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[1833, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de peinture de 1833TYPE : rapport de [...]

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01/12/2021 16:19 (il y a environ 3 ans)
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Description
[1833, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de peinture de 1833
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Garnier, M.
PAGE DE TITRE : Institut de France / Académie Royale des beaux-arts / Le Secrétaire perpétuel de l'Académie certifie que ce qui suit est extrait des procès-verbaux des séances des 21 et 28 septembre et 5 octobre 1833 dans lesquelles l'Académie a entendu la lecture des rapports qui lui ont été faits par les différentes sections dont elle se compose, sur les ouvrages envoyés de Rome par MM. les pensionnaires de l’École royale de France pour l'année 1833. / Rapport fait par M. Garnier au nom de la section de peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 05/10/1833
Descriptions
Transcription : 
[f°61] M. Dupré : Épisode d'un tremblement de terre à Pompéi. Ce sujet choisi par M. Dupré pour le tableau exigé, comme travail de sa cinquième et dernière année, était heureusement trouvé ; il présentait de beaux motifs de composition, il était susceptible d'offrir une scène d'un grand intérêt dramatique, et de produire de grands effets. Il n'a pas eu le [f°61bis] bonheur de combiner l'ensemble de son sujet d'une manière franche et précise. Les figures manquent d'expression et d'intention ; elles n'ont que des mouvements froids et indécis, et ne semblent pas avoir entre elles cette correspondance d'action qui fait bien comprendre une scène. On ne voit pas nettement si l'on s'occupe de retirer d'une excavation, la femme qui est au centre du groupe principal, ou si l'on veut l'y faire descendre. Le dessin, quoique assez exact, a peu de caractère ; le coloris n'est pas assez également soutenu ; il manque de force dans quelques parties. On y remarque cependant de la finesse dans les teintes. L'exécution consciencieuse et soignée, mérite des éloges ; on se plaît à reconnaître dans cet ouvrage une application et une bonne foi d'étude, d'autant plus louables qu'elles deviennent malheureusement trop rares. / M. Bézard : La sorcière accroupie en murmurant des paroles de sang, lave pour le sabbat, la jeune fille nue. Ce pensionnaire était tenu pour le travail de sa troisième année, de faire, (aux termes du règlement), une figure nue, de grandeur naturelle, peinte d'après nature ; plus, une esquisse peinte ou dessinée, de sa composition. Cette figure peinte exigée doit, sans nul doute, être une figure d'homme, dont l'action, l'âge et le caractère sont laissés à l'idée de l'artiste. [f°62] On désire qu'il présente de beaux développements bien étudiés et bien rendus, qui fassent apprécier ses progrès dans la correction du dessin, la connaissance de l'anatomie et la vérité de la couleur. Loin de réparer l'insuffisance de son envoi de l'année dernière, et de prendre un sujet digne d'être traité en grand, M. Bézard, cette fois encore, a fait choix d'une scène sans intérêt, dont le titre même tel qu'il l'indique ne pourrait lui rien inspirer pour la composition, ni pour l'étude. De là, peut-être, un dessin maigre et une exécution négligée, qui sont loin de soutenir les heureuses espérances données par la figure du Saint Sébastien de son premier envoi. (L'esquisse demandée n'a pas été fournie) / M. Signol : Noé, revenu de son assoupissement, ayant appris ce qui s'était passé pendant son sommeil maudit Cham et Canaan (Genèse, versets 9 et 11) / Cet artiste laborieux a envoyé un ouvrage de grande dimension, dont le sujet, heureusement choisi, fortement conçu et rendu avec âme et énergie, confirme l'idée avantageuse que l'on s'était formée, d'après son précédent envoi. Il ne devait, pour le travail de sa seconde année, qu'une figure de grandeur naturelle, peinte d'après nature. Il a cru satisfaire encore mieux à cette obligation, en faisant entrer dans sa composition [f°62bis] cette figure demandée, sous les traits de Japhet, qui s'évanouit en entendant la malédiction paternelle prononcée contre son frère, dont il implore le pardon. On remarque de belles intentions et de beaux mouvements dans les attitudes des figures ; une disposition grandiose (qui n'est peut-être pas exempte de certaine affectation scénique). Le dessin a de la correction et de la force, l'exécution est toute de verve ; la couleur a de la puissance et de l'harmonie ; on y pourrait reprocher l'abus de quelques tons jaunâtres dans les terrains. Les lumières auraient plus de valeurs si elles étaient plus franches et moins amorties. Le lieu de la scène est sagement entendu, bien disposé ; il représente bien le caractère patriarcal. La figure de Japhet, le troisième fils de Noé est une étude de jeune homme peinte de manière large et bien rendue. Il eût été possible, qu'en cet instant, la figure du père fut moins chargée de draperies ; elle eût été encore plus belle dans son développement. Cet ouvrage présente des qualités très remarquables : il atteste de véritables progrès et fait voir les plus heureuses dispositions pour traiter avec force et avec succès, une peinture d'histoire. / [f°63] M. Schopin : Candaule et Gygès (Hérod[ote] Liv. I) / L'étude obligée du premier envoi de ce pensionnaire devait être une figure nue de grandeur naturelle, peinte d'après nature. M. Schopin s'est mis en pleine contradiction avec ce que prescrivent les règlements, et n'a rempli aucune des conditions, pour le rapport de l'étude. Il a trouvé dans Hérodote le trait du Roi Candaule procurant à son favori l'occasion d'admirer en secret, la beauté de la Reine. En s'adressant au père de l'histoire pour trouver un sujet, on ne peut lui faire l'application du reproche ci-dessus indiqué. Mais, en introduisant dans cette scène un faux brillant et une vaine coquetterie, il a méconnu la manière de traiter convenablement de semblables sujets. Le grand abus d'un pinceau facile, et l'absence d'une véritable étude, peuvent bien dispenser d'un examen plus étendu. Ce début, pour un premier envoi, ferait craindre que M. Schopin n'eut pas bien apprécié l'importance des études approfondies qu'il a besoin de faire à Rome. [f°63bis] Paysage historique // M. Gibert : pour sa troisième année devait faire une vue d’après nature, avec fabriques et ruines / Cette vue d’une des belles campagnes de la Sicile aux environs de l’antique ville de Ségeste, dont on aperçoit le temple dans le lointain, est un fort beau sujet de paysage historique, annonçant de la grandeur : mais il n’a pas été suffisamment médité par l’artiste. On ne sent pas qu’il se soit assuré de la teinte locale, par une esquisse peinte sur les lieux. Ce tableau semble plutôt fait d’après un croquis peu arrêté. Les détails des premiers plans ne sont pas assez soignés. Quelques plantes d’aloës éparses et jetées sans choix, dépassent les arbres, qui manquent de forme et de grandeur, et semblent n’être que de maigres buissons. Dans ces terrains devenus arides si la végétation a perdu sa beauté, il n’était pas défendu au génie de l’artiste d’y suppléer en disposant avec adresse, quelques grands arbres qui eussent enrichi sa composition, et rappelé les temps où ces contrées étaient florissantes. / Les masses d’ombres sont chargées d’une teinte olivâtre, qui répand un ton opaque et monotone ; l’exécution annonce de la facilité mais n’est pas exempte d’une pesanteur qui [f°64] tient au genre de la décoration. / M. Gibert est invité à donner plus de soin à ses études qui doivent compléter le cours de sa pension, et déterminer pour lui de véritables succès. // Signé à la minute du présent rapport : Blondel, Gros, Paul Delaroche, Thévenin, Granet, Ingres, Drolling et Garnier, rapporteur. / Certifié conforme / Le Secrétaire Perpétuel de l'Académie / Quatremère de Quincy
Localisations
Cote / numéro : 
20190056/2-12, fol. 60-82
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1833, peinture£ Notice créée le 16/10/2002. Notice modifiée le : 25/10/2017. Rédacteur : Anne-Blanche Stévenin.
Rédacteur
Anne-Blanche Stévenin