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[1892, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1892TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1892, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1892
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Laurens, Jean-Paul
PAGE DE TITRE : Séance du 23 juillet 1892. M. Jean-Paul Laurens, au nom de la section de peinture, donne lecture du rapport suivant sur les envois de MM. les Pensionnaires peintres
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 23/07/1892
COMMENTAIRE : le rapport sur les envois de peinture de 1892 conservé dans les archives de l'Académie de France à Rome (carton 130, sans foliotage) est identique à la version du procès-verbal de l'Institut.
Descriptions
Transcription : 
[p. 330] " M. Devambez, pensionnaire de première année, étant empêché par les obligations de son service militaire qu'il est venu accomplir à Paris, l'Académie n'a eu à se prononcer que sur les envois de M.M. Danger, Laurent et Thys ". 4e année, M. Danger / M. Danger s'est, de tous points, conformé aux obligations imposées par le règlement aux pensionnaires de quatrième année. Il a sincèrement et honorablement accompli son devoir. Son tableau traité avec conscience en est la preuve. " Et lacrymatus est Jésus " tel est le sujet qu'il a choisi et qui, par sa nature même, indique les aspirations élevées et les généreuses ambitions de l'artiste. " Jésus, debout, seul au milieu d'un champ de bataille couverts de morts, pleure ". Il est certes difficile de s'élever à la hauteur d'un pareil sujet : mais il est du moins méritoire d'avoir eu la pensée de l'aborder et si l'oeuvre de M. Danger n'a pas, au point de vue du style, toute la grandeur désirable, les efforts qu'elle atteste sont de ceux dont l'Académie ne saurait hésiter à tenir compte : aussi ne marchande-t-elle pas à M. Danger ses encouragements, sauf à y joindre sur certains points quelques réserves. La figure du Christ, qui devrait être l'âme même du tableau, ne laisserait pas de manquer de puissance si la draperie noire qui la recouvre à demi eût pris plus d'ampleur dans sa partie flottante. En outre M. Danger a eu tort de faire du Christ un athlète au lieu de chercher à en rendre la grandeur morale. On pourrait souhaiter aussi que tous ces cadavres nus, gisant au premier plan, [p. 331] fussent plus simplement modelés et disséminés autour de Jésus. M. Danger eût ainsi évité une monotonie qui résulte de l'aspect un peu uniforme de ces corps blafards dont le sol, déjà grisâtre est également tâché par places. Le fond, à gauche, occupé par une ville en flammes, sous un ciel un peu lourd, manque de caractère. Mais ce ne sont là en réalité, que des imperfections rachetées d'ailleurs par un dessin savant de la structure humaine, bien approprié à une composition dont la tenue s'impose quand même et qui, nous le répétons, est inspirée de haut. 3e année, M. Laurent : 1° Copie de la Madone d'après Pinturicchio, 2° Domine quo Vadis, esquisse. Devant l'envoi de M. Laurent, l'Académie n'a pas vu sans quelques regrets qu'un pensionnaire ait cru devoir consacrer un temps considérable à la reproduction d'un modèle aussi peu instructif, au point de vue de l'exécution, aussi peu favorable par conséquent aux progrès techniques que la Madone peinte par Pinturicchio dans l'église de San Cosimato. Certes l'étude des œuvres qu'ont laissés les peintres italiens, classés sous la dénomination générale de " primitifs " peut développer chez l'artiste qui s'y livre, le sentiment et l'initier aux secrets du style, certes ces œuvres ingénues avant tout sont de nature à informer utilement l'intelligence, en même temps qu'elles lui fournissent des exemples précieux de sincérité, mais encore faut-il que le choix d'une d'entre elles, là où il ne s'agit pas d'une rapide reproduction au crayon, mais d'une imitation peinte, d'une véritable copie, se justifie par les mérites évidents du modèle. Or ce n'était pas le cas ici. La peinture de Pinturicchio ne pouvait rien enseigner de fort sérieux au copiste, quoiqu'il en soit la copie de M. Laurent n'en est pas moins traitée avec un soin scrupuleux, il est fâcheux seulement que, en réalité elle ne semble pas plus profitable aux intérêts supérieurs du jeune artiste. Dans son esquisse Domine quo Vadis, il n'y a malheureusement de grand et de louable que le choix du sujet. On n'y voit que deux ombres de figures dont les silhouettes floconneuses se dessinent lourdement sur un fond indécis. Ce ne sont pas les petits rayons fins comme [p.332] des fils lumineux, sortant d'un orbe d'or qui rehausseront l'effet languissant de cette petite toile. L'Académie ajoute que si l'esquisse d'un tableau doit en résumer les intentions et l'esprit par des traits principaux, le travail pénible de M. Laurent ne satisfait qu'imparfaitement à ces conditions. 1e année, M. Thys / Quant à l'envoi de M. Thys, l'Académie reconnaît qu'il témoigne de sérieuses qualités d'exécution, mais le sujet demandait à être traité avec une délicatesse qui manque aux deux personnages dont la scène se compose et dont l'arrangement est trop prévu. La figure de femme voilée de gaze bleue qui émerge de l'ombre pêche par une extrême raideur. En revanche le poète, malgré sa pose un peu banale est d'un modelé savant dans les parties nues, particulièrement dans le bras qu'il tend vers la vision. Il convient de mentionner aussi avec éloge l'exécution de la draperie brune dont le bas de la figure de ce personnage est enveloppé. C'est, en temps que morceaux de peinture, la meilleure partie du tableau.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 18, p. 330-332
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1892, peinture£ Notice créée le 19/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter