[1825, sculpture, rapport Institut primitif 3]Rapport sur les envois de Rome, sculpture, 1825TYPE : [...]

Sculpture et gravure en médaille. // De M. Jacquot, un buste portrait et une esquisse. Le buste est bien modelé ; il y a beaucoup de vérité et la ressemblance est frappante. C'est ce qu'on peut dire de plus à la louange d'un pareil ouvrage. L'esquisse de Bacchus ivre soutenu par un faune n'a pas obtenu un regard aussi favorable. Considéré comme une esquisse, ce groupe est trop grand, et pour une telle dimension, le travail est trop négligé, trop informe. Bacchus, en général, ne doit pas être représenté dans l'état d'ivresse comme un silène. L'Académie n'a rien de plus à dire. Elle attendra le dernier ouvrage de M. Jacquot pour juger de ses progrès. // De M. Dimier, Sapho en marbre. Cette statue a paru manquer d'étude dans plus d'une partie. On croit que l'artiste, en y donnant de nouveaux soins, pourrait tirer un parti plus avantageux de quelques détails. On est d'autant plus porté à l'espérer qu'on a connaissance d'une statue que l'auteur vient de terminer et qui lui fera honneur. // De M. Lemaire, une statue en plâtre de Saint Sébastien, un buste portrait. L'Académie a été médiocrement contente de la composition de cette figure. L'ensemble des parties n'est pas satisfaisant. La manière dont le torse s'attache avec les cuisses contribue peut-être au mouvement indécis, qui s'oppose à ce qu'on reconnaisse un parti pris dans les lignes et dans l'attitude générale. Il y a quelques incorrections de détail. Le col a trop de longueur au dépens de la mâchoire inférieure ; les muscles de ce col manquent de plan, et il n'y a point assez de derrière de tête. Les bras et le torse sont d'une assez bonne forme et d'un bon sentiment. Les pieds ne répondent pas aux mains et sont un peu négligés. M. Lemaire a deux qualités précieuses. Il est laborieux et il a beaucoup de facilité. Qu'il conserve la première, qu'il se méfie un peu de la seconde. Avec la somme de talent qu'on remarque dans sa statue, si un peu plus de réflexion et de travail de tête eut dirigé sa main, cet ouvrage n'aurait mérité que des éloges. Son buste portrait nous fait l'effet d'avoir été modelé ce qu'on appelle au premier coup. Il est plein de vie, ce qui est une qualité rare, l'aspect en est de plus satisfaisant. Les cheveux sont bien disposés avec goût. Ils ont de la liberté et de l'abandon. // De M. Duret. Deux têtes d'expression en marbre. La tête de Clitemnestre [sic] a un caractère fort expressif, l'inspiration en est très heureuse, et on a eu grand plaisir à y retrouver dans le regard et la physionomie, quoiqu'avec un sentiment différent, le souvenir d'une autre Clitemnestre [sic] qui parut il y a quelques années à l'exposition publique du Louvre. On a remarqué quelque chose d'un peu fort dans le col où quelques plans pourraient être mieux entendus. La tête d'Oreste a paru avoir quelque chose d'un peu forcé dans la manière dont elle est posée. Il y a aussi un degré d'expression qui tend à altérer la beauté de la forme. On trouve qu'il n'y a pas assez de distance du menton au larinx [sic]. Le col est peu étudié. Du reste, l'Académie a été satisfaite de ces deux motifs d'étude. // De M. Dumont. Copie en marbre d'un faune flûteur. Cette figure ayant été répétée plus d'une fois dans l'Antiquité et quelques unes ayant éprouvé des restaurations dans les parties les plus fragiles, nous sommes portés à attribuer la lourdeur des mains de la copie que M. Dumont a probablement faite d'après un plâtre, au défaut même des mains restaurées qui lui auront servi de modèle. Du reste, l'ouvrage de M. Dumont est exécuté avec soin. On le louera d'avoir pris sa figure à une ébauche peu avancée, et de l'avoir terminée sans aucune aide. Il retrouvera l'indemnité de cette peine dans la facilité avec laquelle il fera son dernier ouvrage en marbre.