[1911, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1911TYPE : rap [...]
Pas d'illustration
Description
[1911, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1911
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Collin, Raphaël
PAGE DE TITRE : Séance du samedi 22 juillet 1911. M. Raphaël Collin donne lecture du rapport sur les Envois des pensionnaires peintres
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 22/07/1911
SOURCE : Journal Officiel
COMMENTAIRE : Version non manuscrite. Il s'agit du rapport publié dans le Journal Officiel de la République Française du 5 mars 1912 et collé dans le registre 2 E 22 à la séance du 29 juillet 1912.
Rapport sur les envois de peinture de 1911
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Collin, Raphaël
PAGE DE TITRE : Séance du samedi 22 juillet 1911. M. Raphaël Collin donne lecture du rapport sur les Envois des pensionnaires peintres
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 22/07/1911
SOURCE : Journal Officiel
COMMENTAIRE : Version non manuscrite. Il s'agit du rapport publié dans le Journal Officiel de la République Française du 5 mars 1912 et collé dans le registre 2 E 22 à la séance du 29 juillet 1912.
Descriptions
Transcription :
Cette année la section de peinture est heureuse de remarquer et de signaler dans les envois des pensionnaires de l'Académie de France de louables tendances. Si quelques oeuvres en effet pèchent encore par l'inexpérience et l'incertitude, la plupart du moins donnent une impression réelle de recherche et de sincérité, et l'on peut dire que, sauf quelques défaillances, l'exposition de ces envois présente un ensemble honorable et sérieux. 1e année, M. Bodard / Étude de femme nue. M. Bodard (1e année) expose une étude de femme nue, assise sur la margelle d'une fontaine verdoyante et ensoleillée. Malgré certaines qualités de facture, le tableau de M. Bodard laisse à désirer : l'ensemble manque de style et de parti pris et les erreurs de dessin sont nombreuses d'une part le fond est inutilement trop grand pour la figure qui semble d'ailleurs avoir été peinte dans un milieu fort différent. D'autre part le raccourci du bras plié n'est pas seulement d'un effet malheureux il est, de plus, incorrect ; la jambe droite également ne s'explique que difficilement. Dans cette composition hésitante et ce dessin un peu banal, on trouve cependant des morceaux habilement peints. Quant au dessin d'après l'antique exposé par M. Bodard, il n'est pas dans l'esprit du modèle ; son étude d'après Titien est lourde, opaque, et, elle aussi, d'un dessin sans volonté. L'Académie ne saurait trop recommander à M. Bodard de s'attacher davantage à la construction et au caractère, et de se persuader que le don précieux de la virtuosité est sans intérêt s'il n'est au service de la forme, de la vie et de la beauté. 2e année M. Lefeuvre / Deux adolescents, fillette et garçon se reposant à l'ombre d'un rocher. [p. 502] Le tableau de M. Lefeuvre représente deux adolescents nus, une fillette et un garçon qui se reposent à l'ombre sur un rocher tandis qu'au dernier plan de jeunes baigneurs s'ébattent dans la mer bleue. Si la matière en est un peu lourde, cette toile est cependant brillante et donne une sensation de nature assez juste ; l'ensemble qui est bien arrangé est en outre doré et vibrant. Le nu de jeune fille du premier plan, bien qu'un peu faible d'exécution relativement au paysage qui est très affirmé est malgré tout d'une couleur intéressante et d'une jolie indication. En revanche le jeune garçon n'est pas sans vulgarité : le ton un peu lourd de son torse n'est pas assez reflété. Mais d'une façon générale, cette composition de sentiment simple et vraie est des plus honorables. 3e année, M. Billotey / Copie de la Mort de Sainte Ursule d'après Masaccio ; esquisse peinte Après la bataille de Marignan. / M. Billotey envoie la copie de la Mort de Sainte Ursule d'après Masaccio. Le choix de ce modèle n'est pas heureux ; il était facile de trouver parmi des sujets analogues un motif moins fatigué et d'un accent plus écrit qui eut obligé M. Billotey à une facture plus serrée et plus nerveuse. Cette copie d'aspect cotonneux semble avoir été peinte sans enthousiasme et sans conviction. On dirait que M. Billotey l'a considéré comme un pensum. / L'autre envoi de ce pensionnaire, Après la bataille de Marignan est une esquisse d'une jolie lumière et d'un heureux groupement. Mais elle trop sommaire, et pour tout dire, véritablement trop lâchée. C'est vainement qu'on y cherche des indications précises. M. Billotey a déjà fait preuve d'un talent délicat ; il est à souhaiter qu'il affirme plus nettement sa volonté et dessine plus serré, de façon à mettre en valeur les qualités de lumière et d'ambiance que l'Académie s'est plus à reconnaître chez lui dans un précédent envoi. M. Roganeau (4e année) mérite des éloges pour son tableau du Soir où de jeunes femmes en costume antique, aux dernières lueurs du soleil puisent l'eau à la rivière. Cette composition est un peu trop grande peut-être et elle eût gagner à se condenser, mais un sentiment de calme et de tranquillité lui donne une réelle poésie. On pourra dire encore que les figures du centre de la toile se répètent un peu trop symétriquement et ne sont pas toujours dans le détail d'une correction parfaite ; il n'en reste pas moins que les attitudes et les gestes ont de la grandeur et de la noblesse et que le dessin, dans son ensemble, a du style et du caractère. Le groupe des quatre figures de gauche est particulièrement réussi ; le geste des deux femmes qui puisent est vivant et imprévu, la figure assise est charmante et la jeune fille debout qui cause avec elle, harmonieuse et élégante. La tonalité générale, sobre et distinguée, et conçue comme celle d'une fresque, pouvait encourir, par ce fait même, le reproche d'être un peu terne et monotone. Ainsi l'harmonie générale gagnerait certainement à ce que le terrain fût moins lourd et plus sous le ciel, et les premiers plans plus construits et mieux étudiés. Le ciel lui-même ne perdrait rien à se trouver plus transparent, non plus que l'eau de la rivière à être peinte avec plus de souplesse et de sensibilité. Les vases du second plan sont trop réels et pas assez dans l'air tandis que le groupe du fond est indiqué trop sommairement. Ces réserves, une fois faites, on ne peut en revanche que louer l'heureuse coloration de la figure qui reçoit les feux mourants du soleil : cette note chaude et cependant discrète vient heureusement raviver l'ensemble du tableau. Pour conclure l'oeuvre de M. Roganeau empreinte d'un sentiment très vif de l'antique, témoigne d'un sérieux travail et d'un vrai souci de style. L'esprit en est excellent et malgré certaines critiques qu'appelle l'exécution, on ne peut qu'encourager ce jeune artiste à persévérer dans cette voie.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 2 E 22, p. 501-502
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
Journal Officiel
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1911, peinture£ Notice créée le 28/08/2002. Notice modifiée le : 05/02/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter