Croix processionnelle composée, à la croisée forme de losange et aux empattements potencés.
Au centre de l'avers, figure d'applique du Christ, vivant, la tête couronnée légèrement tournée à droite, les yeux en perles de verre émaillé. Il est fixé à la croix par quatre clous et vêtu d'un périzonium émaillé. Aux extrémités, aucune des quatre figures d'applique autrefois fixées ne subsiste. Le revêtement en cuivre doré est gravé de disques avec des rosettes et de groupes de trois petits cercles concentriques. Neuf bâtes orfévrées subsistent, toutes dépourvues de leur cabochons et pierres précieuses: sept d’entre elles sont de forme circulaire, les deux restantes, rectangulaires, se trouvent en haut et en bas de la figure du Christ. Au-dessus de la tête du Christ, dans un espace en réserve rectangulaire, le titulus est manquant. La plaquette carrée avec fleur ciselée au milieu de la hampe supérieure semble un ajout tardif.
Britt-Marie Andersson (cf. bibliographie) situe cette pièce à la suite d'une série de croix processionnelles très luxueuses, toutes conservées en Suède ab antiquo, notamment la magnifique paire de Navelsjö, aujourd'hui à l'Historiska Museet de Stockholm (inv. 10603 A et B ; UK 89292) et la croix provenant de l'église d'Ukna, conservée dans le même musée (inv. 11054 ; UK 89293). Toutes ces œuvres, classées par la chercheuse dans le groupe de croix dites orfévrées se caractérisent par la présence abondante de décors d'orfèvrerie (cabochons, pierreries, bâtes ciselées), au détriment de l'émail, presque absent.
La croisée en losange est une caractéristique assez rare, que l'on retrouve dans la croix du musée de Bergen, inv. BM. Ma. 72. Les deux croix comportent le même type de Christ d'applique, ainsi que les même décors : cabochons, fleurs estampées inscrites dans des cercles et bâtes orfévrées en forme de carré. Une différence qualitative est pourtant observable : si la croix de Bergen révèle une exécution soignée, celle provenant de Odskolt est d'une facture plus hâtive et probablement chronologiquement postérieure. Les deux œuvres témoignent de l'association d'éléments anciens et nouveaux et sont issues d'un groupe réduit de croix réalisées, probablement dans le même atelier, entre 1210 et 1220.
État de conservation médiocre :
- avers : manque des quatre figures d'applique des extrémités ; à plusieurs endroits, arrachement de la feuille de revêtement en cuivre doré ; usure et perte de la dorure généralisée sur toute la surface ; pertes de plusieurs clous de fixation, cabochons et bâtes orfévrées ; gros trou circulaire à l’emplacement de la figure d'applique à l'empattement inférieur ; tige métallique de renforcement enroulée autour de la hampe supérieure.
- revers : nu
Il est fort probable que la configuration actuelle de cette croix est le résultat d'un remontage, que l'on ne peut pas dater, à partir d'éléments différents ; à noter la superposition de deux feuilles différentes de cuivre doré et gravé visible à la jonction entre les bras et la mandorle.
La petite taille du Christ et la qualité modeste de son exécution font douter de son appartenance originelle à la croix, qui semble correspondre au type de croix processionnelle au décor très riche et somptueux représenté par les autres trois exemplaires conservés à l'Historiska Museet de Stockholm (UK 89292 ; UK 89293), toutes ornées d'appliques de Christ à la facture bien plus soignée.
La plaquette carrée avec fleur ciselée au milieu de la hampe supérieure pourrait être un ajout tardif.
La croix provient de l'église d'Ödskölt (province de Dalsland), démolie en 1724, où elle se trouvait probablement depuis le Moyen Âge.
Elle a été acquise par le musée national en 1899 du Dr Adolf Drougge, pour 75 couronnes. Montée sur une hampe moderne en bois en 1934.
cat. 23, p. 45-46, pl. XXXIX, fig. 49.
p. 22, 38-39, fig. 36
p. 119
Clichés ATA (avant 1963) avers et revers = Corpus 5068, 5069.
Photo CEM : corpus 5068, 5069
Photo CEM : corpus 5068, 5069
Photo CEM : corpus 5068, 5069
TOME CEM II ou CEM III
A contrôler : Inventaire sur fiche "Lappkatalog", n° 10799 (Stockholm, SHM, Arch.). B. M. Andersson, Emaux en Suède, Mémoire, 1975, cat. 23, p. 45-46, pl. XXXIX, fig. 49.
