[1884, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1884TYPE : rap [...]

[p. 118] M. Popelin, première année, 1° Chanson d'Automne : l'aspect du tableau ne manque pas d'harmonie. Certaines parties de la figure, le torse principalement sont d'un modelé et d'un coloris assez délicat, mais la partie inférieure de la figure laisse beaucoup à désirer au point de vue du dessin. 2° Fragment du carton de l'École d'Athènes d'après Raphaël à Milan : l'Académie loue M. Popelin d'avoir fait ce choix d'un aussi excellent modèle, bien qu'il ne semble pas en avoir rendu avec assez de soin la fermeté et le vif accent. Le dessin d'après Phidias est correct et prouve une étude consciencieuse de l'antique. M. Fournier, deuxième année, Le fils du Gaulois : la composition de M. Fournier est d'une inspiration fortement sentie. La figure de l'enfant surtout est énergiquement expressive ; et celle de la mère est bien comprise. Il est à regretter seulement que les bras de cette seconde figure et que la tête ainsi que le bras droit du père soient d'une exécution inférieure à celle du reste du tableau. Quoiqu'il en soit, l'effet dramatique de la scène est bien rendu et considéré dans son ensemble, l'oeuvre de M. Fournier atteste un remarquable progrès accompli par ce pensionnaire depuis son précédent envoi. M. Doucet, troisième année, copie et esquisse : Bien que la copie d'après Benozzo Gozzoli, soit un renseignement très curieux et reproduit avec une grande fidélité, peut-être même avec une application un peu exagérée à imiter l'état de vétusté où se trouve l'original, l'Académie pense que M. Doucet aurait dû choisir parmi les oeuvres des maîtres un modèle d'un plus vif intérêt. L'Académie n'ayant pas accepté l'esquisse de M. Doucet comme [p. 119] absolument contraire à la lettre et à l'esprit du règlement et par suite l'exposition publique de cette esquisse n'ayant pas été autorisée, M. Doucet est tenu de compléter son envoi de l'année prochaine par une nouvelle esquisse en remplacement de celle qu'il devait cette année. M. Bramtot, quatrième année : bien que conçu dans un mode qui semble amoindrir quelque peu le caractère du sujet qui l'a inspiré, le tableau de M. Bramtot présente cependant des qualités pittoresques d'une agréable harmonie. Dans le groupe principal les figures paraissent de proportions un peu courtes, mais le personnage du père par ses mains tendues vers son fils, sa démarche incertaine exprime avec justesse, en même temps que la tendresse paternelle, la cécité dont il est atteint. La figure du jeune Tobie est d'un sentiment tendrement contenu, et on ne peut que regretter que l'auteur n'ait pas donné plus d'importance à l'expression de la mère en dégageant le visage du voile qui la couvre presque entièrement. L'ange dont le nimbe seul indique la céleste origine est d'un heureux effet de coloration. On pouvait désirer une exécution plus ferme et plus serrée, mais néanmoins l'ensemble sur cet envoi témoigne du travail assidu de M. Bramtot.