La femme est assise, de face. Elle est vêtue d'un chiton (tunique fine) qui tombe sur ses pieds, et d'un himation (manteau en laine) remonté sur son épaule gauche. Sur sa tête est posé un haut polos (couvre-chef cylindrique). Elle tient à deux mains un oiseau (peut-être un canard ?), les ailes écartées, sur ses genoux. Cette statuette était faite pour être posée sur un support ; son revers au trou d'évent quadrangulaire est très sommairement modelé. La terre beige pâle peu épurée est fragile, fissurée localement, et la surface légèrement pulvérulente est largement érodée ; elle ne conserve que quelques restes de préparation blanche.
Cette petite statuette représente un offrante, et avait certainement été offerte en ex-voto, dans un sanctuaire ou dans une tombe. Si le dessin de Muret ne comporte pas de légende, l'inventaire identifie la femme comme Europe, tenant Jupiter sous forme d'aigle sur ses genoux ; on comprend que le dessinateur l'ait classée dans la série des amours mythologiques. Le motif de l'oiseau ainsi tenu à plat sur les genoux est en effet inhabituel : il est plus souvent tenue sur le bras ou bien à deux mains (comme cette figurine de la collection). Il faut pourtant certainement y voir la figuration inhabituelle d'un animal offert en offrande. On retrouve une position proche, contre le corps, du cygne sur une figurine de Corinthe (https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010279978).
Bibliographie : F. Winter, Die Typen der Figürlichen Terrakotten, Berlin, 1903, I, pl. 83, 130-134.
Auteur : Cécile Colonna
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Collection Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au musée en 1867.