Plaque centrale de croix, au profil cruciforme et à la croisée en mandorle. Les 20 perforations que l'on observe le long de son périmètre permettaient de la fixer à l'âme de bois de la croix, à travers de petits clous.
Au centre, une belle figure d'applique du Christ roi, représenté vivant, couronné, les yeux ouverts (en perles d'émail). Des verroteries, en partie perdues, ornent la couronne et l'orfroi du périzonium du Christ. Au-dessus de celui-ci, main de Dieu bénissant, gravée en réserve, et titulus, gravé sur un phylactère émaillé de rouge. Les pieds du Christ reposent sur un suppedaneum turquoise, ponctué de rouge, surplombant des mottes imbriquées polychromes, figurant le Mont Golgotha. Le pourtour de la plaque est entièrement délimité par une fine bordure émaillée de bleu et de blanc, typique des croix limousines de la première décennie du XIIIe siècle. Le fond bleu présente un répertoire décoratif varié : disques, rosettes, croisettes et quatre-feuilles.
La taille importante de la plaque (354 mm de hauteur) indique qu'elle était fixée sur une croix monumentale, comme les deux croix provenant de Nävelsjö et aujourd'hui conservées à Stockholm, musée national, inv. 10603 A et B (UK 89292). Cette hypothèse est confortée par les dimensions de l'applique (280 mm de hauteur), presque identiques à celles du Christ de l'ancienne collection Mège du musée du Louvre (OA 9956). Les deux appliques semblent dépendre du même modèle iconographique, plus somptueux pour l'exemplaire du Louvre par le nombre supérieur de verroteries et par l'orfroi de l’encolure ; mais la finesse de la ciselure et de la gravure est de la même très belle qualité sur les deux appliques. La variété chromatique et typologique du répertoire décoratif de la plaque aujourd'hui à Catane confirment le haut niveau de son exécution et autorisent une datation dans la première décennie du XIIIe siècle.

IHS avec tilde / XPS avec tilde

Depuis le XVIIIe siècle à Catane, dans le cabinet d'antiquités formé par les moines bénédictins du monastère de San Nicolo l'Arena, devenu ensuite le Museo benedettino catanese. Lors de la suppression du monastère dans les années 1930, les collections furent déménagées dans le Museo Civico di Castello Ursino.

Dia. MCCU (1981), ens. et détails = Corpus 22976 et 22977-22978 (don du Musée, 1992).