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[1853, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:31 (il y a presque 3 ans)
Type de document
Description
[1853, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1853
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Raoul-Rochette, Désiré
PAGE DE TITRE : Académie des Beaux-arts, Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par les pensionnaires de l'Académie de France pour l'année 1853. Par M. Raoul-Rochette secrétaire perpétuel
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1853
Descriptions
Transcription : 
PEINTURE // C'est avec regret que l'Académie se voit obligée de reconnaître que l'ensemble des ouvrages de la peinture n'a pas répondu à son attente. Elle y a remarqué surtout une certaine similitude de travaux, sous le rapport de la couleur qui indique une sorte de convention de partis pris et qui constitue une tendance fâcheuse. Il semble que les idées fausses de Paris suivent nos Pensionnaires à la villa Médicis, tandis qu'ils devraient se livrer entièrement aux inspirations qui leur viennent de l'étude des grands modèles de Rome. Mais l'Académie espère que cet avertissement suffira pour les rappeler à l'intelligence de leurs devoirs et pour les ramener dans la véritable voie, qui est celle d'une étude consciencieuse de la nature, éclairée par l'exemple des vrais maîtres de l'art. // M. LENEPVEU / Cet artiste a terminé sa pension par un tableau qui représente le Martyre de sainte Dorothée. C'était un sujet neuf et intéressant qui promettait une composition empreinte d'une haute poésie religieuse. L'Académie n'a pas reconnu de caractère dans le tableau de M. Lenepveu. Elle a trouvé qu'il manquait d'élévation dans le style et dans le dessin et que la couleur en était uniforme et sans énergie. L'Académie a trouvé pourtant dans quelques parties de l'ouvrage de ce pensionnaire, les qualités qui lui avaient valu le grand prix. La draperie de la sainte est bien ajustée et ne manque pas d'une certaine nouveauté d'invention et quelques extrémités remarquablement bien exécutées montrent tout ce que sait M. Lenepveu et tout ce qu'il est capable de faire. Ces divers mérites que l'Académie se plaît à signaler dans le tableau de ce pensionnaire lui donnent le droit de conserver les espérances qu'elle avait conçues de son début. // M. BOULANGER / Ce pensionnaire qui n'est encore arrivé qu'à sa troisième année, s'est vu obligé d'exécuter sur la demande de M. le ministre de l'Intérieur, une copie de la fresque du Repas des dieux à la Farnésine qui devait être le travail de sa quatrième année et l'Académie avait autorisé, bien qu'à regret cette interversion dans l'ordre des travaux fixés par le règlement. Elle n'a point jugé qu'une copie faite ainsi en dehors des obligations du pensionnaire dût être exposée et par le même motif elle s'abstient d'en dire son avis. L'étendue de la copie demandée à M. Boulanger ne lui a pas permis d'achever, comme il le désirait, l'esquisse qui devait compléter son envoi de cette année : nous l'attendons avec confiance à celui de l'année prochaine. // M. BOUGUEREAU / Cet artiste qui n'était appelé à jouir que d'une pension de trois années a dû exécuter dans la seconde les travaux prescrits pour la quatrième et il s'est conformé à cette obligation en envoyant un tableau qui représente le combat des Centaures et des Lapithes, une copie d'après la fresque du Triomphe de Galatée, à la Farnésine, et une esquisse dont le sujet, tiré de l'évangile de saint Luc, est la Parabole de Lazare. Nous dirons du tableau de M. Bouguereau qu'il manque de la première condition d'un sujet tiré de la mythologie, celle d'avoir été exécuté sous l'inspiration des grands modèles de l'antiquité et nous ajouterons que M. Bouguereau semble s'être donné à lui-même cette leçon dans un groupe accessoire du troisième plan où se trouve une partie des qualités dont nous regrettons l'absence dans le reste du tableau. Nous engageons ensuite M. Bouguereau à renoncer à cette couleur de convention qui confond le ciel et la terre et nous y sommes d'autant plus autorisés que la copie de cet artiste d'après la fresque de Raphaël donne une idée juste de ce bel ouvrage, si difficile à reproduire dans l'état où l'ont réduit les ravages du temps. L'Académie a trouvé cette copie de M. Bouguereau très satisfaisante. Elle regrette de ne pouvoir en dire autant de l'esquisse où le sujet n'est pas rendu. Les deux interlocuteurs ne se regardent pas. Lazare semble plutôt être l'enfant prodigue qu'un bienheureux dans le sein d'Abraham et le mauvais riche se roulant à terre n'exprime pas les tourments de l'enfer. Cette parabole de Lazare est un sujet très complexe qui demandait à être profondément médité et que M. Bouguereau nous paraît avoir traité trop légèrement. / M. BAUDRY / Ce pensionnaire n'était tenu, pour son travail de seconde année, qu'à une figure d'étude de grandeur naturelle. Il a voulu faire plus que ne lui demandait le règlement, en introduisant sa figure dans une composition biblique, la Lutte de Jacob et l'Ange. En élargissant ainsi le cadre de ses obligations, M. Baudry a fait preuve de zèle, sans doute, mais il nous a mis aussi dans le droit d'être plus exigeants à son égard. Examinant donc la figure principale de son tableau, celle de Jacob, comme figure d'étude, nous lui dirons que la tête n'a pas assez d'importance et qu'elle n'est pas éclairée et nous dirons de plus que l'absence des mains est une combinaison fâcheuse et contraire à l'esprit du règlement ; car l'objet de l'étude est précisément de fournir au pensionnaire de seconde année l'occasion de montrer qu'il possède la connaissance de la forme humaine dans tous ses détails. Considérant ensuite le tableau de M. Baudry d'après le sujet qu'il s'est donné, nous lui ferons remarquer qu'il n'est pas dans les conditions du récit de la Genèse et que dans sa lutte avec Jacob, l'action de l'Ange n'est pas celle que raconte le livre sacré. Mais à part ce défaut essentiel, nous devons dire à M. Baudry que l'entente générale de son tableau est dans un système vicieux d'imitation de vieux tableaux et nous faisons surtout cette observation parce que nous avons remarqué dans l'oeuvre de cet artiste des qualités d'harmonie générale et de ton qui prouvent qu'il lui suffira de cet avertissement pour rentrer dans la voie naturelle de son talent. Quant au dessin d'après Raphaël, ce n'est point un dessin très étudié selon le vœu du règlement, ce n'est qu'un croquis fait légèrement qui ne peut donner qu'une idée très incomplète des grandes qualités de l'original. // M. CHIFFLARD [sic] / La figure d'étude de ce pensionnaire est bien dans les conditions voulues par le règlement ; elle offre un développement convenable et certaines parties accusent une étude consciencieuse du modèle. Mais la tête est trop petite et l'expression en est forcée. Nous aurions aussi plus d'une remarque sévère à faire sur les accessoires dont M. Chifflard [sic] a abusé d'une manière fâcheuse dans son tableau. Mais nous aimons mieux nous borner à cet avertissement en engageant l'artiste à persévérer dans la voie des études sérieuses, où l'Académie le suivra toujours avec intérêt. // M. LECOINTE / Le paysage de ce pensionnaire consiste en une vue du Théâtre de Tusculum. Le ciel et les fonds sont lumineux et représentent bien l'horizon des environs de Rome, dans un jour d'été. Mais on peut regretter que l'air ne circule pas dans les différents plans du tableau.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34, 1853, tome 23, p. 31-42
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1853, peinture2£ Notice créée le 10/08/2004. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin