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Statut
Publiée
Contributeur
Geneviève François
Dernière modification
25/10/2023 16:29 (il y a environ 1 an)
Type d'oeuvre
Localisations
Lieu de conservation : 
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
inv. LM 24057
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 
Croix massive à la croisée ronde et aux empattements potencés en cavet, tenon à la base. Fixée sur un pied quadrangulaire muni d'un nœud côtelé.
À l'avers, au centre, figure d'applique du Christ, représenté mort - les yeux clos - et pourvu d'un nimbe polychrome. Son corps au modelé allongé est cloué à la croix par quatre rivets. En haut, sur deux lignes, le titulus. Sous le suppedaneum, figure gravée d'Adam sortant du tombeau polychrome. Aux extrémités, quatre cabochons ovales, encadrés par des filets à cordon striés. La surface de la croix est ornée de disques concentriques et de rosettes émaillés, disposées sur des rangées symétriques. Dans ses notes manuscrites, M.-M. Gauthier rapproche ce type de décor des croix de la cathédrale Saint-Jean de Lyon et du musée de Chartres. D’après la fondatrice du Corpus, le Christ est à rapprocher de ceux des croix de Dijon (inv. T 1256 ; UK 89087) et de Londres (inv. M. 575-1910; UK 89146).
Le revers est entièrement gravé de rinceaux à palmettes. Six cabochons ovales - semblables à ceux de l'avers - sont disposés le long des bras et dans le médaillon central.
La base comporte trois éléments distincts : une petite douille tronconique, le nœud, et le pied quadrangulaire. La douille porte sur l'avers un écu émaillé récemment identifié (cf. Champ bibliographique, Wanger, Lanz 2008), qui permet de situer cet élément entre 1277 et 1280. Le nœud est de forme globulaire, côtelé et aplati. Le pied se compose de quatre pans, chacun comportant la figure d'un ange à mi- buste inscrit dans un médaillon circulaire émaillé, entouré de rinceaux végétaux se terminant par des fleurons polychromes.
L’œuvre est à mettre en rapport avec une croix de l’ancienne collection Rütschi (vendue en 1931), passée à plusieurs reprises sur le marché de l’art, la dernière fois en 2006 à Londres chez Sotheby’s (également répertoriée sur cette base, UK : 91842). Les deux croix sont presque identiques dans leur structure, leur répertoire décoratif et leurs appliques. Exception faite du pied sur l’œuvre de Zurich, elles différent seulement aux extrémités : si la croix du Landesmuseum est agrémentée de cabochons, celle vendue à Londres en 2006 comporte des anges d’applique à mi- buste.
Les deux objets sont visiblement composites et résultent de montages effectués à des dates indéterminées. Leur analyse, pour l’instant limitée à des reproductions photographiques, pose des problèmes d’authenticité que seulement un examen direct pourrait resoudre.
Le décor de la croix de Zurich est inhabituel à bien des égards. Tout d’abord, la palette chromatique, comportant des tonalités très vives du bleu et du vert, un ton de turquoise excessivement clair. À l’emplacement des craquelures du métal, l’émail apparaît plat et poreux. La disposition des disques par rangées symétriques et régulières est tout aussi étrange et ne trouve pas de comparaison dans la production de la même période. La monture des cabochons en cordon strié est également singulière. L’applique, quant à elle, n’est pas moins problématique : d’un modelé raide, notamment les mains et les pieds, elle présente une gravure peu convaincante.
Les éléments dont est constituée la base suscitent moins de doutes quant à leur authenticité, même s’ils proviennent vraisemblablement d’objets divers et datent d’époques différentes. Étant donné ses dimensions réduites, il est difficile d’imaginer de quel type d’objet provient la douille tronconique, que les armoiries identifiées (Hugo I Von Werdenberg-Heiligenberg, † 1280) par E. Poeschel permettent de situer dans le dernier quart du XIIIe siècle (à moins qu’elle n’ait pas été créé ad hoc par le faussaire responsable de ce montage hétéroclite, qui aurait ajouté armoiries dans le souci de donner une touche antiquisante). Le nœud côtelé, dont l’absence d’émail suggère une datation tardive, dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, pourrait provenir d’un reliquaire-monstrance. La base, quant à elle, est proche dans sa structure du pied plat et quadrilatère de l'ostensoir-monstrance du musée de la Sénatorerie de Guéret (inv. OA 17) et de celui octogone du Palazzo Madama de Turin (inv. 37/S SM 90), décoré de médaillons quadrilobés émaillés avec figures d'anges, réalisés entre le troisième quart du XIIIe et le début du XIVe siècle.
Constituée d’éléments d’époques diverses et de provenances disparates, la croix de Zurich ne ressemble qu’en apparence aux croix limousines de la période 1190-1215. De structure massive, elle a les mêmes dimensions que les croix processionnelles (qui à ces dates-là sont normalement composites, c’est-à-dire avec âme de bois). L’authenticité médiévale de l’œuvre devra être considérée avec la plus grande attention, de même que pour la croix vendue à Londres en 2006 (UK 91842), très semblable à celle ici présentée. Seul un examen direct des deux objets, idéalement regroupés, ainsi que des analyses scientifiques, pourraient réfuter l’hypothèse selon laquelle les deux croix auraient été créés au XIXe siècle et ensuite agrémentées d’éléments anciens (la base pour l’œuvre du Landesmuseum, l’applique pour celle dans le commerce d’art à Londres).
États
Etat de conservation : 
Commentaire Etat de conservation : 
manques et craquelures d'émail ; usure de la dorure ; brisures des cabochons
Restaurations
Etat de Restauration : 
Commentaire Etat de Restauration : 
La base est constituée de trois éléments différents (douille triangulaire, nœud, et pied quadrangulaire), assemblés tardivement.
Matérialité
Matériau : 
Commentaire Matérialité : 
émaux :bleu (foncé translucide, moyen), turquoise, vert, jaune, rouge
Matériau : 
Dimensions
Hauteur : 
450
Unité de mesure : 
Hauteur : 
600
Unité de mesure : 
Commentaire Dimensions : 
avec pied
Largeur : 
24
Unité de mesure : 
Inscriptions
Type d'inscription : 
Transcription : 
I H X / X P S
Emplacement : 
avers
Représentations
Indexation Garnier-SMF : 
Commentaire Représentations : 
Crucifixion (avers) ; Arbre de vie (revers)
Créations / exécutions
Type de date : 
Date de création : 
- - croix : imitation de l'Oeuvre de Limoges?
Date de création : 
1250 - 1300 - base (nœud côtelé, pied rectangulaire)
Date de création : 
1277 - 1280 - armoiries sur la douille triangulaire
Commentaires historiques
Commentaire historique : 
Acquise par le musée de Zurich en 1951 par le fils du marchand Kitzinger. Réputée provenir de Schaan (Liechtenstein); cette information s'est révélée erronée (cf. Bibliographie, Wanger, Lanz, 2008).
Reproductions
Commentaire Reproductions : 
Photos CEM-CNRS : Corpus 7393, 8360, 8361
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
TOME CEM II (?) ; clichés S.L.M. (avant 1964) avers : n° 40960; revers : n° 40961 = Corpus 7393, 8360; 8361 (don F. Stohlman)
Rédacteur
Lorenzo Margani, INHA