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[1851, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de sculpt [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:31 (il y a presque 3 ans)
Type de document
Description
[1851, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1851
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Anonyme
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1851
Descriptions
Transcription : 
M. GUILLAUME Une maladie de huit mois qui a obligé l'artiste de quitter Rome pour rétablir sa santé, ne lui a pas permis de mettre la main à sa statue d'Anacréon en marbre. Mais nous avons eu le modèle sous les yeux et c'est ce qui fait que, dans nos observations, nous nous attachons surtout aux parties où le marbre qui n'a reçu encore que le travail du praticien, deviendra l'oeuvre de l'artiste. Le sujet de cette statue est bien choisi ; l'abandon qu'il y a dans la pose convient bien au personnage ; mais ce qui ne s'accorde pas aussi bien avec l'idée d'Anacréon, c'est la tête qui manque de style et d'élévation ; ce sont les formes courtes et trop accentuées du torse et des bras. En mettant plus de morbidesse dans les chairs, l'artiste obtiendra plus de suavité dans les contours. Il pourra aussi dans le côté droit où la draperie est bien ajustée et d'un bon goût, en étudier davantage les plis et // dans le côté gauche où elle est trop abondante, en diminuer la masse et faire mieux sentir le contour. Nous pensons que sa statue d'Anacréon gagnera beaucoup à être terminée par lui-même sur le marbre ; et les conseils que nous venons de lui donner n'ont pour objet que de l'aider dans l'accomplissement d'une tâche que nous le savons très capables de remplir. M. MAILLET Ce pensionnaire, occupé à exécuter en marbre une statue d'Agrippine qui s'échappe au moment d'une sédition avec son fils enfant dans les bras n'a pu nous en envoyer que l'esquisse et par une circonstance que nous ne pouvons nous expliquer, cette esquisse même ne fait pas partie de l'envoi. M. Maillet n'est donc représenté à notre exposition que par une esquisse en ronde-bosse qui a pour sujet un épisode du déluge Nous regrettons sincèrement dans l'intérêt de l'artiste, qu'un morceau de sculpture si faible et d'un style si vulgaire soit le seul fruit de ses études à Rome que nous ayons à montrer. M. PERRAUD Dans le saint Sébastien de M. Perraud, l'Académie n'approuve pas la nudité complète qui est un manque de convenance pour un sujet chrétien. Nous devons dire ensuite qu'en attachant sa figure plus haut, l'artiste eût obtenu une composition plus heureuse et évité les lignes désagréables // des jambes qui s'affaissent sur elles-mêmes et qui rendent le motif de la figure indéterminé. La tête très habilement exécutée n'a pas l'expression d'un héros chrétien ; mais le bras et le torse sont bien étudiés et bien modelés. Dans son esquisse d'Ulysse et Pénéloppe, M. Perraud a fait preuve d'un talent véritable en ce qui concerne l'entente des plans. Le bas-relief a bien le caractère antique et il représente bien le sujet. On regrette seulement que les personnages principaux n'attirent pas suffisamment l'attention, à cause des têtes de chevaux placées derrière en second plan qui nuisent à leur saillie. On ne peut s'empêcher non plus de dire que les parties de draperie laissent beaucoup à désirer sous le rapport de l'exécution qui est maigre. M. THOMAS On ne peut que donner des éloges au choix qu'a fait M. Thomas pour sa copie de marbre de la Minerve de la villa Albani. Cette copie exécutée avec soin représente bien l'original. Mais les bras qui manquent à la figure antique et que M. Thomas a restauré ne sont pas d'un heureux dessin, ni d'un style assez élevé. Sa tête d'étude est très bien modelée et d'un caractère individuel très finement rendu, mais l'Académie demande à nos jeunes statuaires une tête qui exprime un sujet et il est sensible que ce mérite ne se trouve pas dans la tête d'étude de M. Thomas. // // // // En terminant ce compte-rendu des ouvrages de nos pensionnaires, nous ne pouvons nous défendre d'une réflexion qui s'applique aussi bien aux résultats du concours dont nous allons couronner les vainqueurs, qu'aux travaux des artistes qui les ont précédés à Rome. Nous constatons avec plaisir que l'école est, sous plus d'un rapport, dans une bonne voie et que les études y sont sérieuses. Mais il nous semble qu'on n'y reconnaît pas au même degré l'influence du goût antique si indispensable au progrès de l'art. L'imitation de la nature sans nul doute est le principe de l'art, comme la vérité est le premier mérite de ses oeuvres. Mais l'imitation de la nature a besoin d'être dirigée par un sentiment élevé ; et nous ne nous lasserons jamais de le redire à nos jeunes élèves, c'est seulement à l'école de l'antique que ce sentiment s'éclaire et se développe ; c'est seulement en étudiant la nature, les yeux fixés sur l'antique, qu'on peut s'élever à toute la perfection de l'imitation qui est le vrai but de l'art.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34, 1851, tome 21, p. 31-47
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1851, sculpture2£ Notice créée le 06/08/2004. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin