[1837, sculpture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de sculpture, 1837TYPE : rapport de [...]

[f°504 bis] M. Jouffroy. Monsieur Jouffroy a envoyé, comme travail de sa cinquième année, une statue en marbre, représentant Caïn après la malédiction. Cette figure est bien sentie, l'accablement bien exprimé. Cependant M. Jouffroy semble s'être plus pénétré du modèle qu'il avait sous les yeux, que du personnage qu'il avait à rendre. On pourrait trouver que le bras droit et la main appuyée sur la cuisse, ont un mouvement trop affecté. En reprenant cet important travail, d'une imitation vraie et d'une exécution large, M. Jouffroy pourra lui donner un peu plus de fermeté dans le fini. Cette statue mérite d'être signalée comme un très bon ouvrage, et supérieur de beaucoup aux précédents envois de Monsieur Jouffroy. [f°505] M. Brian. Pour l'accomplissement de ses obligations de quatrième année, M. Brian a envoyé le modèle, en plâtre, d'une statue de saint Sébastien. Cette figure n'est pas bien comprise ; son mouvement ne rend pas l'abandon et la souplesse d'un homme mourant. Les proportions des membres ne sont pas bien en harmonie, et l'unité de nature n'est point observée. Elle n'a pas le caractère noble et grand que les habiles maîtres ont donné à Saint Sébastien. La manière de modeler manque de fermeté. On trouve néanmoins dans la partie supérieure du torse, des morceaux d'étude traités avec habileté. Le groupe de Daphnis et Chloé, qui est joint à l'envoi de M. Brian, est une esquisse gracieuse d'une composition naïve et originale. Cette intention de groupe promet un bel ouvrage. Au lieu d'une tête d'étude, demandée par le règlement, M. Brian n'a envoyé qu'un portrait d'ami, lorsqu'il pouvait trouver à Rome tant de beaux modèles, sous le rapport de l'art. [f°505 bis] M. Simart. M. Simart, pour le travail de sa troisième année, devait faire une figure modelée en plâtre, de grandeur naturelle. Il a exécuté un joueur de Ruzzica. Le mouvement général de cette figure est juste, le choix de la nature est convenablement approprié au sujet, la partie supérieure de la statue est bien exécutée ; elle a un aspect et un caractère original. On y remarque cependant un peu de rondeur, surtout dans les jambes, qui manquent de fermeté. La Section exprime sa satisfaction des progrès remarquables de M. Simart. [...] [f°511] Conclusion / L’Académie, faisant la part des terribles épreuves par lesquelles MM. les pensionnaires de l’Académie de France à Rome ont dû passer, et dont ils se sont heureusement tirés, grâce aux bons soins et au sage régime intérieur du à la prévoyante sollicitude de M. le Directeur, reconnait avec satisfaction que plusieurs d’entre eux, loin d’avoir besoin d’indulgence, méritent de justes éloges et qu’une critique sévère serait une extrême injustice envers ceux qui n’ont pas rempli leurs obligations. // Certifié conforme : le secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts / Quatremère de Quincy