[1872, sculpture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1872, s [...]

Les envois que la section de sculpture a été appelée à examiner sont des plus restreints. Deux pensionnaires sur quatre ont fait acte de présence, et, à la rigueur, ont strictement rempli leurs engagements. M. [rayé : Allard ; mis à la place : Lafrance], pensionnaire de [rayé : seconde ; mis à la place : 1ère] année, a envoyé la copie d'une Vénus du Vatican, et un petit bas-relief représentant la Vierge, l'enfant Jésus et Saint Jean. L'oeuvre de M. [rayé : Allard ; mis à la place : Lafrance] est une réminiscence de la sculpture renaissance italienne, qui laisse à désirer sous le rapport du caractère qui manque d'élévation. La copie bien choisie aurait dû être plus soignée. Sans insister davantage, c'est à des études plus sérieuses que l'Académie attend ce pensionnaire. M. [rayé : Lafrance ; mis à la place : Allard] a envoyé, pour sa première [ajouté : seconde] année, une petite étude qu'il intitule : Enfant des Abruzzes. Le mouvement n'est pas satisfaisant, et l'ensemble présente sous certains aspects quelque chose de difforme. A part la tête, qu'on peut louer, il y a, dans tout le reste, une affectation de mauvais goût dans le sens outré de la vérité, qui choque d'autant plus dans un adolescent. Le sujet, bien que peu ambitieux en lui-même, est d'une donnée suffisante qui aurait pu devenir le motif d'un bon ouvrage. En présence de ces envois et aussi par l'incitation des sujets de ceux qui ont été retenus, il est facile d'apercevoir dans quel état d'oubli est tombé cet esprit du règlement, si bien entendu pourtant, où peuvent se formuler toutes les situations humaines, pourvu que le sujet représenté soit revêtu d'un style qui oblige à certaines recherches, d'un caractère inspiré des beaux modèles de l'antiquité. Aujourd'hui l'Académie de France à Rome n'aurait plus sa raison d'être en dehors de ces conditions ; on ne saurait donc assez recommander au Directeur de faire usage de toute son autorité, afin d'arriver à persuader les pensionnaires de s'y conformer rigoureusement.