit en champs ou en incrustations unis, soit en aires rechampies, soit en gammes nuées classiques à trois ou à quatre tons. Les gammes sont un peu moins riches au revers qu'à la face majeure.
Dimensions
Hauteur : 
664
Largeur : 
48
Unité de mesure : 
Inscriptions
Type d'inscription : 
Transcription : 
IHS ; A
Emplacement : 
avers
Représentations
Indexation Garnier-SMF : 
Commentaire Représentations : 
Crucifixion (avers); Tétramorphe (revers)
Créations / exécutions
Type de date : 
Date de création : 
1200 - 1210
Commentaires historiques
Commentaire historique : 
Conservée sans doute depuis le Moyen Âge dans le paroisse d'Ukna (Smaland) dont la première église en bois du XIIe sièle est l'une des plus anciennes de la province de Smaland. En 1830, inauguration de l'église actuelle, restaurée en 1889 ; les fonts baptismaux du XIIIe siècle et la croix processionnelle mentionnée dès le XVe siècle dans l'ancienne église furent transférés dans la nouvelle église.
Le 2 septembre 1829 figure dans l'inventaire comme un « assez beau travail dans la sacristie » ; la courte description indique que les nimbes de la Vierge et du saint anonyme sont déjà perdus. En 1847, N. M. Mandelgreen mentionne dans son récit de voyage que, parmi les objets anciens, deux crucifix sont conservés dans l'église d'Ukna ; l'un d'un excellent travail, était gardé dans la sacristie ; c'est la croix processionnelle ; l'autre se trouvait dans la tour, muni de vrais cheveux.
Le 12 Octobre 1899, une lettre est envoyée au Riksantikvarieambetet (Monuments Historiques) concernant la vente de la croix « datant de l'époque catholique » ; la croix est envoyée à Stockholm pour une proposition de devis. En 1900, achetée pour la somme de 600 couronnes à la paroisse d'Ukna, par le Statens Historiskas Museum, Stockholm.
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 
fig. 15
Commentaire Bibliographies / archives : 
p. 7, 19, 20-22, 38
Reproductions
Commentaire Reproductions : 
Cl. ATA (avers; revers; détails) = Corpus 5073, 5074, 5075, 11774, 11776, 11778 à 11781; 11775; 11777. - Dia ATA (avers) = Corpus 11803, 11804 à 11809.
Médias associés
Commentaire Médias associés : 
Photo CEM : corpus 5073-5075, 11774-11781; dia 11803-11809
Commentaire Médias associés : 
Photo CEM : corpus 5073-5075, 11774-11781; dia 11803-11809
Commentaire Médias associés : 
Photo CEM : corpus 5073-5075, 11774-11781; dia 11803-11809
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
TOME CEM II
Rédacteur
Geneviève François