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[1907, sculpture, rapport Institut procès-verbal]Procès-verbal du rapport sur les envois de sculptur [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1907, sculpture, rapport Institut procès-verbal]
Procès-verbal du rapport sur les envois de sculpture de 1907
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Séance du 6 juillet 1907. Rapport sur les envois de Rome. Sculpture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 06/07/1907
COMMENTAIRE : Les feuillets ont été collés sur les pages du registre 2 E 22. Le rapport sur les envois de sculpture de 1907 conservé dans les archives de l'Académie de France à Rome (carton 166, folios 5-13) est identique à la version du procès-verbal de l'Institut.
Descriptions
Transcription : 
[f°1] L'envoi de M. Brasseur (1ère année) a péniblement surpris l'Académie. Le fait d'avoir obtenu le Prix de Rome nous garantissait que ce pensionnaire était en possession de la grammaire de son Art. / Dans le haut-relief que M. Brasseur a envoyé, toute technique est absente. Nous nous demandons si l'auteur a pu éprouver quelque joie artistique à monter cette masse informe, aussi encombrante par l'énormité de son volume que dépourvue de signification. C'est un travail qui n'a rien de commun avec la sculpture. / Certes nous comprenons tous les efforts, tous les élans, même ceux qui avortent, du moment qu'ils sont vaillants et sincères. Mais cette fois, nous avons été unanimes à juger que la tentative de M. Brasseur n'était pas acceptable. L'Académie a approuvé la mesure prise par M. le Directeur de la Villa Médicis, de ne pas laisser cet ouvrage figurer à l'exposition de Rome. Elle a ordonné en outre qu'il ne serait pas exposé à l'École des Beaux-Arts. Elle veut être persuadée que M. Brasseur méditera le sens de cette décision. Elle tient encore à lui faire confiance et à croire qu'il aura à coeur de prendre bientôt sa revanche. M. Larrivé (2ème année) n'a point fait d'envoi. M. le Directeur de l'Académie de France nous a expliqué que l'abstention de ce pensionnaire provenait de causes indépendantes de sa volonté. L'Académie ne pouvait insister. Elle ne saurait trop rappeler à MM. les pensionnaires qu'en dehors des cas de force majeure, nul d'entre eux ne doit se soustraire à l'accomplissement de ses devoirs. M. Piron (3ème année) expose un envoi qu'une maladie a retardé d'un an. Une Jeune fanneuse [sic], de bronze, jouant des pipeaux, [f°2] se soulève sur la pointe du pied gauche dans un mouvement naturel et gracieux. L'expression de la tête est des plus heureuses. L'ensemble de cette figure, visiblement inspirée de certains bas-reliefs antiques, montre une souplesse, une élégance, un sens de la forme digne d'éloges. L'Académie est heureuse de féliciter M. Piron de cette oeuvre élégante et gracieuse. / Cet envoi est accompagné, conformément au règlement, d'une esquisse, servant de piédestal à la statue en bronze de la Jeune Fanneuse [sic]. La composition s'enroule en bas-relief autour d'une base cylindrique en travertin ; elle présente une ronde d'enfants. L'idée d'adapter ce bas-relief à cette base est ingénieuse et se prête à un effet décoratif. Toutefois l'étude de cette esquisse nous a paru un peu lâchée, avant d'être sculptée dans le travertin, matière dure qui accuse davantage les formes insuffisantes, elle aurait dû être plus étudiée. Nous ferons aussi quelques réserves sur la base cylindrique servant de piédestal. / L'ensemble de l'envoi de M. Piron, nous nous plaisons à le répéter, témoigne des qualités les plus sérieuses. Comme travail réglementaire, M. Terroir (4e année) nous présente un groupe en marbre : Adam et Eve. C'est un bon morceau de sculpture, largement compris. Eve se penche vers Adam et l'enlace. L'humanité se révèle dans l'âme des deux personnages. Tous deux semblent étreints par un même sentiment de regret et prennent conscience des mystères de la faute commise. Nous reprochons à M. Terroir de ne nous avoir pas montrés de face les deux visages d'Adam et Eve. Le masque d'Eve est entièrement caché dans le corps d'Adam. Celui d'Adam est soustrait en partie aux regards du spectateur. Le groupe y perd beaucoup de son caractère de beauté plastique. Ces réserves faites, nous adressons à M. Terroir de sincères félicitations pour ce beau travail. / Dans ce travail du groupe d'Adam et Eve, la manière de M. Terroir s'est élargie. Il suffit de lui comparer l'autre marbre envoyé par ce pensionnaire : Seul dans la vie. Sans doute [f°3] l'étude du nu y est très serrée, mais la recherche trop minutieuse du détail donne au personnage plutôt un aspect de réalité photographique qu'un caractère synthétique. / Les deux bustes en bronze sont d'une belle facture, ferme et grasse, les esquisses, également en bronze, dénotent une observation exacte et émue de la nature. / Le milieu romain a captivé M. Terroir. Il a voulu fixer le souvenir de tous les coins où tant d'artistes ont passé les meilleures heures de leur jeunesse. Toute une série d'études peintes à la Villa Médicis et dans la campagne romaine montre que ce jeune sculpteur a l'âme d'un véritable artiste qui vibre au contact des belles choses. Dans les deux arts, celui du peintre et celui du statuaire, M. Terroir nous révèle un tempérament.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 22, p. 62-63
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1907, sculpture£ Notice créée le 05/11/2002. Notice modifiée le : 29/01/2018. Rédacteur : Laurent Noet.
Rédacteur
Laurent Noet