Christ d’applique de grandes dimensions. Torse, cheveux, barbe et moustache gravés et ciselés. Yeux en perles d'émail. Long périzonium émaillé. Orfroi du périzonium et couronne rehaussés de cabochons d’émail et de perles de verre. Suppedaneum gravé de petits cercles et émaillé d’un réseau losangé. Trous de fixation sur les mains et les deux pieds : ce Christ devait être fixé sur une grande croix d’autel.
Roman par sa frontalité, la symétrie des jambes et des pieds, le traitement des plis verticaux du périzonium, la chevelure divisée en longues mèches séparées, c’est un Christ roi couronné et glorieux : vivant, les yeux grands ouverts, triomphant de la mort (Christus triumphans). Mais le modelé réaliste du torse et la souplesse du corps à la tête inclinée et aux genoux légèrement fléchis indiquent un traitement plus naturaliste, caractéristique des premières tendances du gothique, et une inflexion vers le Christ souffrant (Christus patiens).
À comparer aux Christ de la croix d’Ukna (Stockholm, Statens Historiska Museet, inv. 11054 ; UK 89293) et de celle du musée Dobrée de Nantes provenant de Mozac (inv. 896.1.24 ; UK 89195). Peut également être rapproché de deux Christ d’applique du Louvre, le OA 9956 (vers 1195-1210 ; UK 89514) et le Christ de l’abbaye de Grandmont OA 11935 (vers 1220-1230 ; UK 89484) : il se situe stylistiquement entre ces deux Christ.

Acquisition du Musée de Cluny, en mars 2001.