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[1904, peinture, rapport Institut primitif 2]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1904 , [...]

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Publiée
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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1904, peinture, rapport Institut primitif 2]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1904 , peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport sur les Envois de Rome en 1904. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1904
Descriptions
Transcription : 
M. Sieffert, 1ère année s'est exactement acquitté de la tâche que lui imposait le règlement. Il a envoyé deux dessins et une étude peinte de figure nue, de grandeur naturelle. L'un des dessins est la reproduction au pastel d'un buste antique, il se fait remarquer par le charme et la finesse de l'exécution. Le second, plus imposant, ne donne qu'une idée imparfaite du chef-d'oeuvre qu'il veut reproduire. Cette copie de la Sibylle Lybica, bien qu'elle témoigne d'une patiente volonté de dessinateur, est traitée avec un soin trop minutieux et un abus de détails ; aussi ne rend-elle qu'imparfaitement la puissante et libre allure d'une des plus grandioses créatures du génie de Michel-Ange. / Dans la femme couchée, que présente M. Sieffert, le corps jeune et souple, se développe dans une pose naturelle et un mouvement gracieux ; le dessin est correct, le modelé bien étudié, la position et la tête en particulier méritent des éloges. Peut-être la recherche de la précision donne-t-elle quelque sécheresse aux contours et la coloration des chairs n'est-elle pas tout à fait en harmonie avec les tons du paysage ; il n'en faut pas moins louer M. Sieffert de ne pas s'être contenté du travail facile et séduisant de l'ébauche et d'avoir poussé aussi loin que possible une étude sérieuse de la nature. / L'Académie félicite ce pensionnaire du zèle et de la conscience dont il a fait preuve. M. Guétin, 2e année, envoie un tableau: Confiance. Il a visiblement cherché à donner à cet ouvrage les qualités d'air et d'enveloppe et à y mettre un sentiment poétique. L'Académie ne peut que lui savoir gré de cette intention. Malheureusement l'effet assez harmonieux de ce tableau n'a été obtenu qu'au détriment de la coloration ; celle-ci est uniforme et sans éclat. Les mains des deux amants enlacés sont d'un dessin délicat mais la composition du groupe n'est pas heureuse. La silhouette de la femme est d'une ligne peu agréable ; entre le bras gauche et le dos existe un parallélisme choquant ; la tête manque de grâce. On doit signaler également de fâcheuses incorrections dans les jambes de l'homme qui paraissent s'attacher mal au torse. Ce sont là de graves défauts, ils ne sont point rachetés par l'exécution qui ne parvient pas à donner aux figures l'accent de la vérité et de la vie. / L'Académie espère que l'artiste bien doué qu'est M. Guétin reconnaîtra son erreur et tiendra à honneur de la réparer l'année prochaine par un envoi plus heureux. M. Sabatté, 3e année, envoie une esquisse : Les Danaïdes. Cette esquisse d'une tonalité argentée assez agréable, ne pourrait fournir les éléments d'un bon tableau. La donnée en est toute conventionnelle : les figures ont des attitudes maniérées à l'excès. Enfin, défaut plus grave encore, ce projet plein de réminiscences, manque totalement de personnalité. L'Académie regrette de voir l'artiste persister ainsi dans une voie qui n'est pas la sienne et elle souhaite qu'il revienne à des objets plus en rapport avec son talent. / M. Sabatté envoie également une copie de l'oeuvre de Carpaccio Saint Étienne se disputant avec les Docteurs (Musée de Milan). Cet ouvrage n'est un de ceux où s'affirme le plus complètement le génie du maître vénitien et M. Sabatté aurait pu faire dans l'oeuvre de Carpaccio un choix plus heureux. Toutefois si certaines parties paraissent manquer un peu de légèreté dans la facture et de richesse dans la couleur, il convient de reconnaître que l'ensemble de cette copie est satisfaisant. Par le soin avec lequel les moindres détails sont traités, ce travail atteste une étude du modèle fidèle et scrupuleuse. M. Roger, 4e année, envoie un tableau : Mater Dolorosa / Il a plu à ce pensionnaire de choisir un sujet emprunté à la vie moderne, l'Académie regrette d'autant plus que M. Roger n'ait pas tenté, à l'exemple des maîtres flamands et espagnols, de faire oublier la vulgarité de la scène par la noblesse du mythe. On s'explique mal pourquoi cette toile est appelée : Mater Dolorosa. Son aspect général ne manque ni de sévérité ni d'une certaine énergie, mais la coloration en est terne ; l'abus des demi-teintes lui enlève toute franchise et donne de la lourdeur au modelé. Il convient cependant de louer quelques bons morceaux, surtout dans la partie gauche du tableau. Le groupe des femmes est bien observé et d'un agencement heureux. Le type des têtes est trop souvent banal et sans caractère ; quelques unes témoignent d'un sentiment juste. / En résumé, le tableau de M. Roger n'est pas dénué de mérite. C'est néanmoins une oeuvre inférieure à l'envoi de deuxième année de ce pensionnaire, qui se signalait par un dessin plus ferme et une exécution plus vigoureuse.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 72
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1904, peinture2£ Notice créée le 05/09/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter