[1821, peinture, rapport Institut primitif 2]Rapport sur les envois de Rome des pensionnaires, peint [...]
Pas d'illustration
Description
[1821, peinture, rapport Institut primitif 2]
Rapport sur les envois de Rome des pensionnaires, peinture, 1821
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Expédié le 9 novembre 1821 // Rapport fait à l'Académie Royale des Beaux-Arts et approuvé par elle sur les ouvrages de Mrs les Pensionnaires du Roi à l'Académie de France à Rome envoyés en l'année 1821
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1821
COMMENTAIRE : Les archives de l'Académie de France à Rome (Archives nationales, fonds Thévenin, pièce 20180401/1-5 f°33-36) conservent un exemplaire identique, les ratures en moins, de cette version du rapport sur les envois de Rome des pensionnaires peintres en 1821.
Rapport sur les envois de Rome des pensionnaires, peinture, 1821
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Expédié le 9 novembre 1821 // Rapport fait à l'Académie Royale des Beaux-Arts et approuvé par elle sur les ouvrages de Mrs les Pensionnaires du Roi à l'Académie de France à Rome envoyés en l'année 1821
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1821
COMMENTAIRE : Les archives de l'Académie de France à Rome (Archives nationales, fonds Thévenin, pièce 20180401/1-5 f°33-36) conservent un exemplaire identique, les ratures en moins, de cette version du rapport sur les envois de Rome des pensionnaires peintres en 1821.
Descriptions
Transcription :
[f°1, r°] Peinture // Métabus poursuivi par les Volsques par M. Cogniet / Ce sujet plein d'intérêt a été traité par M. Cogniet d'une manière aussi intéressante qu'ingénieuse. En choisissant l'instant de l'invocation l'auteur a fait preuve de jugement et de goût. L'action définitive celle de lancer l'enfant avec la haste, action possible dans la réalité, eut peut-être paru invraisemblable dans l'imitation. Qui sait même si elle n'eut pas paru ridicule. Sous le rapport pittoresque la composition mérite des éloges. Le groupe est bien agencé, les lignes en sont heureusement combinées pour produire un tout agréable à l’œil. La couleur du tableau est très satisfaisante. Elle est chaude, vigoureuse, transparente et lumineuse, qualité essentielle dans le genre historique. L'harmonie générale laisse un peu à désirer. La partie des rochers placée directement au dessus des Volsques et près de la jambe du guerrier n'a peut-être pas assez de vigueur pour mettre à son plan cette partie de la composition. La partie du dessin mérite des éloges du côté de la vérité. L'Académie y a fait quelques observations critiques. Le bras droit a paru un peu languissant de formes ; les contours à partir de l'extension du pouce jusqu'au biceps ont quelque roideur. Tout le haut de la figure ainsi que le bras qui tient l'enfant laisse peu de chose à dire. Le côté droit du torse offre quelques inexactitudes dans la place des dentelés, leur longueur paraît la même que celles des obliques, il y manque un sentiment de perspective. Et la distance qui doit séparer ces muscles de la portion du dorsal ne paraît pas assez observée. [rayé : La cuv] le ventre est un peu bas relief. L'os des îsles du côté gauche vue la contraction de ce côté qui porte le poids du corps aurait pu être moins mollement prononcé. La cuisse gauche et la rotule sont parfaitement dessinées, le pied du même côté porte bien et est bien dessiné, la jambe a paru offrir un peu trop de correspondance avec les contours intérieurs et extérieurs. La jambe droite n'est peut-être pas d'un contour pleinement satisfaisant, mais ainsi que l'autre elle est d'un très bon ton de couleur. L'enfant ne laisse rien à désirer. Rien de plus gracieux, de plus naïf, de plus vrai, le ton en est riche et brillant. On voit que l'artiste connaît bien ce moyen vigoureux employé par le Titien pour produire un grand effet. Il faut louer l'adresse avec laquelle la difficulté de cet agencement a été vaincue. Peut-être aurait-il été bon de faire apercevoir un bout du pied de l'enfant, ne fut ce que pour éviter cette pointe rouge placée au-dessus du pectoral droit du père. Tous les accessoires de ce tableau sont dignes du principal. Le fond, les rochers, les eaux d'une vérité et d'une transparence remarquable. L'Académie dans les critiques de détail auxquelles elle s'est livrée n'a eu en vue [v°] que de témoigner à M. Coignet [sic] l'intérêt que lui inspire son talent et de lui montrer quelles espérances elle se plaît à fonder sur un artiste dont tous les pas sont marqués par des progrès. Elle aurait encore quelques observations à [rayé : lui] faire sur le caractère de forme et de dessin de la figure [ajouté dans la marge : du Métabus] dans un sujet que M. Coignet [sic] s'est plu à [rayé : nous montrer [ill.] qu'on peut ; mis à la place : à choisir parmi ceux du genre] héroïque et historique. Elle lui aurait peut-être demandé quelque chose de plus grandiose dans les formes si elle ne se fut pas souvenue que le but de semblables études n'est pas manifestement celui que le peintre d'histoire se doit de proposer dans la conception et l'exécution d'un ouvrage indépendant des conditions imposées aux pensionnaires dans leurs travaux. L'Académie dans les études d'après Nature qu'elle leur demande ne leur donne point l'obligation de donner à leurs figures un motif d'action ou d'idée pris de l'histoire ou de la fable. Elle applaudit à ce choix quand il ajoute de l'intérêt à l'ouvrage, sans préjudice de l'objet principal qui est de faire preuve de la science du nu par le dessin et par la couleur. Mais elle serait disposée à regretter la dépense d'invention que l'artiste pourrait faire dans le choix d'un sujet. Si elle devait le porter à éluder le but de son travail, et lui servir à se dérober à une difficulté d'une étude franche [rayé : et] ou il doit mettre tous ses moyens à découvert. [ajouté dans la marge : Céphale et Procris par M. Hesse] Le tableau dans lequel M. Hesse a représenté Céphale et Procris a fait de l'Académie un devoir de cette observation : est-ce en effet un tableau d'histoire ? Est-ce une étude ? Comme conception historique ou mythologique que ne pourrait-on pas y reprocher ? Quoi de moins poétique que la couleur rembrunie de tout cet ensemble, que l'aridité du fond, que le style ou le caractère de tête de Procris, que cette grande draperie brune qui ne semble pas placée sur le corps du chasseur que pour en dérober à l'étude les parties les plus infructueuses ? Y trouve-t-on rien qui y désigne le chasseur, sa funeste méprise, son désespoir. Quant à la figure de femme donnée pour Procris, [rayé : n'en], elle est un bien faible dédommagement de ce qu'on désire dans un ouvrage où l'artiste est tenu de développer la beauté du corps humain. Il y aurait beaucoup d'observations à faire sur ce groupe et sa composition. Le rapport des deux profils a paru [rayé : dès ; mis à la place : peu] agréable. La tête de Procris défaillante aurait du suggérer une [rayé : opposition ] une variété toute naturelle. Celle de Céphale est divisée sans dégradation en clair et en ombre. La partie des clavicules et du deltoïde dans la lumière semble trop large. L'autre sous les pectoraux est dure et trop droite. La main gauche de Céphale est ce qu'il y a de mieux fait, mais les extrémités sont en général d'une nature commune. La cuisse et la jambe tendues en arrière de la figure sont nulles de dessin et d'exécution. La tête de Procris sent trop la Bosse. Le torse de femme est pesant de forme encore plus de couleur. C'est [rayé : surtout] principalement sur les cuisses et les hanches que l'on remarque un travail pénible une couleur salie à force d'être tourmentée. [f°2, r°] L'on y voit des bandes jaunes, roses, vertes, violettes, ne pouvant provenir l'une de l'autre, et disposées en long ce que la nature n'offre jamais. Les ajustements n'ont guère plus de rapport au sujet que la nature des figures. Le fond des derniers plans, est d'un bon ton, bien disposé et bien fait, mais au contraire les devants ne montrent ni adresse, ni facilité, ce qui se fait remarquer surtout dans ce buisson mesquin de forme, dans les arbres trop lourds et trop rapprochés des figures. Malgré tous ces défauts, l'Académie a reconnu dans ce tableau une franchise d'effet et un ensemble de composition qui de loin l'aurait fait prendre pour le meilleur de l'envoi. Plusieurs parties font espérer que M. Hesse pourra ressaisir ce caractère de dessin et de couleur [rayé : dont la bonne exécution] principe de cette bonne exécution sans laquelle les plus beaux sujets et les plus belles pensées ne sauraient fixer le spectateur. L'Académie engage encore M. Hesse à se défier de ce ton rembruni que l'on remarque un peu trop souvent dans les ouvrages des pensionnaires. Les [rayé : ouv] tableaux des grands maîtres dont ils se proposent l'imitation les portent assez naturellement à donner à leurs études [rayé : l'aspect] de ce ton que les vétustés et d'autres [causes ?] font [rayé : fait] prendre à certaines peintures. Si l'artiste moderne affecte de donner à sa toile cet aspect suranné, que deviendront ces tableaux déjà vieux à leur naissance lorsqu'ils auront subi réellement l'influence des temps et des années. [ajouté dans la marge : Le jeune Clovis retrouvé par un pêcheur]. Le tableau de M. Dubois présente aussi un groupe de deux figures et un sujet du genre historique, mais l'Académie a trouvé ce sujet bien choisi, puisqu'il présente à la fois un ouvrage d'étude composé de deux natures fort diverses et propres à [rayé : mont] mettre au jour le savoir de l'artiste dans le dessin, la composition et la couleur. Sous le rapport du dessin on a reconnu de fort bonnes parties dans la figure du pêcheur et d'une facture vraie large et soignée tels sont la clavicule, les pectoraux et la jambe du côté droit. Le pied du même côté paraît glisser sur le terrain et mal porter. La figure du jeune homme mérite beaucoup d'éloges. Le caractère de l'adolescent est observé dans toutes les parties. Le dessin noble et coulant est conforme à l'âge et au caractère du personnage. La tête, le col les clavicules, la portion gauche du dorsal, le bras gauche tout entier ainsi que la main et la jambe gauche toutes ces parties sont remarquables par [rayé : la ; mis à la place : une] vérité puisée dans la nature. Tout dans cette figure dénote un talent déjà distingué. La composition laisse quelque chose à désirer. Les lignes courbes que forment les contours du pêcheur, répètent d'une manière peu agréable ceux du jeune homme placé plus bas, et il résulte de cette uniformité une correspondance peu satisfaisante au premier aspect. L'Académie n'entend point pour cela qu'on doive par trop sacrifier à la combinaison des lignes. Ce n'est qu'une observation de goût. [f°2, v°] Passant à l'effet [rayé : général] du tableau, l'Académie a remarqué qu'il est lourd en général. Le fond est noir, on y voudrait plus d'air et de transparence. Si l'auteur eût éclairé son sujet du côté opposé à celui qu'il a choisi, il aurait pu par ce moyen remédier à l'égalité de la lumière répandue sur la figure du jeune homme si satisfaisante du reste. L'Académie ne peut s'empêcher de trouver dans l'ouvrage de M. Dubois beaucoup plus à louer qu'à critiquer. S'il continue ainsi en conscience et dans les mêmes principes, et s'il fait des progrès dans la proportion de ceux qu'il a déjà faits, l'Académie se plaît à lui présager les succès les plus flatteurs et les mieux mérités. [dans la marge : Esquisse de M. Coignet [sic]] L'Académie ne dira qu'un mot à M. Coignet [sic] sur son esquisse des ombres passant le Styx. Le sujet de l'épisode est bien choisi et promet de l'intérêt, la manière dont l'auteur l'a peint en annule l'effet et par conséquent aussi l'intérêt. L'idée de représenter avec trop de densité les ombres sans couleur, en fait des statues et le ton gris du local en harmonie avec le marbre des figures, ne donne qu'une image fausse du [rayé : séjour] Royaume de Pluton. Si les personnages ont conservé dans leur état d'ombre les formes humaines pourquoi n'auraient-il pas aussi quelque chose de la couleur des vivants. M. Coignet [sic] a pris trop à la lettre son sujet, et a oublié qu'il y a pour chaque art des conventions et même des licences. Du reste l'Académie regrette de n'avoir pas vu d'esquisses des autres pensionnaires. Et elle espère qu'ils ne manqueront pas dorénavant à payer ce tribut. [ajouté dans la marge : Paysage de M. Michallon] M. Michallon a fait choix d'un beau motif de Paysage historique Thésée poursuivant le centaure que la frayeur va précipiter dans l'abyme. Quelques autres détails de groupe et de figure vus dans le lointain, nous apprennent que le lieu de la scène est dans les montagnes de la Thessalie. Quels aspects sublimes et sauvages, quels effets pittoresques et ingénieux, quels contrastes de lumières et d'ombres la Nature de ce sujet ne peut-il pas inspirer au Paysagiste ? M. Michalon [sic] s'est-il élevé à la hauteur de son sujet ? On ne saurait nier que la scène ne soit largement composée. Des rochers, des cascades, des broussailles en forment le premier plan et ce premier plan divise peut-être trop également le tableau dans la hauteur. Quelques grands arbres, des échappées de lumière en auraient heureusement corrigé la monotonie. Le ton général du tableau annonce que le peintre a voulu lui donner un aspect sévère. Le ciel nébuleux s'accorde assez harmonieusement avec le caractère grave et un peu sombre de l'ensemble, ou l'on trouve partout et dans tous les détails, une facture habile et la plus grande facilité de pinceau. Les figures ne sont pas un accessoire indifférent dans un paysage historique et M. Michalon [sic] a déjà fait preuve en ce genre d'une habileté qu'il n'a point démontré dans l'envoi de cette année. Les deux figures principales sont d'un bon dessin et d'un caractère convenable. On aurait désiré pour l'effet général qu'elles fussent moins isolées et éloignées l'une de l'autre. Une composition plus abondante en figure aurait pu jeter plus d'intérêt sur la scène et sans doute aurait donné à l'Académie matière à plus d'éloge.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 5 2 12
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1821, peinture2£ Notice créée le 25/09/2017. Notice modifiée le : 25/09/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter